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Ancienne Villa Edgewood, façade nord ©Ville de Montréal, 2006
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Ancienne Villa Edgewood, façade nord (détail du balcon en bois ouvragé) ©Ville de Montréal, 2006
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Ancienne Villa Edgewood, façade nord (détail de l’entrée principale) ©Ville de Montréal, 2006
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Numéro d'ouvrage
: |
3206
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Nom du bâtiment : |
Villa Edgewood
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Autres appellations : |
- Maison Thomas-Amos-Dawes
- Maison du Brasseur
- Complexe culturel Guy-Descary
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Adresse civique : |
- 2901, boulevard Saint-Joseph
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Arrondissement ou ville : |
Lachine (Montréal)
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Ensemble : |
Fait partie de : Brasserie Dawes and Co.
comprenant aussi
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Secteur d'intérêt patrimonial
: |
Boulevard Saint-Joseph
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Localisation
: |
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Propriété municipale
d'intérêt patrimonial |
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Catégorie : |
Bâtiments
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Statut de propriété : |
Propriétaire
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Profil : |
Culturel
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Usage principal actuel : |
Centre culturel
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Intérêt patrimonial : |
Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
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Type de bâtiment : |
Maison isolée
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Date de construction initiale : |
1862-1863
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Nom du concepteur de la
construction initiale : |
- Victor Roy
(architecte) Cette résidence aurait été conçue par Victor Roy (1837-1902), important architecte de la fin du XIXe siècle, à qui l’on doit notamment de nombreuses églises et institutions religieuses des diocèses de Montréal, de Saint-Hyacinthe et d’Ottawa. En plus d’Alexander G. Fowler, Victor Roy a collaboré avec différents architectes au cours de sa carrière, dont John William Hopkins pour la maison Hugh Allan, dite « Ravenscrag », 1025 des Pins (1861-1864), Jean-Roch Poitras pour la première église Sainte-Cunégonde, 2161 Saint-Jacques (1877-1885, détruite en 1904), et Louis-Zéphirin Gauthier pour le presbytère de la paroisse des Saints-Anges-Gardiens, 1400 Saint-Joseph, à Lachine (1890). - Alexander G. Fowler
(architecte) Nous avons peu d’information sur cet architecte. Il semblerait que Fowler et Roy aient collaboré à plus d’une occasion et qu’ils auraient peut-être même été associés dans les années 1850 et 1860. L’autre réalisation connue des deux architectes est la maison Mackay, située à l’angle des rues Sherbrooke et Redpath, démolie en 1925.
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Nom du propriétaire constructeur
: |
- Thomas Andrew Dawes (brasseur)
(propriétaire de 1862 à 1863) Vers 1817, le fermier Thomas Andrew Dawes (vers 1785-1863) devient employé de la brasserie Joseph Chapman, à Montréal. À la mort du propriétaire en 1836, Dawes prend en charge l’entreprise, qu’il fait prospérer notamment en ouvrant une nouvelle brasserie à Lachine. Au fil des ans, l’entreprise Dawes & Sons se porte acquéreur de plusieurs terres pour la culture des céréales et du houblon et devient l’un des plus importants brasseurs de la région de Montréal, avec la Dow & Co. et la brasserie Molson. À la mort de Thomas Andrew Dawes en 1863, ses deux fils, James Powley Dawes (1818-1879) et Thomas Amos Dawes (1829-1908) prennent sa relève à la tête de la compagnie, qui se classe alors deuxième à Montréal en termes de production de bière. Sa bière la plus célèbre est la Black Horse, représentée par un magnifique percheron noir. D’ailleurs, la famille Dawes importe et élève cette race de chevaux, qui assurent le transport des lourdes barriques de bière et constituent un excellent véhicule publicitaire pour la compagnie.
En 1909, à l’instigation du petit-fils du fondateur, Andrew J. Dawes, 14 brasseries, dont la Dawes, la Dow, la Ekers et la Union, se regroupent pour fonder une association commerciale : la National Breweries Limited. Malgré la formation de cette association, la brasserie Dawes continue d’opérer et utilise les bâtiments de Lachine jusqu’en 1922, date à laquelle elle déménage ses activités dans les installations de la Imperial Brewery, construites en 1909 sur la rue Saint-Maurice, à Montréal. La brasserie Dawes demeure toutefois propriétaire des lieux jusque vers 1930. La succession de Thomas Andrew Dawes demeure toutefois propriétaire de la résidence et l’occupe jusqu’en 1940.
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Ancienne Villa Edgewood, façade nord (détail des tuiles décoratives en terre cuite) ©Ville de Montréal, 2006 |
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Histoire de la thématique du groupe ciblé
Bien que quelques brasseries aient existé en Nouvelle-France, la fabrication de la bière est une industrie qui prend véritablement son envol à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, avec la venue de brasseurs britanniques et écossais qui importent ici leurs techniques et leur savoir-faire. Le brassage de la bière, sur une base domestique, est une activité habituellement accomplie par les femmes. La production, généralement destinée à la consommation publique, est quant à elle réalisée par les hommes et est produite en grande quantité. De plus, la production est encadrée et structurée par un maître brasseur qui détient les secrets de fabrication de la bière, secrets qui seront transmis à son apprenti.
En plus des équipements et des bâtiments nécessaires à la fabrication de la bière, dont les entrepôts, hangars, malteries et cuves de brassage, le brasseur doit s’approvisionner en matières premières : eau, céréales, houblon et levure. C’est pourquoi Thomas Amos Dawes s’installe près du lac Saint-Louis, à l’embouchure du nouveau canal de Lachine. Non seulement l’eau essentielle à la composition de la bière et à l’entretien des équipements est disponible, mais le canal permet aussi l’approvisionnement en matières premières et il facilite le transport de la bière vers Montréal. En outre, plusieurs terres agricoles sont disponibles à proximité, permettant la culture de l’orge et du houblon. Quant à la levure, elle est achetée chez un boulanger, un distillateur ou encore un autre brasseur.
Les brasseries requièrent également les services de nombreux travailleurs. C’est pourquoi la Dawes, comme d’autres brasseries, fait construire des habitations à proximité pour loger ses employés, formant ainsi un quartier ouvrier autour du complexe industriel. En outre, le propriétaire de la compagnie se fait ériger une imposante résidence à proximité, dont le faste évoque la fortune du brasseur.
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Points d'intérêt
La maison du Brasseur, l’un des plus vieux bâtiments de Lachine, a été érigée en 1862-1863, soit environ au même moment que les édifices industriels voisins. Elle a été habitée par la famille Dawes, fondatrice et dirigeante de la brasserie Dawes & Co., jusqu’en 1940. Elle a ensuite été occupée par divers propriétaires et locataires avant d’être acquise par la Ville de Lachine en 1975.
Ce bâtiment est associé de près à la famille Dawes qui, sur quatre générations, a eu un impact majeur dans l’histoire de Lachine. De plus, la plus vieille industrie lachinoise a eu une grande influence dans l’orientation économique et le développement urbain du secteur, en contribuant notamment à la création d’un quartier ouvrier autour de ce complexe industriel.
Restaurée en profondeur en 1978-1979, la résidence abrite actuellement les bureaux, de même que différents locaux, du complexe culturel Guy-Descary, auquel sont également rattachés le pavillon de l’entrepôt et la vieille brasserie. La maison a subi des agrandissements majeurs qui, malheureusement, sont mal intégrés à l’ensemble.
La partie originale de la résidence, bien mise en valeur, est représentative des maisons bourgeoises construites dans les années 1860. De style néo-Renaissance, cette demeure, conçue par les architectes Fowler et Roy, présente plusieurs éléments architecturaux d’intérêt, dont son volume de deux étages en brique coiffé d’une toiture à deux versants recouverte de bardeaux de cèdre, son portique d’entrée surmonté d’un balcon ouvragé en bois, sa large corniche à consoles, ses lucarnes pendantes coiffées de pignons, de même que ses insertions de tuiles en terre cuite décoratives. L’ensemble est mis en valeur par les aménagements paysagers du site ainsi que par sa situation entre le lac Saint-Louis et le plus vieux chemin de Lachine, le boulevard Saint-Joseph, bordé de plusieurs autres constructions patrimoniales. La maison du Brasseur est également très fréquentée par la population en raison des activités culturelles et de loisirs qui s’y déroulent.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- Succession de Thomas Andrew Dawes
(propriétaire de 1863 à 1940) La résidence est construite en 1862 par le fondateur et propriétaire de la brasserie, Thomas Andrew Dawes. Celui-ci décède l’année suivante, avant que la maison ne soit complétée, et ses deux fils héritent de la demeure. En 1869, Thomas Amos Dawes rachète la part de son frère, James Powley Dawes. La maison, nommée Edgewood, demeure ensuite entre les mains de deux autres générations de Dawes jusqu’en 1940, date à laquelle Édith Sarah Dawes vend la propriété à Joseph Deslauriers, un tavernier de Lachine.
- Club El Paso
(propriétaire de 1958 à 1975) Entre 1940 et 1975, la maison change une dizaine de fois de propriétaires et remplit une variété de fonctions. À la fin des années 1950, le bâtiment est occupé par le Club El Paso, anciennement le Café du Lac Saint-Louis. Ce club est une boîte de nuit très populaire qui compte parmi sa clientèle des gens provenant des quatre coins du Canada, et même des États-Unis.
- Ville de Lachine
(propriétaire de 1975 au 2002-01-01) En 1975, l’ancienne résidence de la famille Dawes est acquise par la Ville de Lachine, qui avait acheté l’année précédente la vieille brasserie. Après sa restauration et son agrandissement, effectués en 1978-1979, les services récréatifs et communautaires de la Ville emménagent leurs bureaux ainsi que certaines salles d’activités dans la demeure, rebaptisée la maison du Brasseur. Après l’acquisition et la rénovation de l’ancien entrepôt voisin au début des années 1990, un ancien tunnel, datant de l’époque de la Dawes et qui reliait l’entrepôt à la vieille brasserie, a été remis en valeur. La maison du Brasseur est reliée à la vieille brasserie par une nouvelle passerelle et les trois bâtiments ainsi rattachés créent un imposant complexe dénommé centre culturel Guy-Descary.
- Ville de Montréal
(propriétaire du 2002-01-01 à aujourd'hui) À la suite des fusions municipales de 2002, les activités récréatives et communautaires de l’arrondissement de Lachine se poursuivent dans ces trois édifices témoins des débuts de l’ère industrielle. Aujourd’hui, la maison du Brasseur accueille les bureaux du service de la culture, des sports et des loisirs et de développement social de l’arrondissement, des ateliers d’art visuel et de danse, ainsi que des salles de réception et de réunion.
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 31 mars 2007 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1978 Fin des travaux : 1979 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Restauration complète du bâtiment.
Concepteur de la transformation :
Roux et Morin (architectes)
- Travaux 2
Date des travaux : 1978 Fin des travaux : 1979 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Agrandissement sur les côtés et à l’arrière.
Concepteur de la transformation :
Roux et Morin (architectes)
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Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- Bizier, Millions litres de bière (1992)
- CUM, Architecture industrielle, pp. 264-265.
- CUM, Dossiers du répertoire
- CUM, Résidences, pp. 186-187.
- Morin, Activités brassicoles Montréal (2000), pp. 44-45.
- Pinard, Montréal, histoire architecture, tome 1, pp. 269-274.
- Poitras, Axe canal Lachine (2004), volume Lachine et LaSalle, pp. 17-18.
- Ville de Montréal, Dossiers administratifs
- Ville de Montréal, évaluation Lachine (2005), pp. 21, 28, 33, 44 et 52.
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