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  FICHE DU BÂTIMENT 
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Façade principale de la caserne no 3, rue Ottawa
© C. Boucher, 2008
 
Façade latérale de la caserne no 3, rue Young
© C. Boucher, 2008
 
Détail du couronnement de la tour à boyaux
© J. Jabourian, 2008
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

346

Nom du bâtiment :

Caserne #3

Adresses civiques :
  • 1139, rue Ottawa
  • 256, rue Young
    (façade latérale)
Arrondissement ou ville :

Le Sud-Ouest (Montréal)

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Protection et sécurité
Usage principal actuel : Caserne de pompiers
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Caserne de pompiers
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Construction  
Date de construction initiale :

1913-1914

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • David Jerome Spence
    (architecte -- concepteur)
    David Jerome Spence (Louisville, Kentucky, 1873–Montréal, 1955) est diplômé du Massachusetts Institute of Technology de Boston (MIT) en 1896. Il étudie à Paris et travaille pour des agences de Boston (Chapman and Frazer et Ball and Dabney) avant de s'installer à Montréal en 1901. Il y retrouve son collègue du MIT, Samuel Arnold Finley, avec qui il s’associe. Finley, issu d'une famille aisée de Montréal, fait bénéficier la jeune firme de ses nombreux contacts familiaux. Ensemble, ils seront les maîtres d'oeuvre de plusieurs édifices à Montréal dont le Guardian (1902), le Stratchcona Hall de l'université McGill (1905) et l'édifice Belgo (1912). Leur association se termine en 1912. Spence poursuit ensuite sa carrière en solo jusqu'en 1937. Il signe des édifices imposants durant cette longue période, notamment le Unity Building (1912), l'immeuble Insurance Exchange (1923-1924) et, dans un tout autre registre, le House of Seagram, rue Peel (1928-1929).
Nom du propriétaire constructeur :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1914 à aujourd'hui)
    La construction de l’édifice fait partie intégrante du projet d’amélioration des services municipaux qui souffle sur la Cité de Montréal depuis 1910. Cette caserne est érigée en remplacement de l’ancienne caserne no 3 qui était située à l’angle des rues Wellington et Dalhousie dans le quartier Sainte-Anne. Les plans de l’édifice sont confiés à l’architecte David Jerome Spence et l’entrepreneur général C.-E. Deakin. L’édifice est inauguré le 19 octobre 1914.
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Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé


Thématique : L’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal

Aux XVIIe, XVIIIe et jusqu’au milieu du XIX siècles, la lutte contre les incendies à Montréal est assumée par les militaires et les volontaires. La première caserne de pompiers est située à l’intérieur de l’ancienne église Notre-Dame construite en 1672. Dès la première alerte, les volontaires doivent s’orienter vers l'église, qui devient alors le point de ralliement des sapeurs, afin de se procurer les seaux, pioches, pelles, haches et sacs de sable qui y sont entreposés. Toutefois, le premier pas dans la lutte organisée contre les incendies est mis sur pied par l'intendant Hocquart en 1734. De l'équipement rudimentaire disposé dans quatre endroits stratégiques de la ville est mis à la disposition des ouvriers en bâtiment afin qu'ils puissent intervenir sur les lieux d'incendies avec un minimum d'outillage.

En 1829, Montréal dispose déjà de trois sociétés de lutte contre les incendies. Cependant, une rivalité s'élève entre eux donnant ainsi lieu aux conflits qui les empêchent de combattre le feu efficacement. Le 14 mars 1829, la promulgation de l'acte pour « établir une Société pour prévenir les Accidents du Feu » met un terme à ces conflits. Cette Société est chargée de rédiger de nouveaux règlements et de constituer une escouade plus efficace pour la lutte contre les incendies.

Au XIXe siècle, de nombreux incendies surviennent à Montréal, dont le plus marquant est le grand incendie de 1852. Durant ce sinistre, 1112 maisons sont détruites, laissant près de 15 000 personnes sans abris. Suite à ces désastres répétés, le conseil municipal constitue en 1863 un organisme permanent : « le Département du feu », premier service des incendies regroupant des sapeurs-pompiers professionnels. C’est aussi en 1863 qu’est construite la première véritable caserne de pompier, soit la Station Centrale située au 609-611, rue Craig (l'actuelle rue Saint-Antoine). La Cité de Montréal a recourt aux services de l’architecte Henri-Maurice Perrault pour la conception de cette dernière qui porte le numéro 1 du système de numérotation des casernes.

En 1870, le Département de feu possède neuf édifices de service en fonction sur son territoire. Mise à part la « Station centrale », ces bâtiments de petite dimension, érigés par un charpentier et connus sous l’appellation de « Maison des Pompes », étaient strictement utilitaires pour loger l’équipement et le gardien. C’est également à la fin du XIXe siècle que le Département du feu se modernise avec l’achat des premières pompes à vapeur, le remplacement des maisons des pompes par des bâtiments plus imposants et l’utilisation progressive des voitures à traction hippomobile.

Durant la période de 1870 à 1900, pour répondre aux besoins d’un centre urbain en pleine expansion, vingt-deux casernes sont construites, dont sept subsistent toujours en 2008. Dès lors, la volonté des autorités municipales consiste à construire des nouvelles casernes de pompiers prestigieuses intégrées dans la trame urbaine. En somme, la caserne de pompiers devient un point de repère dans les quartiers municipaux, tout comme les églises et les écoles.

De 1900 à 1920, la croissance démographique et le développement économique à Montréal sont en plein essor. Les quartiers se densifient par une augmentation de la construction immobilière. Durant cette période, vingt-deux casernes de pompiers sont construites par la Cité de Montréal et dix sont acquises par voie d’annexion. En 1918, on compte quarante-cinq casernes de pompiers en fonction sur le territoire de la Cité de Montréal. Par ailleurs, c’est au cours des années 1910-1920 que le véhicule motorisé entre progressivement en fonction, en remplacement des voitures tirées par des chevaux. Durant la période de 1920 à 1950, douze autres casernes de pompiers viennent s’ajouter au parc immobilier du service des incendies. Depuis ce temps, les véhicules, l'outillage et les casernes s’améliorent sans cesse et les pompiers sont formés aux plus récentes techniques de combat d'incendie.

Lors de la fusion des vingt-huit municipalités de l’île de Montréal, survenue le 1er janvier 2002, tous les services d'incendies de l'île de Montréal sont fusionnés pour former le Service de sécurité incendie de Montréal. En 2008, on dénombre sur l’île de Montréal un total de soixante-cinq casernes de pompiers en opération, dont cinquante sont situées sur le territoire de l’ancienne ville de Montréal, et quinze sont localisées dans les nouveaux arrondissements de Montréal et dans les villes de banlieues.

Des trente-et-une casernes ou ex-casernes de pompiers identifiées comme bâtiments municipaux d’intérêt patrimonial, une vingtaine conserve toujours leur fonction d’origine.

La caserne de pompiers no 3 est construite entre 1913 et 1914, soit à la même époque que plusieurs édifices semblables. Elle est érigée en remplacement de l’ancienne caserne no 3 qui était située à l’angle des rues Wellington et Dalhousie dans le quartier Sainte-Anne. Les plans de l’édifice sont confiés à l’architecte David Jerome Spence et l’entrepreneur général C.-E. Deakin. L’édifice est inauguré le 19 octobre 1914.

Points d'intérêt

L’intérêt patrimonial de la caserne no 3 repose principalement sur ses valeurs historique et artistique.

La valeur historique de l’immeuble réside dans le fait qu’il est un excellent témoin de l’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal ainsi que de l’histoire de l’ancien quartier Sainte-Anne. Construite en 1913-1914, la caserne de pompiers no 3 est érigée en remplacement de l’ancienne caserne no 3 qui était située à l’angle des rues Wellington et Dalhousie dans le quartier Sainte-Anne. Elle témoigne des efforts déployés par la Cité de Montréal pour lutter contre les incendies et figure parmi les toutes premières casernes de pompiers montréalaises à posséder des véhicules motorisés. La caserne de pompiers no 3 est depuis plus de quatre-vingt-quatorze ans en opération.

La valeur artistique de la caserne no 3 repose d’une part sur l’importance de son concepteur. L’immeuble été conçu en 1913-1914 par David Jerome Spence (1873-1955), un prolifique architecte montréalais, qui, seul ou en association avec l’architecte Samuel Arnold Finlay (1893-1933), a conçu plusieurs édifices d’importance à Montréal, dont notamment le Guardian, 240 rue Saint-Jacques (1902), l’immeuble à appartements le Linton, 1509 rue Sherbrooke Ouest (1906-1907), l'édifice Belgo, 372 rue Sainte-Catherine Ouest (1912), et le Unity Building, 454 rue de la Gauchetière Ouest (1912).

D’autre part, la valeur artistique de l’oeuvre repose aussi sur la qualité de l’architecture extérieure réalisée dans la tradition Beaux-Arts et du décor néo-renaissance d’inspiration italienne. L’intérêt de l’édifice est décuplé par le fait qu’il a conservé la plupart de ses éléments caractéristiques dont sa tour à boyaux, ses matériaux de façades en brique d’argile et en pierre de taille de même que ses divers éléments de décor. La façade principale témoigne d’un grand souci au niveau esthétique et est caractérisée par sa symétrie, la présence de détails ornementaux dont le contraste entre la brique de parement et les éléments de pierre. Les anciennes armoiries de la Ville taillées dans la pierre témoignent quant à elles de la valeur historique et symbolique de l’édifice.

La valeur historique et scientifique de la caserne no 3 s’incarne dans l’illustration d’un important changement technologique qui s’opère à cette époque, car elle figure parmi les toutes premières casernes de pompiers montréalaises à posséder des véhicules motorisés. Au point de vue fonctionnel, cette caserne est un témoin privilégié d’une importante évolution typologique, à savoir la disparition des écuries. Le rez-de-chaussée de cet édifice au plan rectangulaire abrite uniquement une caserne de pompiers. L’accès des véhicules se fait par trois grandes portes et le garage aux équipements occupe toute la partie centrale du rez-de-chaussée.

Finalement, ce bâtiment public a conservé sa fonction d’origine de caserne de pompiers depuis son inauguration en 1914 et possède un degré d’authenticité élevé. L’intérieur a conservé pour sa part quelques cloisons d’origine ainsi que plusieurs éléments menuisés.

Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 17 avril 2009 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1981
    Fin des travaux : 1981
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Modification à la tour de séchage et au mât de descente.

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1997
    Fin des travaux : 1997
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Remplacement des fenêtres

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 2008
    Fin des travaux : 2008
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Restauration des façades du bâtiment donnant sur les rues Ottawa et Young. Remplacement partiel de la brique du parement par une brique semblable.

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
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Bibliographie sur l'immeuble  

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
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Données mises à jour le 15 décembre 2011