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Ancien entrepôt de la brasserie Dawes & Co., façade est ©Ville de Montréal, 2006
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Ancien entrepôt de la brasserie Dawes & Co., façade nord ©Ville de Montréal, 2006
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Ancien entrepôt de la brasserie Dawes & Co., façade est ©Ville de Montréal, 2006
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Numéro d'ouvrage
: |
3839
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Nom du bâtiment : |
Entrepôt de la brasserie Dawes & Co.
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Autres appellations : |
- Pavillon de l'entrepôt
- Complexe culturel Guy-Descary
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Adresse civique : |
- 2875, boulevard Saint-Joseph
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Arrondissement ou ville : |
Lachine (Montréal)
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Ensemble : |
Fait partie de : Brasserie Dawes and Co.
comprenant aussi
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Secteur d'intérêt patrimonial
: |
Boulevard Saint-Joseph
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Localisation
: |
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Propriété municipale
d'intérêt patrimonial |
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Catégorie : |
Bâtiments
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Statut de propriété : |
Propriétaire
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Profil : |
Loisir communautaire
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Usage principal actuel : |
Garage remisage
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Intérêt patrimonial : |
Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
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Type de bâtiment : |
Atelier / entrepôt / usine / garage
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Date de construction initiale : |
vers 1861
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Nom du propriétaire constructeur
: |
- Dawes & Co.
(propriétaire de environ 1861 à environ 1930) Vers 1817, le fermier Thomas Andrew Dawes (vers 1785-1863) devient employé de la brasserie Joseph Chapman, à Montréal. À la mort du propriétaire en 1836, Dawes prend en charge l’entreprise, qu’il fait prospérer notamment en ouvrant une nouvelle brasserie à Lachine, dirigée après sa mort par ses fils James Powley Dawes (1818-1879) et Thomas Amos Dawes (1829-1908). Au fil des ans, l’entreprise Dawes & Sons se porte acquéreur de plusieurs terres pour la culture des céréales et du houblon et devient l’un des plus importants brasseurs de la région de Montréal, avec la Dow & Co. et la brasserie Molson. En 1863, elle se classe deuxième en termes de production de bière. Sa bière la plus célèbre est la Black Horse, représentée par un magnifique percheron noir. D’ailleurs, la famille Dawes importe et élève cette race de chevaux, qui assurent le transport des lourdes barriques de bière et constituent un excellent véhicule publicitaire pour la compagnie.
En 1909, à l’instigation du petit-fils du fondateur, Andrew J. Dawes, 14 brasseries, dont la Dawes, la Dow, la Ekers et la Union, se regroupent pour fonder une association commerciale : la National Breweries Limited. Malgré la formation de cette association, la brasserie Dawes continue d’opérer et utilise les bâtiments de Lachine jusqu’en 1922, date à laquelle elle déménage ses activités dans les installations de la Imperial Brewery, construites en 1909 sur la rue Saint-Maurice, à Montréal. La brasserie Dawes demeure toutefois propriétaire des lieux jusque vers 1930.
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Ancien entrepôt de la brasserie Dawes & Co., façade nord ©Ville de Montréal, 2006 |
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Histoire de la thématique du groupe ciblé
Bien que quelques brasseries aient existé en Nouvelle-France, la fabrication de la bière est une industrie qui prend véritablement son envol à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, avec la venue de brasseurs britanniques et écossais qui importent ici leurs techniques et leur savoir-faire. Le brassage de la bière, sur une base domestique, est une activité habituellement accomplie par les femmes. La production, généralement destinée à la consommation publique, est quant à elle réalisée par les hommes et est produite en grande quantité. De plus, la production est encadrée et structurée par un maître brasseur qui détient les secrets de fabrication de la bière, secrets qui seront transmis à son apprenti.
En plus des équipements et des bâtiments nécessaires à la fabrication de la bière, dont les entrepôts, hangars, malteries et cuves de brassage, le brasseur doit s’approvisionner en matières premières : eau, céréales, houblon et levure. C’est pourquoi Thomas Amos Dawes s’installe près du lac Saint-Louis, à l’embouchure du nouveau canal de Lachine. Non seulement l’eau essentielle à la composition de la bière et à l’entretien des équipements est disponible, mais le canal permet aussi l’approvisionnement en matières premières et il facilite le transport de la bière vers Montréal. En outre, plusieurs terres agricoles sont disponibles à proximité, permettant la culture de l’orge et du houblon. Quant à la levure, elle est achetée chez un boulanger, un distillateur ou encore un autre brasseur.
Les brasseries requièrent également les services de nombreux travailleurs. C’est pourquoi la Dawes, comme d’autres brasseries, fait construire des habitations à proximité pour loger ses employés, formant ainsi un quartier ouvrier autour du complexe industriel.
Les grandes brasseries sont habituellement composées de plusieurs bâtiments contigus, dont d’énormes entrepôts, réfrigérés ou non, servant à l’entreposage de l’orge, du malt, de la glace ou des barriques de bière.
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Points d'intérêt
L’ancien entrepôt Dawes aurait été bâti vers 1861, ce qui en fait l’un des plus vieux bâtiments brassicoles encore existants à Montréal. Il aurait servi d’entrepôt pour les barriques de bière jusqu’en 1922, année de la fin des activités industrielles sur ce site.
Ce bâtiment est associé de près à la famille Dawes qui, sur quatre générations, a eu un impact majeur dans l’histoire de Lachine. De plus, la plus vieille industrie lachinoise a eu une grande influence dans l’orientation économique et le développement urbain du secteur, en contribuant notamment à la création d’un quartier ouvrier autour de ce complexe industriel.
Restauré en profondeur au début des années 1990 par la Ville de Lachine, l’ancien entrepôt abrite actuellement une salle de spectacle de 320 places de même que des salles d’exposition permanente et temporaire rattachées au complexe culturel Guy-Descary, qui comprend également le bâtiment de la vieille brasserie ainsi que la résidence Thomas-Amos-Dawes, aussi appelée la maison du Brasseur.
L’ancien entrepôt est représentatif des bâtiments industriels de ce type construits avant les années 1870 avec ses murs massifs en pierre de trois étages percés de quelques fenêtres en bois à petits carreaux. La grande toiture à deux versants, disparue au cours du XXe siècle, a été rétablie lors des derniers travaux ; elle est recouverte de tôle à baguettes. Le dépouillement architectural et l’absence d’ornementation dénotent le caractère utilitaire et fonctionnel de ce bâtiment, qui possède un bon état d’authenticité. L’ensemble est mis en valeur par les aménagements paysagers du site de même que par sa situation entre le lac Saint-Louis et le plus vieux chemin de Lachine, le boulevard Saint-Joseph, bordé de plusieurs autres constructions patrimoniales. L’ancien entrepôt est également très fréquenté par la population en raison des activités culturelles et de loisirs qui s’y déroulent.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- Muench-Kreuger Candle Co.
(propriétaire de 1932 à 1955) Entre 1932 et 1955, après avoir été vacant pendant une dizaine d’années, l’entrepôt est occupé par la chandellerie Muench-Kreuger Candle Co., devenue Vi-Lux au début des années 1940. À l’été 1949, un incendie majeur ravage l’édifice. Le toit s’effondre et, 12 heures plus tard, il ne reste que les murs calcinés et des poutres noircies, mais encore solides. Après cet incendie, les locaux seront loués par différentes entreprises : Vallée R&L, Candu Vacuum Co Ltd, Lynda Lingerie Manufacturers Inc., Falcon Équipement Agricole, Chalk Board Sale and Resurfacing Ltd., Fournier Van et Storage Québec Ltée.
- Western Refrigeration
(propriétaire de 1957 à 1987) Après avoir appartenu deux ans à l’homme d’affaires Marcel L’Espérance, le bâtiment passe aux mains de Fred Murphy en 1957. Il accueille alors les locaux administratifs, la salle de montre et l’atelier de réparation de la Western Refrigeration, une entreprise spécialisée dans la vente et la réparation d’articles ménagers. Une partie de l’espace vacant est louée à Cinar Furniture, à Que Mar Equipment et à l’ébéniste Nielson J. Limited. En 1970, l’édifice est à nouveau ravagé par un incendie. Une fois de plus, le toit s’effondre et est reconstruit. La famille Murphy demeure propriétaire du bâtiment jusqu’en 1987, année où il est vendu à la Ville de Lachine.
- Ville de Lachine
(propriétaire de 1987 au 2002-01-01) La municipalité de Lachine se porte acquéreur du bâtiment en 1987 afin de le transformer en lieu culturel. Au cours des années 1990, elle effectue de nombreux travaux de rénovation. L’ancien entrepôt est désormais relié à ses deux voisins par un vieux tunnel remis en état, de même que par une nouvelle passerelle, pour former le complexe culturel Guy-Descary. Le pavillon de l’entrepôt abrite des aires d’exposition et une salle de spectacle polyvalente pouvant accueillir 320 personnes. On retrouve au sous-sol une exposition permanente de la collection Dawes-Black Horse.
- Ville de Montréal
(propriétaire du 2002-01-01 à aujourd'hui) À la suite des fusions municipales de 2002, les activités récréatives et communautaires de l’arrondissement de Lachine se poursuivent dans ces trois édifices témoins des débuts de l’ère industrielle.
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 10 août 2007 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1949 Modification à la toiture.
À la suite d’un incendie qui a détruit la toiture à deux versants, reconstruction d’un toit plat.
- Travaux 2
Date des travaux : 1970 Modification à la toiture.
À la suite d’un incendie qui a détruit le toit plat, reconstruction d’un toit plat.
- Travaux 3
Date des travaux : vers 1991 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Rénovation du bâtiment et reconstitution du toit à deux versants, aménagement de salles d'expositions et d'une salle de spectacle, construction d'une passerelle vitrée reliant la maison du Brasseur et remise en valeur d’un ancien tunnel pour relier la vieille brasserie.
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Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- Bizier, Millions litres de bière (1992)
- CUM, Architecture industrielle, pp. 290-295.
- CUM, Dossiers du répertoire
- Morin, Activités brassicoles Montréal (2000), pp. 44-45.
- Pinard, Montréal, histoire architecture, tome 1, pp. 269-274.
- Poitras, Axe canal Lachine (2004), volume Lachine LaSalle, pp. 17-18.
- Ville de Montréal, Dossiers administratifs
- Ville de Montréal, évaluation Lachine (2005), pp. 21, 28, 33, 44 et 52.
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