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La Tour de Lévis.
©Ville de Montréal, 2010
 
Tour de Lévis. Détail de la porte d'entrée.
©Ville de Montréal, 2010
 
Panorama vu du sommet de la Tour de Lévis.
©Ville de Montréal, 2010
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

536

Nom du bâtiment :

Tour de Lévis

Autre appellation :
  • Tour d'eau de l'île Sainte-Hélène
Adresse civique :
  • 220, chemin du Tour-de-l'Isle
Arrondissement ou ville :

Ville-Marie (Montréal)

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Culturel
Usage principal actuel : Chalet
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : ouvrage relié au traitement de l\'eau
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Construction  
Date de construction initiale :

1937

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Frederick Gage Todd
    (architecte paysagiste)
    On attribue le titre de principal concepteur du parc de l’île Sainte-Hélène à Frederick G. Todd. Éminent architecte paysagiste, il en conçoit d’abord le plan, inspiré du courant « City Beautiful » et des « parkways » américains, de même qu’il dicte le caractère pittoresque des pavillons à l’architecture historiciste.

    Frederick Gage Todd (Concord, New Hampshire, 1876 - Montréal, 1948) est un architecte paysagiste originaire des États-Unis, dont la carrière s'est entièrement déroulée au Canada. Formé au Massachusetts Agricultural College de Amherst, Todd fait son apprentissage dans le cabinet d'architecture de paysage des frères Olmsted (1896 à 1900), près de Boston, où il est attitré aux dessins du parc du Mont-Royal. Il s'installe à Montréal en 1900.

    En près de cinquante ans de carrière, Frederick G. Todd travaille à de nombreux projets d'aménagement, publics ou privés, à travers le pays et est considéré comme le premier architecte paysagiste canadien. Il dessine notamment les parcs de Shaughnessy Heights (1907) à Vancouver, des Champs-de-Bataille (Plaines d'Abraham, 1908) à Québec et Bowring à Saint-Jean (Terre-Neuve, 1911). Toutefois, c'est à Montréal que l’œuvre de Todd a le plus d'influence. Sa pratique compte, notamment, le plan de la ville de Mont-Royal (1910), sa collaboration à la planification du Jardin botanique de Montréal (1931), le cimetière Parc commémoratif de Montréal (1932), ainsi que plusieurs jardins privés dans l’ouest de l’île. Frederick Todd supervise également la restauration du parc du Mont-Royal et réalise l’aménagement du lac aux Castors et de ses abords en 1938. Membre de la Ligue du progrès civique de Montréal, il sera également conseiller municipal. Le parc de l'île Sainte-Hélène (1936), qui est aujourd’hui inclus au parc Jean-Drapeau, est sans conteste une de ses réalisations les plus importantes.
  • Donat Beaupré
    (architecte)
    C’est l’architecte Donat Beaupré qui signe les plans la tour d’eau du parc de l’île Sainte-Hélène, plus tard transformé en restaurant. Inscrit comme étudiant à l’Association des architectes de la province de Québec (AAPQ) en janvier 1910, il y est admis le 4 mars 1914. À l’emploi de la Cité de Montréal à partir de 1923, il devient architecte en chef en 1931, poste qu’il occupe jusqu’à la fin des années 1950. Il prend sa retraite du monde municipal en 1961. Durant son mandat, Beaupré est à la tête d’une équipe formée d’une dizaine d’architectes et d’une vingtaine de dessinateurs. Parmi les tâches qui lui incombent, l’architecte en chef de la Cité voit à la préparation des plans et des cahiers de charges, il agit à titre d’architecte consultant auprès des firmes privées employées par la Ville et il surveille la construction des édifices municipaux. Durant plus de 25 ans, tous les plans d’architecture des immeubles municipaux sont signés par Donat Beaupré, qui reçoit ainsi le mérite de la réalisation des constructions, même si les plans ont été préparés par d’autres architectes de son équipe ou par des architectes en pratique privée. Parmi les édifices qui lui sont attribués, notons l’incinérateur et l’écurie de la cour des Carrières, 1500 des Carrières (1929), le chalet du parc Laurier, 1115 Laurier Est (1931) et la rénovation de l’édifice Jacques-Viger, 700 Saint-Antoine Est (1954-1955).
  • F.V. Dowd
    (ingénieur)
    Nous ne possédons aucune information sur cet ingénieur.
  • G. Archambault Limitée
    (entrepreneur)
    Nous ne possédons aucune information sur cet entrepreneur.
Nom du propriétaire constructeur :
  • Cité de Montréal

    Afin de créer des emplois pour les milliers de chômeurs issus de la crise économique de 1929, la Cité de Montréal, de concert avec le Gouvernement du Québec, lance des travaux d’infrastructure à travers son territoire. Connus comme les Travaux de chômage, il s’agit d’une part d’ouvrages de voirie et, d’autre part, de bâtiments municipaux dédiés à garantir la sécurité, la santé et la salubrité publique.

Commentaire sur la construction

La construction d’un revêtement sur la tour d’eau pourrait être ultérieure à celles de la station de pompage et du réservoir lui-même (1932).

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©Lafontaine & Soucy, 2010
 
 
Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

En 1874, la Cité de Montréal obtient du gouvernement canadien l’autorisation d’utiliser l’île comme parc municipal. En pleine époque victorienne, son inauguration s'inscrit dans la phase d'aménagement des grands parcs urbains, comme le parc du Mont-Royal et le parc Lafontaine, et constitue une manière de pallier les méfaits de l’industrialisation et de l’urbanisation croissante de la ville. Des chalets seront construits dans chacun de ces parcs afin de répondre aux différents besoins des usagers. Ils vont du simple abri au pavillon sportif dédié.

L'île Sainte-Hélène, jusqu’alors propriété fédérale, est acquise par la Cité de Montréal en 1908, sous réserves de l’usufruit des bâtiments militaires. D’abord desservie par une navette fluviale, le site enchanteur de l’île est tout désigné pour la détente et les pique-niques dominicaux. En 1930, le pont Jacques-Cartier, à l’origine dénommé pont du Havre, permet l’accès véhiculaire à l'île. En 1931, la ville entreprend des travaux d'aménagement selon un plan d'ensemble préparé par l'éminent architecte-paysagiste Frederick G. Todd. Certains travaux de cet ambitieux projet furent réalisés dans le cadre des grands travaux publics lancés pour venir en aide aux chômeurs. En effet, à Montréal, l’administration du maire Camillien Houde met en place des commissions de chômage pour endiguer la crise. De ces différentes commissions résultent deux types d’aide aux travailleurs sans emploi : le Secours direct, sous forme d’allocation hebdomadaire, et les Travaux de chômage, pour lesquels on embauche le plus grand nombre d’hommes aptes à travailler. Un nombre important d’édifices publics (bains, vespasiennes, marchés, cliniques, etc.) sera érigé durant cette période.

En 1936, les bâtiments militaires de l’île Sainte-Hélène sont restaurés et ses sous-bois sont nettoyés. La ville construit des routes, des sentiers et la tour de Lévis, qui sert de tour d'observation et de réservoir d'eau. Elle débute la construction du pavillon des sports (l'actuel restaurant Hélène-de-Champlain), du chalet des baigneurs et de nombreux petits pavillons de services publics. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le fort de l’île Sainte-Hélène retourne sous le contrôle des militaires et l’arsenal redevient un lieu de détention. Entre 1949 et 1953, les principaux pavillons, abandonnés en chantier à cause de la guerre, sont complétés.

Les infrastructures de contrôle de l’eau ont pour fonctions l’alimentation en eau potable, l’évacuation des eaux usées et la lutte contre l’incendie. Jusqu’au début du XIXe siècle, les habitants de Montréal obtiennent leur eau à partir de trois principales sources : les cours d’eau sillonnant le territoire, les quelques puits et fontaines publics alimentés par des sources naturelles, ou par des porteurs d’eau. Quant à l’évacuation des eaux usées et de surface, elle s’effectue directement dans les cours d’eau de l’île, qui deviennent parfois des égouts à ciel ouvert. Face à la croissance démographique et une demande en eau toujours plus importante, la Compagnie des Propriétaires des eaux de Montréal, la première compagnie d’alimentation continue en eau potable, est fondée en 1801. Elle sera vendue à d’autres intérêts privés à deux reprises avant d’être rachetée par la Corporation de la Cité de Montréal en 1845. Jusque là, le réseau est marqué par de nombreuses difficultés. Une fois propriétaire du réseau existant, les autorités municipales entreprennent de l’améliorer, et surtout, d’étendre la distribution d’eau à un plus grand territoire.

En 1852, les conséquences catastrophiques du grand feu de Montréal, en plus de démontrer l’incapacité du réseau à contrer l’incendie, comptent la destruction d’une bonne partie de ses composantes. La Commission de l’Aqueduc, avec à sa tête l’échevin Edwin Atwater (1851-1857), planifie la construction d’un nouveau réseau prenant dorénavant sa source en amont des rapides de Lachine. Elle commande à l’ingénieur Thomas C. Keefer la conception d’un canal et d’une station de pompage hydraulique (le pavillon des roues), à Verdun, située à l’emplacement de l’actuelle usine Atwater. Cette station alimente en eau le nouveau réservoir McTavish, sur le mont Royal. Parallèlement à la mise en service du canal de l’Aqueduc, un premier véritable réseau de canalisation et de collecteurs des eaux usées est élaboré.

Avec l’annexion des villes et villages limitrophes, entre 1883 et 1918, les services municipaux verront à l’intégration et à la poursuite des réseaux d’aqueduc et d’égouts existants selon l’urbanisation de Montréal. Depuis lors, les installations de Montréal ont été principalement augmentées par l’usine de filtration et de pompage Charles-J-Desbaillets (1978) et par l’usine d’épuration de la CUM (1987). L’aqueduc actuel dessert tout le territoire de l’île à l’exception du West Island. Il compte deux usines de filtration et pompage, alimentées par un canal de cinq milles de longueur, en plus de neuf stations de pompage, dont trois d’urgence, et sept réservoirs recevant 600 millions de gallons d’eau par jour.

L’isolement de l’île Sainte-Hélène nécessite, à l’origine, un réseau d’Aqueduc autonome. L’historique de ce réseau reste à établir. Néanmoins, il existe des pompes sur l’île en 1875, puisque les récits de l’incendie des casernes militaires le relatent. Aujourd’hui, on dénombre une station de pompage, l’usine d’épuration Île Notre-Dame (1966), et une caserne de pompiers, en opération durant la saison estivale uniquement.

La tour de Lévis, malgré ses allures militaires, n’est pas associée au fort de l’île Sainte-Hélène. Elle est construite dans le cadre des « Travaux de chômage », en 1937. Sa fonction première est de dissimuler une tour d’eau. Cet immense réservoir en acier riveté a une capacité de 100,000 gallons et est destiné à alimenter les occupants de l’île. Étant donné qu’un escalier permet d’accéder au sommet de la tour, elle sert aussi d’observatoire. L’hypothèse que la tour de Lévis et la station de pompage (act. sous-station électrique) du chemin du Tour-de-l'Isle soit connectés, relève d’observations tel que leur date de construction respective, la forme, la superficie et l’occupation de l’île à cette époque. La fonction d’origine de ces deux ouvrages reliés au traitement de l’eau est dorénavant disparue. Désaffectée pendant de nombreuses années, la tour de Lévis a été recyclée en salle de réception et tour d’observation en 2003.

Points d'intérêt

L’intérêt historique de la tour de Lévis repose d’abord sur sa valeur documentaire à titre de construction réalisée dans le cadre des « Travaux de chômage », chantiers instaurés par le gouvernement du Québec et la Cité de Montréal au tournant des années 1930. En plus de relater cette période de l’histoire, la tour témoigne des courants hygiénistes et de la création des grands parcs urbains qui marquent l’évolution des villes nord-américaines, à partir du dernier quart du XIXe siècle. La toponymie associée au site, mont Boulé, et à la tour, de Lévis, relate la découverte et l’occupation militaire françaises du territoire, au début de la colonie. De plus, le réservoir de la tour de Lévis constitue un artéfact industriel illustrant les techniques et savoir-faire en matière hydraulique, dans la première moitié du XXe siècle.

L’intérêt architectural de la tour de Lévis est de différents ordres. D’une part, elle appartient au plan d’ensemble du parc de l’île Sainte-Hélène, tel que conçu par l’éminent architecte paysagiste Frederick G. Todd, en 1931. Ce plan prévoit l’implantation de pavillons pittoresques le long d’un parcours agrémenté dit « parkway ». Il s’agit des premiers paysages aménagés pour le tourisme automobile. D’autre part, la tour de Lévis est une construction institutionnelle de qualité. Bien que rudimentaire, le programme de construction est exécuté avec maîtrise. Le château d’eau fonctionnel est transformé en tour d’aspect médiéval qui agrémente le paysage. À l’instar des autres pavillons du parc, la tour est édifiée en granit de brèche, pierre extraite localement. L’utilisation généralisée de cette pierre brunissante, à l’extérieur comme à l’intérieur des immeubles, augmente l’effet d’unité d’ensemble des plus anciennes constructions de l’île. Dotée d’un bon degré d’authenticité et en bon état, la tour de Lévis a connu des apports positifs et des modifications en continuité. Les travaux de recyclage exécutés en 2003, offre dorénavant aux montréalais l’opportunité d’occuper ce lieu, en location, et de profiter du panorama exceptionnel de la ville de Montréal, offert par l’observatoire aménagé à son sommet.

La valeur symbolique de la tour de Lévis réside d’abord sur sa grande visibilité. Implantée sur le sommet le plus élevé de l’île, la tour est un point de repère régional du panorama montréalais, particulièrement pour qui vient du Sud. Par ailleurs, la tradition militaire de l’île, jumelée au caractère architectural de la tour de Lévis et à sa situation géographique, lui confère un symbolisme historique allant au-delà de son ancienneté véritable.

Autres occupants marquants
Propriétaires :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1937 à aujourd'hui)
    La tour de Lévis est construite en 1937 comme château d’eau et plate-forme d’observation, pour le compte de l’Aqueduc de Montréal. Vers 1967, l’accès à l’observatoire est interdit au public. Nous ignorons la date de désaffectation du réservoir. En 2003, la tour est restaurée et ses espaces intérieurs recyclés. Elle est utilisée depuis comme salle de réception et sa fonction d’observatoire a été rétablie.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 5 août 2010 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 2003
    Fin des travaux : 2005
    Restauration
    Recyclage en salle de réception
    Mise à niveau de la plate-forme d’observation.


    Concepteurs de la transformation :
    Denis St-Louis et associés (architectes)
    Jean-Gilles Lemieux (architecte)
    Service des immeubles, Ville de Montréal (réalisation)
     
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Bibliographie sur l'immeuble  

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Données mises à jour le 8 février 2011