Retour à l'accueil : Square Dorchester – Place du Canada
  Accueil   Site du patrimoine   Comité aviseur   Questions – réponses  
  Projet   Documents de référence   Chantier   Commentaires  
  Historique   Archives   Autobus touristiques   Communications  

 

 

 

Historique du square Dorchester et de la place du Canada

Maquette exposée au public  

La maquette est exposée
et accessible au public
à la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde

1085, rue de la Cathédrale
(angle boulevard René-Lévesque O.)

Plan de 1868

En 1795, les administrateurs de la Cité annoncent à la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal qu’il ne sera plus possible, pour des raisons de santé publique, de pratiquer des inhumations à l’intérieur de la ville fortifiée. La Fabrique acquiert alors en 1799 une terre dans le faubourg Saint-Antoine à l’emplacement actuel du square Dorchester et de la place du Canada.

Les inhumations dans le nouveau cimetière catholique Saint-Antoine débutent dès le mois de décembre 1799 mais la ville prend rapidement de l’expansion et le cimetière Saint-Antoine se retrouve vite en secteur urbanisé. Il cesse ses opérations en 1855 à la faveur du nouveau cimetière Notre-Dame-des-Neiges que la Fabrique a établi sur le mont Royal.

 

« Plan d’une propriété appartenant à la Fabrique de Montréal connue sous le nom de l’Ancien cimetière catholique situé dans le quartier  St. Antoine, Montréal », H.-M. Perreault, 31 décembre 1868, Fonds de la Fabrique Notre-Dame de Montréal, Collection du Centre Canadien d’Architecture.

   
Canadian Illustrated News

La Fabrique de Montréal projette de vendre l’essentiel de l’ancien cimetière Saint-Antoine en lots à bâtir. Elle amorce ainsi, sitôt la fermeture du cimetière, la translation des restes vers le cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Par contre, craignant qu’une épidémie de choléra puisse se déclarer en exhumant des victimes de cette maladie virulente, la Sanitary Association, animée par le docteur Phillip Pearsall Carpenter, alerte l’opinion publique et exerce des pressions auprès des autorités municipales afin de bloquer tout développement immobilier sur l’ancien cimetière. L’Association revendique plutôt l’aménagement d’un parc pour des raisons de santé publique et d’embellissement. Les travaux sur le site et le transfert des sépultures sont arrêtés et en 1871, le conseil de ville vote une résolution autorisant l’acquisition des terrains par expropriation en vue de créer un parc public.

 

« Unearthing of the Dead to Make a Way for the Living. A sketch on Cemetery Street », Montreal, Canadian Illustrated News, 27 mai 1871, vol. 3, no-21, p. 37.

   
Plan de 1872

L’aménagement du square Dominion s’inspire des plans élaborés en 1872 par P. Macquisten, inspecteur de la Cité de Montréal. Les travaux sont réalisés en deux phases : l’aménagement de la portion sud est complété en 1876 et la portion nord est terminée en 1880. L’ensemble de ces deux espaces se nomme alors square Dominion : ce n’est qu’en 1966 que la portion sud est nommée place du Canada tandis que la portion nord prend le nom de square Dorchester en 1987.

« Proposed Improvement of Roman Catholic Burying Ground. Copy of a plan adopted by the City Council. December 9th, 1872 (Sig) P. Macquisten. Certified to be a true copy of the original plan of file in my office Geo. D. Ansley, Montreal, 24 February 1882 », Archives de la Ville de Montréal.

   
Dominion Square, photo ancienne

L’aménagement du square Dominion au 19e siècle est directement influencé par les pratiques européennes en vigueur à l’époque. Fait unique à Montréal, il présente dans ses parties nord et sud deux compositions stylistiques très différentes et complémentaires. Il témoigne ainsi de deux modèles typiques de l’art des jardins de la fin du 19e siècle. La partie nord (l’actuel square Dorchester) présente une composition axiale et régulière au caractère formel tandis que la partie sud (l’actuelle place du Canada) présente un aspect pittoresque. L’aménagement du square Dominion est à la fois le témoin et un facteur déterminant de la création d'un nouveau centre-ville au nord de la vieille ville. La construction à la fin du 19e siècle du somptueux hôtel Windsor et de la gare Windsor amorce le déplacement du centre des affaires vers la « New Town ». Le square Dominion, en plus d’être un lieu de détente, devient également un lieu de commémoration important : huit monuments commémoratifs, la plupart associés au thème du Dominion du Canada, y sont installés entre 1889 et 1953. Finalement, tout au long du 20e siècle, des immeubles de prestige sont construits au pourtour du square Dominion.

« Montreal Dominion Square » et fontaine de la Sun Life, c.1907- 1910, Albums Massicotte, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

   
Fouilles archéologiques

Aujourd’hui encore, le square Dorchester et la place du Canada sont d’une grande valeur pour Montréal. En plus de constituer les espaces verts les plus vastes au centre-ville, ils ont conservé, pour une large part, leur forme et leur langage paysager d’origine. Des fouilles archéologiques menées au début des années 2000 témoignent également de l’importance des sépultures laissées in situ, particulièrement dans la portion sud. Le square et la place sont ceinturés par un ensemble architectural d’une qualité exceptionnelle qui témoigne des diverses périodes de développement du centre-ville, du statut de Montréal métropole du Canada à la fin du 19e et au début du 20e siècle, et de l’entrée de Montréal dans la modernité.

Sépultures retrouvées à la place du Canada, 2001.

Square Dorchester et place du Canada
Haut 
 
 
  © Tous droits réservés, Ville de Montréal
  Montréal, décembre 2011