Nouvelle recherche
Base de données sur le patrimoine
  FICHE DU BÂTIMENT 
Identification  
Cliquez sur l'image, pour une version agrandie.
 
Ancien hôpital des varioleux, façade est
©Ville de Montréal, 2006
 
Ancien hôpital des varioleux, façade est
©Ville de Montréal, 2002
 
Ancien hôpital des varioleux, façade nord
©Ville de Montréal, 2002
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

178

Nom du bâtiment :

Hôpital des varioleux

Autres appellations :
  • Centre Préfontaine
  • Hôpital civique
  • Refuge Meurling
Adresses civiques :
  • 3100, rue Rachel Est
  • 3900, rue Préfontaine
    (façade latérale)
Arrondissement ou ville :

Rosemont—La Petite-Patrie (Montréal)

Secteur d'intérêt patrimonial :

Angus

Localisation :
haut de page
Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Loisir communautaire
Usage principal actuel : Centre communautaire et loisir
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Hôpital ou clinique
haut de page
Construction  
Date de construction initiale :

1886

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Adolphe Lévesque
    (architecte)
    Adolphe Lévesque (souvent écrit Lévêque) est né en 1829 à Saint-Charles-sur-Richelieu. Il est probable qu’il ait appris les rudiments du métier auprès de son père, qui était menuisier. On le retrouve à Montréal aux alentours de 1856 alors qu’il se présente comme architecte. On lui doit plusieurs bâtiments religieux à Montréal et à Saint-Hyacinthe, dont la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, 430 Sainte-Catherine Est à Montréal (1873-1876), la chapelle du séminaire de Saint-Hyacinthe ainsi que la cathédrale de Saint-Hyacinthe (1878-1880). On lui doit également plusieurs écoles, notamment l’école Plessis, 2075 Plessis (1877-1881), et l’Académie du Plateau (1870-1873, aujourd’hui démolie). En 1885, Adolphe Lévesque est nommé sur le Comité d’hygiène de la Ville de Montréal et réalise, avec Hugh Graham, une enquête sur les causes d’une épidémie de variole dévastatrice. Il conclut alors à la nécessité pour la Ville d’avoir un hôpital permanent pour contagieux, qui soit toujours prêt en cas de besoin. En raison de la connaissance que Lévesque avait acquise sur des hôpitaux semblables en Amérique du Nord, la Ville lui confie la tâche de dessiner les plans de l’hôpital des varioleux.
Nom du propriétaire constructeur :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1886 à aujourd'hui)
    L’édifice est utilisé par la Ville de Montréal comme hôpital des varioleux, de sa construction jusqu’en 1928. Le contrôle des épidémies devenant de plus en plus efficace, le bâtiment est désaffecté entre 1928 et 1940, puis il sert brièvement d’hôpital militaire et d’entrepôt pour l’hôpital Pasteur, construit au sud du site. Ultérieurement, l’édifice est occupé par un centre d’hébergement pour itinérants (1956-1978) de même que par un centre de réhabilitation pour toxicomanes (1978-1997). Il demeure ensuite inoccupé quelques années et le 1er août 2001, Pierre Bourque, alors maire de Montréal, met le centre Préfontaine à la disposition des squatters manifestant contre la crise du logement afin que ceux-ci quittent la maison Louis-Hippolyte-La Fontaine de la rue Overdale. Toutefois, le service de prévention des incendies déclare l’édifice non conforme aux règlements en vigueur. En conséquence, le 3 octobre de la même année, après plusieurs confrontations avec les forces de l’ordre, la police procède à l’expulsion des occupants et l’édifice demeure vacant et placardé depuis cette date.
haut de page
 
 
Ancien hôpital des varioleux, façade nord
©Ville de Montréal, 2006
 
 
Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

Jusqu’au début du XIXe siècle, les soins hospitaliers sont administrés par l’Hôtel-Dieu de Québec et de Montréal, fondés respectivement en 1639 et en 1642. Ils accueillent tous les malades, sans discrimination quant à la nationalité ou encore la religion. Seuls sont exclus les personnes atteintes de maladies contagieuses, les femmes enceintes et les aliénés. Sous l’initiative de médecins et de philanthropes désirant élargir l’offre de soin à la population, de petits hôpitaux privés, surtout destinés à une clientèle anglophone et protestante, sont construits à partir du début du XIXe siècle, tel le Montreal General Hospital (1819). À la même époque, les premiers hôpitaux destinés aux contagieux, dont l'hôpital des Fièvres (1830) et l'hôpital de la Marine (1834), sont également édifiés à Québec.

En 1874, la Ville de Montréal obtient une nouvelle charte lui permettant de légiférer dans le domaine de la santé grâce à son Bureau de santé. Un premier hôpital pour varioleux est alors construit dans une maison privée, puis un second l’année suivante pour les malades protestants. Mais la construction d’un grand hôpital civique permanent pour malades contagieux prendra plusieurs années. En effet, trois conceptions s’affrontent sur le sujet : la première veut un établissement public sous contrôle absolu de l’administration municipale, la seconde préfère accorder à l’Hôtel-Dieu et à l’Hôpital Général une somme qui permettrait à chacun d’ériger un édifice dont ils garderaient l’administration et le contrôle, tandis que la troisième préconise l’installation de « petits hôpitaux baraques » temporaires qui seraient démolis ou fermés une fois l’épidémie résorbée.

Entre 1875 et 1885, différents maires se succèdent à l’hôtel de ville et les questions sanitaires sont au cœur des débats. Ainsi, le maire William Hales Hingston (1829-1907), chirurgien bien connu, procède à une réforme en profondeur de l’administration sanitaire et de sa réglementation. Toutefois, entre 1877 et 1879, l’existence du bureau de santé est menacée par le nouveau maire Jean-Louis Beaudry (1809-1886), qui considère qu’on accorde trop d’importance aux questions sanitaires. En 1885, avec l’élection du maire Louis-Honoré Beaugrand (1848-1906), les questions sanitaires reviennent à l’ordre du jour, coïncidant avec la pire épidémie de variole de toute l’histoire de Montréal. L’hôpital des varioleux, le premier établissement permanent du genre, est finalement construit en 1886. Il est érigé sur un terrain situé un peu à l’écart de la ville, comme cela se faisait à l’époque afin d’empêcher la propagation des épidémies.

Lorsque le contrôle des épidémies devient plus efficace, au début du XXe siècle, la Ville de Montréal se déleste peu à peu de cette responsabilité et c’est l’Hôpital Pasteur, construit en 1934, qui prend alors la relève dans ce domaine.

Points d'intérêt

Construit en 1886, immédiatement après la pire épidémie de variole que Montréal ait connue, le centre Préfontaine possède une très grande valeur historique, qui repose sur sa capacité de raconter l’histoire de la mise en place du Service de santé de la Ville de Montréal, auquel il est intimement lié. Il symbolise la lutte acharnée menée par les autorités municipales pendant de nombreuses décennies contre les maladies contagieuses. Le bâtiment, parmi les plus anciens hôpitaux de Montréal, a également su évoluer au gré des besoins sociaux et il illustre la préoccupation soutenue pour venir en aide aux plus démunis.

De l’édifice érigé en 1886 selon les plans de l’architecte Adolphe Lévesque, mieux connu pour ses projets d’églises, il ne subsiste que le volume principal de trois étages en brique coiffé d’une toiture mansardée. Il s’agissait d’un bâtiment relativement modeste, surtout intéressant d’un point de vue fonctionnel car il possédait les caractéristiques d’efficacité, de ventilation et de lumière bénéfiques aux malades. L’annexe de 1911-1912, signée par les architectes de grande réputation Haskell et Marchand, est également un ajout fonctionnel.

L’ancien hôpital des varioleux est entouré d’un îlot de verdure qui rappelle le lien historique qu’entretenait autrefois le bâtiment avec le site naturel. Le centre Préfontaine a toujours eu une vocation sociale et humanitaire et depuis les événements fortement médiatisés de 2001, le bâtiment a valeur de symbole pour tous ceux qui militent contre la pénurie de logements à Montréal.

Autres occupants marquants
Locataires :
  • Hôpital des varioleux
    (locataire de 1886 à 1928)
    Il s’agit du premier hôpital civique permanent construit et administré par la Ville de Montréal. La Ville a commandé sa construction dans le but de faire face aux épidémies de variole qui ont fait de nombreuses victimes au sein de la population montréalaise dans la seconde moitié du XIXe siècle. À elle seule, l’épidémie de variole de 1885 a fait 3 164 morts, dont la plupart étaient des enfants en bas âge. Le bâtiment, implanté en pleine campagne, ne servait qu’à l’occasion d’épidémies, pour isoler les malades contagieux. L’une des ailes latérales logeait les hommes, l’autre abritait les femmes et le pavillon central servait à l’administration. À une certaine époque, les Sœurs grises dirigeaient l’hôpital, où l’on traitait également les personnes atteintes de scarlatine et de diphtérie lorsque les cas de variole se faisaient plus rares. À partir des années 1920, lorsque le contrôle des épidémies devient plus efficace, la Ville de Montréal se déleste peu à peu de cette responsabilité. L’Hôpital Pasteur, construit en 1934 par les Sœurs grises au sud de la propriété, prendra la relève dans ce domaine.
  • Centre de réhabilitation Meurling
    (locataire de 1956 à 1978)
    Le premier refuge Meurling (435, rue du Champ-de-Mars) a été nommé ainsi en l’honneur de Gustave Meurling, financier d’origine belge qui lègue environ 72 000 $ à la Ville de Montréal en 1912 pour différentes actions charitables auprès des habitants de la ville. Les administrateurs utilisent donc l’héritage pour couvrir une partie des frais de construction d’un gîte de nuit pour les itinérants, inauguré en 1914. En 1956, la direction du refuge Meurling constate une diminution du nombre d’itinérants dans la ville de Montréal à la suite de l’amélioration du système d’aide sociale. Elle décide alors de fermer le vieux refuge et de relocaliser ses activités dans un édifice de plus petite capacité, soit l’ancien hôpital des varioleux.
  • Centre Préfontaine, Ministère de la Santé et des Services sociaux
    (locataire de 1978 à 1997)
    En 1978, le bâtiment est rénové et converti en centre de réhabilitation pour toxicomanes. Cependant, en raison de difficultés administratives, l’édifice est également utilisé pendant un certain temps comme centre de transition pour les réfugiés vietnamiens. De 1981 à 1997, il accueille des toxicomanes itinérants et c’est finalement en 1997 que le centre est fermé à la suite du regroupement des centres de réadaptations administrés par la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Montréal.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 4 mai 2010 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1911
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Démolition totale ou partielle du bâtiment.

    Démolition des deux ailes latérales et construction d'une nouvelle aile (à partir de matériaux de démolition) pouvant accueillir une trentaine de patients.

    Concepteur de la transformation :
    Marchand & Haskell, (architectes)
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1978
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Aménagement d'un centre de désintoxication et agrandissement

    Concepteur de la transformation :
    Lemay Leclerc (architectes)
     
haut de page
Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans les catégories suivantes :
haut de page
Bibliographie sur l'immeuble  

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :

haut de page
 
Avertissement :

Ce site Web a été produit pour des fins d'information et n'a pas de valeur légale. Pour obtenir de l'information officielle sur un statut de protection légale ou réglementaire, communiquez directement avec l'arrondissement ou la ville concernés et la Direction de Montréal du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

 
Droits réservés, 2005-2024
Données mises à jour le 8 février 2013