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  FICHE DU BÂTIMENT 
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Pavillon et roseraie (vue arrière)
©Ville de Montréal, 2010
 
Façade principale. Détail de la véranda.
©Ville de Montréal, 2010
 
Vue générale de la façade principale.
©Ville de Montréal, 2010
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

17

Nom du bâtiment :

Chalet de l'île Sainte-Hélène

Autres appellations :
  • Pavillon d'honneur
  • Pavillon des sports
  • Pavillon Hélène-de-Champlain
  • Restaurant Hélène-de-Champlain
Adresse civique :
  • 200, chemin du Tour-de-l'Isle
Arrondissement ou ville :

Ville-Marie (Montréal)

Secteur d'intérêt patrimonial :

Île Sainte-Hélène

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Commercial
Usage principal actuel : À déterminer
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Chalet
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Construction  
Date de construction initiale :

1938-1953

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Frederick Gage Todd
    (architecte paysagiste)
    On attribue le titre de principal concepteur du parc de l’île Sainte-Hélène à Frederick G. Todd. Éminent architecte paysagiste, il en conçoit d’abord le plan, inspiré du courant « City Beautiful » et des « parkways » américains, de même qu’il dicte le caractère pittoresque des pavillons à l’architecture historiciste.

    Frederick Gage Todd (Concord, New Hampshire, 1876 - Montréal, 1948) est un architecte paysagiste originaire des États-Unis, dont la carrière s'est entièrement déroulée au Canada. Formé au Massachusetts Agricultural College de Amherst, Todd fait son apprentissage dans le cabinet d'architecture de paysage des frères Olmsted (1896 à 1900), près de Boston, où il est attitré aux dessins du parc du Mont-Royal. Il s'installe à Montréal en 1900.

    En près de cinquante ans de carrière, Frederick G. Todd travaille à de nombreux projets d'aménagement, publics ou privés, à travers le pays et est considéré comme le premier architecte paysagiste canadien. Il dessine notamment les parcs de Shaughnessy Heights (1907) à Vancouver, des Champs-de-Bataille (Plaines d'Abraham, 1908) à Québec et Bowring à Saint-Jean (Terre-Neuve, 1911). Toutefois, c'est à Montréal que l’œuvre de Todd a le plus d'influence. Sa pratique compte, notamment, le plan de la ville de Mont-Royal (1910), sa collaboration à la planification du Jardin botanique de Montréal (1931), le cimetière Parc commémoratif de Montréal (1932), ainsi que plusieurs jardins privés dans l’ouest de l’île. Frederick Todd supervise également la restauration du parc du Mont-Royal et réalise l’aménagement du lac aux Castors et de ses abords en 1938. Membre de la Ligue du progrès civique de Montréal, il sera également conseiller municipal. Le parc de l'île Sainte-Hélène (1936), qui est aujourd’hui inclus au parc Jean-Drapeau, est sans conteste une de ses réalisations les plus importantes.
  • Émile Daoust
    (architecte -- Cité de Montréal)
    On attribue à l’architecte Émile Daoust la conception et la réalisation des documents d’exécution du chalet de l’île Sainte-Hélène ou pavillon des sports de l’île Sainte-Hélène. Fils de l’architecte Théodose Daoust, Émile Daoust obtient son diplôme de l’École des Beaux-Arts de Montréal en 1930. La même année, il entre au Bureau de l’Architecte du Service des travaux publics de Montréal, où il fait sa cléricature sous la direction de Donat Beaupré. Il est admis à l’Association des architectes de la province de Québec (AAPQ) en 1936. Architecte à la Cité de Montréal de 1939 à 1959, Émile Daoust travaille à de nombreux projets d’édifices municipaux, à titre de collaborateur ou de concepteur principal. Les réalisations qui lui sont attribuées comprennent, notamment, les travaux de réaménagement de l’île Sainte-Hélène, effectués durant les années 1930, ainsi que ceux de l’ancienne gare Viger, en 1956-1958. À partir de 1959, il poursuit sa carrière dans la fonction publique fédérale comme directeur de la section de génie et architecture du Département de l’Industrie, à Ottawa.
  • Donat Beaupré
    (architecte en chef -- Cité de Montréal)
    C’est l’architecte Donat Beaupré qui signe les plans du chalet de l’île Sainte-Hélène du parc d’île Sainte-Hélène (l’actuel pavillon Hélène-de-Champlain), plus tard transformé en restaurant. Inscrit comme étudiant à l’Association des architectes de la province de Québec (AAPQ) en janvier 1910, il y est admis le 4 mars 1914. À l’emploi de la Cité de Montréal à partir de 1923, il devient architecte en chef en 1931, poste qu’il occupe jusqu’à la fin des années 1950. Il prend sa retraite du monde municipal en 1961. Durant son mandat, Beaupré est à la tête d’une équipe formée d’une dizaine d’architectes et d’une vingtaine de dessinateurs. Parmi les tâches qui lui incombent, l’architecte en chef de la Cité voit à la préparation des plans et des cahiers de charges, il agit à titre d’architecte consultant auprès des firmes privées employées par la ville et il surveille la construction des édifices municipaux. Durant plus de 25 ans, tous les plans d’architecture des immeubles municipaux sont signés par Donat Beaupré, qui reçoit ainsi le mérite de la réalisation des constructions, même si les plans ont été préparés par d’autres architectes de son équipe ou par des architectes en pratique privée. Parmi les édifices qui lui sont attribués, notons l’incinérateur et l’écurie de la cour des Carrières, 1500 des Carrières (1929), le chalet du parc Laurier, 1115 Laurier Est (1931) et la rénovation de l’édifice Jacques-Viger, 700 Saint-Antoine Est (1954-1955).
Nom du propriétaire constructeur :
  • Cité de Montréal

    Afin de créer des emplois pour les milliers de chômeurs issus de la crise économique de 1929, la Cité de Montréal, de concert avec le Gouvernement du Québec, lance des travaux d’infrastructure à travers son territoire. Connus comme les Travaux de chômage, il s’agit d’une part d’ouvrages de voirie et, d’autre part, de bâtiments municipaux dédiés à garantir la sécurité, la santé et la salubrité publique.


Commentaire sur la construction

Interruption de chantier de 1939 à 1951, due à la Seconde Guerre mondiale.

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Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

En 1874, la Cité de Montréal obtient du gouvernement canadien l’autorisation d’utiliser l’île comme parc municipal. En pleine époque victorienne, son inauguration s'inscrit dans la phase d'aménagement des grands parcs urbains, comme le parc du Mont-Royal et le parc Lafontaine, et constitue une manière de pallier les méfaits de l’industrialisation et de l’urbanisation croissante de la ville. Des chalets seront construits dans chacun de ces parcs afin de répondre aux différents besoins des usagers. Ils vont du simple abri au pavillon sportif dédié.

L'île Sainte-Hélène, jusqu’alors propriété fédérale, est acquise par la Cité de Montréal en 1908, sous réserves de l’usufruit des bâtiments militaires. D’abord desservie par une navette fluviale, le site enchanteur de l’île est tout désigné pour la détente et les pique-niques dominicaux. En 1930, le pont Jacques-Cartier, d’abord nommé pont du Havre, permet l’accès véhiculaire à l'île. En 1931, la ville entreprend des travaux d'aménagement selon un plan d'ensemble préparé par l'éminent architecte-paysagiste Frederick G. Todd. Certains travaux de cet ambitieux projet furent réalisés dans le cadre des grands travaux publics lancés pour venir en aide aux chômeurs. En effet, à Montréal, l’administration du maire Camillien Houde met en place des commissions de chômage pour endiguer la crise. De ces différentes commissions résultent deux types d’aide aux travailleurs sans emploi : le Secours direct, sous forme d’allocation hebdomadaire, et les Travaux de chômage, pour lesquels on embauche le plus grand nombre d’hommes aptes à travailler. Un nombre important d’édifices publics (bains, vespasiennes, marchés, cliniques, etc.) sera érigé durant cette période.

En 1936, les bâtiments militaires de l’île Sainte-Hélène sont restaurés et ses sous-bois sont nettoyés. La ville construit des routes, des sentiers et la tour de Lévis, qui sert de tour d'observation et de réservoir d'eau. Elle débute la construction du chalet de l’île Sainte-Hélène (l'actuel restaurant Hélène-de-Champlain), du pavillon des baigneurs et de nombreux petits pavillons de services publics. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le fort de l’île Sainte-Hélène retourne sous le contrôle des militaires et l’arsenal redevient un lieu de détention. Entre 1951 et 1953, les principaux pavillons, abandonnés en chantier à cause de la guerre, sont complétés.

Points d'intérêt

L’intérêt historique du chalet de l’île Sainte-Hélène repose d’abord sur sa valeur documentaire à titre de construction réalisée dans le cadre des « Travaux de chômage », chantiers instaurés par le gouvernement du Québec et la Cité de Montréal au tournant des années 1930. En plus de relater cette période de l’histoire, il témoigne des courants hygiénistes et de la création des grands parcs urbains qui marquent l’évolution des villes nord-américaines, à partir du dernier quart du XIXe siècle. Achevé en 1953, le chalet de l’île Sainte-Hélène est recyclé en pavillon d’honneur de l’Exposition universelle de 1967. Comme établissement de restauration de prestige, le restaurant Hélène-de-Champlain accueillera un nombre important de dignitaires et de personnalités.

L’intérêt architectural du chalet de l’île Sainte-Hélène est de différents ordres. D’une part, il appartient au plan d’ensemble du parc de l’île, tel que conçu par l’éminent architecte paysagiste Frederick G. Todd, en 1931. Ce plan prévoit l’implantation de pavillons pittoresques le long d’un parcours agrémenté, dit « parkway ». Il s’agit des premiers paysages aménagés pour le tourisme automobile et le bâtiment appartient à un corpus d’équipements de parc municipal unique à Montréal. D’autre part, ce pavillon est une construction institutionnelle de qualité, dont l’expression architecturale s’inscrit dans le mouvement « régionaliste » soutenu par plusieurs architectes de l’époque, tant anglophones que francophones. À l’instar des autres pavillons du parc, il est édifié en pierre de brèche. Cette pierre locale présente une couleur gris pâle à l’extraction qui, exposée à l’air, s’oxyde et devient brun rougeâtre. L’utilisation généralisée de la brèche locale, à l’extérieur comme à l’intérieur des immeubles, augmente l’effet d’unité d’ensemble des plus anciennes constructions de l’île. Doté d’un bon degré d’authenticité et en bon état, le chalet de l’île Sainte-Hélène va connaître des transformations respectueuses de l’approche architecturale retenue par ses concepteurs d’origine. Le recyclage de l’immeuble en pavillon d’honneur et restaurant de prestige, réalisé préalablement à l’inauguration de l’Exposition universelle de Montréal, en 1966-1967, demeure parmi les plus significatives. Le décorateur-ensemblier Claude Hinton, avec la collaboration de Frédéric Back, prennent le même parti historiciste pour la conception du décor et le choix du mobilier. La roseraie, aménagée au sud de la propriété en 1966, est bien connue du milieu de l’horticulture. Elle participe à la mise en valeur du site.

La valeur symbolique du chalet de l’île Sainte-Hélène réside avant tout dans son utilisation comme pavillon d’honneur de l’Exposition universelle de Montréal, en 1967. À ce titre, sa réputation, dans les milieux politiques et culturels, a dépassée les frontières du Canada. Par la suite sous l’administration de l’animateur restaurateur Pierre Marcotte, le restaurant est connu de tout le Québec.

Autres occupants marquants
Propriétaires :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1953 à 1983)
    Le chalet de l’île Sainte-Hélène est achevé en 1953 et occupé comme pavillon de parc municipal jusqu’en 1966. Un restaurant est aménagé en 1954. Il ouvre ses portes le 12 juillet 1955 et porte le nom de restaurant Hélène-de-Champlain. En 1966, à la veille de l’Exposition universelle de Montréal, le chalet de l’île Sainte-Hélène est rénové et converti en pavillon d’honneur. À la clôture de l’Expo, le maire Jean Drapeau continue d’utiliser l’endroit comme lieu de réceptions officielles.
Autres occupants marquants
Locataires :
  • Les entreprises Marcotte inc.
    (locataire de 1983 à 2010)
    De 1983 à 2010, la Ville de Montréal, toujours propriétaire de l’édifice, octroie un bail locatif à l’animateur restaurateur Pierre Marcotte afin d’opérer le restaurant Hélène-de-Champlain.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 4 août 2010 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1950
    Fin des travaux : 1953
    Complétion et mise à jour de la construction. Modifications intérieures au plan d’origine.

    Concepteurs de la transformation :
    Donat Beaupré (architecte)
    Émile Daoust (architecte)
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1966
    Fin des travaux : 1967
    Recyclage en restaurant et installation d’équipement mécanique.
    Modification à la façade avant par l’ajout d’une véranda.
    Modification à la toiture par l’ajout d’un larmier et le remplacement de la couverture de bardeaux de cèdre par du cuivre à baguettes.
    Transformation intérieures et décoration.
    Ajout d’une roseraie.


    Concepteurs de la transformation :
    Claude Hinton (décorateur ensemblier)
    Frédéric Back (dessinateur)
    Gérard Masson (architecte)
    Louis Perron (architecte paysagiste)
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 2008
    Fin des travaux : 2008
    Mise aux normes par l’ajout de plate-forme et escalier de secours.
    Remplacement de portes et de fenêtres.


    Concepteur de la transformation :
    Réal Paul (architecte)
     
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Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de l'Île Sainte-Hélène (cité) (2012-10-19).
    Anciennement un site du patrimoine (2007-09-17) (juridiction municipale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes :
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Bibliographie sur l'immeuble  

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
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Données mises à jour le 25 février 2011