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La façade principale de la caserne no 39 © C. Boucher, 2008
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La caserne no 39 © C. Boucher, 2008
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Détails ornementaux de la tour à boyaux de la caserne no 39 © C. Boucher, 2008
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Numéro d'ouvrage
: |
421
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Nom du bâtiment : |
Caserne #39
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Adresses civiques : |
- 2915, rue Monsabré
- 5752, rue de Marseille
(façade secondaire)
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Arrondissement ou ville : |
Mercier—Hochelaga-Maisonneuve (Montréal)
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Localisation
: |
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Propriété municipale
d'intérêt patrimonial |
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Catégorie : |
Bâtiments
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Statut de propriété : |
Propriétaire
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Profil : |
Protection et sécurité
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Usage principal actuel : |
Caserne de pompiers
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Intérêt patrimonial : |
Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
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Type de bâtiment : |
Caserne de pompiers
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Date de construction initiale : |
1914
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Nom du concepteur de la
construction initiale : |
- Joseph Venne
(architecte -- concepteur) Joseph Venne est né en 1858 à Montréal. Après avoir complété ses études primaires à l’école de son quartier, il entre, en 1874, à titre d’apprenti dessinateur dans le bureau de l’architecte Henri-Maurice Perreault (1823-1903). Entre 1880 et 1891, il occupe le poste de chef dessinateur au sein de la firme composée de Maurice Perreault fils (1857-1909) et d’Albert Mesnard (1847-1909). Il s’associe à ces derniers pour former l’agence Perreault, Mesnard et Venne, architectes (1892-1895). Puis, après avoir pratiqué seul pendant quelques années, il s’associe en 1911 à l’architecte Louis Labelle. En 1922, il fonde, avec ses fils Émile et Adrien, la firme Venne, Venne & Venne. Au cours de sa carrière, Joseph Venne collabore à l’organisation et à la professionnalisation des architectes. Il compte d’ailleurs parmi les membres fondateurs de l’Association des architectes de la province de Québec. Il participe à la rédaction du premier code du bâtiment régissant la construction à Montréal, et met sur pied, en 1895, le premier cours d’histoire de l’architecture destiné au grand public, considéré comme l’ancêtre du premier cours d’architecture créé en 1907 à l’école Polytechnique de Montréal. Il décède à Montréal le 11 mai 1925.
La production architecturale de Joseph Venne est considérable et est majoritairement marquée par une prédominance de lieux de culte et d’édifices scolaires. Seul ou en association, il travaille à la construction de plus d’une centaine de bâtiments, surtout situés sur l’île de Montréal, mais aussi ailleurs au Québec et en Nouvelle-Angleterre. Architecte avant-gardiste, il est un pionnier dans l’utilisation du béton et de l’acier dans la construction des immeubles. On lui doit notamment le Monument National, 1182, boulevard Saint-Laurent (1891-1893), la Banque du Peuple, 53-57, rue Saint-Jacques (1893-1894) et la succursale montréalaise de l’Université Laval, 1890, rue Saint-Denis (1893-1895), plusieurs églises, dont l’église Saint-Pierre-Claver, 2000, boulevard Saint-Joseph (1915-1917), l’agrandissement et la nouvelle façade de l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile End, 5037, rue Saint-Dominique (1898-1900), l’église Saint-Clément-de-Viauville, 4901, rue Adam (1899), plusieurs écoles, dont l’école Salaberry, 1710, rue Beaudry (1907) et l’école Gédéon-Ouimet, 1960, rue Poupart (1914) de même que des orphelinats.
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Nom du propriétaire constructeur
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- Ville de Montréal
(propriétaire de 1914 à aujourd'hui) La caserne no 39 est construite en 1914 sur un terrain acquis en 1913 par la Cité de Montréal et situé à l’angle sud-est des rues Monsabré et de Marseille. La préparation des plans est confiée à l’architecte Joseph Venne et le contrat d’exécution est attribué à Théodule Lessard. La caserne est inaugurée le 3 novembre 1914. La Ville de Montréal est toujours propriétaire de ce bâtiment qui a conservé sa fonction initiale de caserne de pompiers.
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Histoire de la thématique du groupe ciblé
Thématique : L’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal
Aux XVIIe, XVIIIe et jusqu’au milieu du XIX siècles, la lutte contre les incendies à Montréal est assumée par les militaires et les volontaires. La première caserne de pompiers est située à l’intérieur de l’ancienne église Notre-Dame construite en 1672. Dès la première alerte, les volontaires doivent s’orienter vers l'église, qui devient alors le point de ralliement des sapeurs, afin de se procurer les seaux, pioches, pelles, haches et sacs de sable qui y sont entreposés. Toutefois, le premier pas dans la lutte organisée contre les incendies est mis sur pied par l'intendant Hocquart en 1734. De l'équipement rudimentaire disposé dans quatre endroits stratégiques de la ville est mis à la disposition des ouvriers en bâtiment afin qu'ils puissent intervenir sur les lieux d'incendies avec un minimum d'outillage.
En 1829, Montréal dispose déjà de trois sociétés de lutte contre les incendies. Cependant, une rivalité s'élève entre eux donnant ainsi lieu aux conflits qui les empêchent de combattre le feu efficacement. Le 14 mars 1829, la promulgation de l'acte pour « établir une Société pour prévenir les Accidents du Feu » met un terme à ces conflits. Cette Société est chargée de rédiger de nouveaux règlements et de constituer une escouade plus efficace pour la lutte contre les incendies.
Au XIXe siècle, de nombreux incendies surviennent à Montréal, dont le plus marquant est le grand incendie de 1852. Durant ce sinistre, 1112 maisons sont détruites, laissant près de 15 000 personnes sans abris. Suite à ces désastres répétés, le conseil municipal constitue en 1863 un organisme permanent : « le Département du feu », premier service des incendies regroupant des sapeurs-pompiers professionnels. C’est aussi en 1863 qu’est construite la première véritable caserne de pompier, soit la Station Centrale située au 609-611, rue Craig (l'actuelle rue Saint-Antoine). La Cité de Montréal a recourt aux services de l’architecte Henri-Maurice Perrault pour la conception de cette dernière qui porte le numéro 1 du système de numérotation des casernes.
En 1870, le Département de feu possède neuf édifices de service en fonction sur son territoire. Mise à part la « Station centrale », ces bâtiments de petite dimension, érigés par un charpentier et connus sous l’appellation de « Maison des Pompes », étaient strictement utilitaires pour loger l’équipement et le gardien. C’est également à la fin du XIXe siècle que le Département du feu se modernise avec l’achat des premières pompes à vapeur, le remplacement des maisons des pompes par des bâtiments plus imposants et l’utilisation progressive des voitures à traction hippomobile.
Durant la période de 1870 à 1900, pour répondre aux besoins d’un centre urbain en pleine expansion, vingt-deux casernes sont construites, dont sept subsistent toujours en 2008. Dès lors, la volonté des autorités municipales consiste à construire des nouvelles casernes de pompiers prestigieuses intégrées dans la trame urbaine. En somme, la caserne de pompiers devient un point de repère dans les quartiers municipaux, tout comme les églises et les écoles.
De 1900 à 1920, la croissance démographique et le développement économique à Montréal sont en plein essor. Les quartiers se densifient par une augmentation de la construction immobilière. Durant cette période, vingt-deux casernes de pompiers sont construites par la Cité de Montréal et dix sont acquises par voie d’annexion. En 1918, on compte quarante-cinq casernes de pompiers en fonction sur le territoire de la Cité de Montréal. Par ailleurs, c’est au cours des années 1910-1920 que le véhicule motorisé entre progressivement en fonction, en remplacement des voitures tirées par des chevaux. Durant la période de 1920 à 1950, douze autres casernes de pompiers viennent s’ajouter au parc immobilier du service des incendies. Depuis ce temps, les véhicules, l'outillage et les casernes s’améliorent sans cesse et les pompiers sont formés aux plus récentes techniques de combat d'incendie.
Lors de la fusion des vingt-huit municipalités de l’île de Montréal, survenue le 1er janvier 2002, tous les services d'incendies de l'île de Montréal sont fusionnés pour former le Service de sécurité incendie de Montréal. En 2008, on dénombre sur l’île de Montréal un total de soixante-cinq casernes de pompiers en opération, dont cinquante sont situées sur le territoire de l’ancienne ville de Montréal, et quinze sont localisées dans les nouveaux arrondissements de Montréal et dans les villes de banlieues.
Des trente-et-une casernes ou ex-casernes de pompiers identifiées comme bâtiments municipaux d’intérêt patrimonial, une vingtaine conserve toujours leur fonction d’origine.
La caserne no 39 est construite en 1914 sur un terrain acquis en 1913 par la Cité de Montréal et situé à l’angle sud-est des rues Monsabré et de Marseille. La préparation des plans est confiée à l’architecte Joseph Venne et le contrat d’exécution est attribué à Théodule Lessard. La caserne est inaugurée le 3 novembre 1914. La Ville de Montréal est toujours propriétaire de ce bâtiment qui a conservé sa fonction initiale de caserne de pompiers.
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Points d'intérêt
L’intérêt patrimonial de la caserne no 39 repose principalement sur ses valeurs historique et artistique. La valeur historique de l’immeuble réside dans le fait qu’il est un excellent témoin de l’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal ainsi que de l’histoire de l’ancien quartier Mercier. L’édifice est construit en 1914 à l’angle des rues de Marseille et Monsabré dans l’actuel arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve. Il témoigne des efforts déployés par la Cité de Montréal pour lutter contre les incendies.
La valeur artistique de la caserne no 39 repose d’une part sur l’importance de son concepteur. L’immeuble a été conçu par Joseph Venne, un architecte montréalais majeur qui a conçu plusieurs édifices sur l’île de Montréal, mais aussi ailleurs au Québec et en Nouvelle-Angleterre. On lui doit notamment le Monument National, 1182, boulevard Saint-Laurent (1891-1893), la Banque du Peuple, 53-57, rue Saint-Jacques (1893-1894) et la succursale montréalaise de l’Université Laval, 1890, rue Saint-Denis (1893-1895), plusieurs églises dont l’agrandissement et la nouvelle façade de l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile End, 5037, rue Saint-Dominique (1898-1900) de même que plusieurs écoles et orphelinats.
La valeur artistique de l’œuvre repose également sur la qualité de l’architecture extérieure et du décor néo-Renaissance d’inspiration italienne. L’intérêt de l’édifice est décuplé par le fait qu’il a conservé la plupart de ses éléments caractéristiques dont sa tour à boyaux, ses matériaux de façades en brique, de même que ses divers éléments de décor. La façade principale témoigne d’un grand souci au niveau esthétique et est caractérisée par sa symétrie, un appareillage de la brique raffiné, des ouvertures cintrées au rez-de-chaussée, la disposition symétrique des fenêtres à l’étage, sa tour toscane à fenêtre jumelée et par la présence de détails ornementaux, notamment les anciennes armoiries de la Ville de Montréal que l’on retrouve au niveau du couronnement.
De plus, ce bâtiment public a conservé sa fonction d’origine de caserne de pompiers depuis son inauguration en 1914 et possède un degré d’authenticité élevé.
Finalement, le bâtiment, construit en tête d’îlot, se démarque des constructions environnantes, majoritairement résidentielles, par son gabarit, sa hauteur, sa tour à boyaux, l’ornementation de sa façade principale et son caractère distinctif de caserne de pompiers. Cet édifice, qui a toujours abrité une caserne de pompiers, constitue, pour le voisinage, un symbole qui témoigne de l’histoire du quartier.
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 6 mai 2009 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1966 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Travaux de rénovation importants.
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
- Travaux 2
Date des travaux : 1981 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Modification aux tours de séchage et aux mâts de descente.
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
- Travaux 3
Date des travaux : 1984 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Rénovations.
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
- Travaux 4
Date des travaux : 1999 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Agrandissement et remplacement des portes de garage.
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
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Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- BAnQ, Cartes et plans
- Blouin & associés, Bâtiments municipaux
- CCA, Vertical files, Joseph Venne
- Courcy-Legros, Casernes de pompiers, p. 229-232
- Courcy-Legros, Maison des pompes
- CUM, Dossier documentaire
- CUM, Édifices publics, p. 230-231
- Déom, Urbanisme bâtiments municipaux (1995)
- Dictionnaire biographique du Canada
- Lamothe, Cité de Montréal, p. 131-138
- Site Web Images Montréal ( http://www.imtl.org/architecte_montreal.php )
- Ville de Montréal, Dossiers administratifs
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