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  FICHE DU BÂTIMENT 
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Poste de police numéro 27, caserne de pompier numéro 35
©Ville de Montréal, 2002
 
Détail de l’ornementation de la façade et l’appareillage de la brique
©J. Jabourian, 2008
 
L’entrée principale du poste de police située à l’angle de la rue Lajeunesse et du boulevard Gouin Est
©J. Jabourian, 2008
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

38

Nom du bâtiment :

Poste de police numéro 27, caserne de pompier numéro 35

Autre appellation :
  • Caserne #35
Adresses civiques :
  • 10827, rue Lajeunesse
  • 550, boulevard Gouin Est
    (façade latérale)
Arrondissement ou ville :

Ahuntsic-Cartierville (Montréal)

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Protection et sécurité
Usage principal actuel : Caserne de pompiers
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Caserne de pompiers
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Construction  
Date de construction initiale :

1929

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • J.-L.-D. Lafrenière
    (architecte -- concepteur)
    Nous savons peu de choses sur l’origine et la formation de cet architecte. Durant les années 1920, jusqu’en 1931, J.-L.-D. Lafrenière est à la tête du Bureau de l’architecte de la Cité, où il dirige notamment les architectes Donat Beaupré, J.-E. Blanchard, Émile Daoust et Lucien Kérouac. Il prend notamment la relève de Louis Parant à la supervision des travaux de reconstruction de l’hôtel de ville de Montréal, 275 Notre-Dame Est (1922-1926), sous la responsabilité d’une commission consultative d’architectes en pratique privée : Jean-Omer Marchand, Joseph-Dalbé Viau, Louis-Alphonse Venne, Ernest Cormier, Louis-Auguste Amos et David Jerome Spence. Il signe également les plans de la caserne no 41, 7405 rue Champagneur (1924-1926) et de l’écurie de la cour des Carrières, 1500 rue des Carrières (1928-1929), en collaboration avec l’architecte-conseil Jean-Omer Marchand et l’architecte Donat Beaupré.
  • Jean-Omer Marchand
    (architecte-conseil)
    Jean-Omer Marchand (1872 – 1936), architecte-conseil

    Jean-Omer Marchand (1872-1936) est né à Montréal. Il est le premier architecte canadien à obtenir son diplôme de l’École des beaux-arts de Paris. De 1902 à 1913, Marchand est associé avec l’architecte américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913). Ils conçoivent alors quelques immeubles importants, dont la cour du recorder de Montréal, 775 rue Gosford (1912-1913), ainsi que la maison mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, 3040 rue Sherbrooke Ouest (1904-1908). On doit également à Jean-Omer Marchand le bain Généreux, 2050 rue Amherst (1926-1927), ainsi que la cour juvénile, 5030 rue Saint-Denis (1928-1930). À titre d’architecte-conseil de la Ville de Montréal, Jean-Omer Marchand contrôle le design de nombreux édifices réalisés sous la signature des architectes et ingénieurs de la Ville, dont le bâtiment des pompes du réservoir McTavish, 855 avenue Docteur-Penfield (1928), et le poste de pompiers no 35, 10827 rue Lajeunesse (1929).
Nom du propriétaire constructeur :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de environ 1929 à aujourd'hui)
    En 1929, la Cité de Montréal fait construire le bâtiment logeant la caserne de pompiers no 35 et le poste de police no 27 à l’emplacement de l’ancienne caserne du quartier portant le même numéro. Le nouveau bâtiment est construit en 1929 dans le cadre de travaux d’aide au chômage. Les plans de l’édifice sont signés de l’architecte J.-L.-D. Lafrenière, qui est à la tête du Bureau de l’architecte de la Cité de Montréal, et Jean-Omer Marchand qui agit à titre d’architecte-conseil de la Cité. La réalisation des travaux est confiée à Concrete Construction Co, entrepreneur général et à Morrison Quarry Co. pour la pierre de taille. L’édifice est inauguré le 1e octobre 1929. Malgré la fermeture du poste de police en 1993, la fonction de caserne de pompiers de l’édifice est conservée jusqu’à nos jours.
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Poste de police numéro 27, caserne de pompier numéro 35
©Ville de Montréal, 2002
 
La caserne de pompiers no 35 et l’ancien poste de police no 27
©C. Boucher, 2008
 
Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

Thématique : L’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal
Aux XVIIe, XVIIIe et jusqu’au milieu du XIX siècles, la lutte contre les incendies à Montréal est assumée par les militaires et les volontaires. La première caserne de pompiers est située à l’intérieur de l’ancienne église Notre-Dame construite en 1672. Dès la première alerte, les volontaires doivent s’orienter vers l'église, qui devient alors le point de ralliement des sapeurs, afin de se procurer les seaux, pioches, pelles, haches et sacs de sable qui y sont entreposés. Toutefois, le premier pas dans la lutte organisée contre les incendies est mis sur pied par l'intendant Hocquart en 1734. De l'équipement rudimentaire disposé dans quatre endroits stratégiques de la ville est mis à la disposition des ouvriers en bâtiment afin qu'ils puissent intervenir sur les lieux d'incendies avec un minimum d'outillage.

En 1829, Montréal dispose déjà de trois sociétés de lutte contre les incendies. Cependant, une rivalité s'élève entre eux donnant ainsi lieu aux conflits qui les empêchent de combattre le feu efficacement. Le 14 mars 1829, la promulgation de l'acte pour « établir une Société pour prévenir les Accidents du Feu » met un terme à ces conflits. Cette Société est chargée de rédiger de nouveaux règlements et de constituer une escouade plus efficace pour la lutte contre les incendies.

Au XIXe siècle, de nombreux incendies surviennent à Montréal, dont le plus marquant est le grand incendie de 1852. Durant ce sinistre, 1112 maisons sont détruites, laissant près de 15 000 personnes sans abris. Suite à ces désastres répétés, le conseil municipal constitue en 1863 un organisme permanent : « le Département du feu », premier service des incendies regroupant des sapeurs-pompiers professionnels. C’est aussi en 1863 qu’est construite la première véritable caserne de pompier, soit la Station Centrale située au 609-611, rue Craig (l'actuelle rue Saint-Antoine). La Cité de Montréal a recourt aux services de l’architecte Henri-Maurice Perrault pour la conception de cette dernière qui porte le numéro 1 du système de numérotation des casernes.

En 1870, le Département de feu possède neuf édifices de service en fonction sur son territoire. Mise à part la « Station centrale », ces bâtiments de petite dimension, érigés par un charpentier et connus sous l’appellation de « Maison des Pompes », étaient strictement utilitaires pour loger l’équipement et le gardien. C’est également à la fin du XIXe siècle que le Département du feu se modernise avec l’achat des premières pompes à vapeur, le remplacement des maisons des pompes par des bâtiments plus imposants et l’utilisation progressive des voitures à traction hippomobile.

Durant la période de 1870 à 1900, pour répondre aux besoins d’un centre urbain en pleine expansion, vingt-deux casernes sont construites, dont sept subsistent toujours en 2008. Dès lors, la volonté des autorités municipales consiste à construire des nouvelles casernes de pompiers prestigieuses intégrées dans la trame urbaine. En somme, la caserne de pompiers devient un point de repère dans les quartiers municipaux, tout comme les églises et les écoles.

De 1900 à 1920, la croissance démographique et le développement économique à Montréal sont en plein essor. Les quartiers se densifient par une augmentation de la construction immobilière. Durant cette période, vingt-deux casernes de pompiers sont construites par la Cité de Montréal et dix sont acquises par voie d’annexion. En 1918, on compte quarante-cinq casernes de pompiers en fonction sur le territoire de la Cité de Montréal. Par ailleurs, c’est au cours des années 1910-1920 que le véhicule motorisé entre progressivement en fonction, en remplacement des voitures tirées par des chevaux. Durant la période de 1920 à 1950, douze autres casernes de pompiers viennent s’ajouter au parc immobilier du service des incendies. Depuis ce temps, les véhicules, l'outillage et les casernes s’améliorent sans cesse et les pompiers sont formés aux plus récentes techniques de combat d'incendie.

Lors de la fusion des vingt-huit municipalités de l’île de Montréal, survenue le 1er janvier 2002, tous les services d'incendies de l'île de Montréal sont fusionnés pour former le Service de sécurité incendie de Montréal. En 2008, on dénombre sur l’île de Montréal un total de soixante-cinq casernes de pompiers en opération, dont cinquante sont situées sur le territoire de l’ancienne ville de Montréal, et quinze sont localisées dans les nouveaux arrondissements de Montréal et dans les villes de banlieues.

Des trente-et-une casernes ou ex-casernes de pompiers identifiées comme bâtiments municipaux d’intérêt patrimonial, une vingtaine conserve toujours leur fonction d’origine.

La caserne no 35 est construite en 1929 dans le cadre des travaux municipaux de modernisation d’équipement de la ville destinés à combattre le feu. Elle est construite à l’emplacement de l’ancienne caserne du quartier portant le même numéro. L’édifice, qui abrite également le poste de police no 27, est inauguré le 1er octobre 1929. Malgré la fermeture du poste de police, la fonction de caserne de pompiers de l’édifice est conservée jusqu’à nos jours.

Points d'intérêt

L’intérêt patrimonial de l’édifice abritant la caserne no 35 et l’ancien poste de police no 27 repose principalement sur ses valeurs historique et artistique. L’intérêt historique de l’édifice découle du fait qu’il témoigne d’un important programme d’aide aux chômeurs instauré par la Cité de Montréal à la suite de la crise économique de la fin des années 1920. De plus, il constitue un excellent témoin de l’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal. L’édifice, construit en 1929, témoigne des efforts déployés par la Cité de Montréal pour lutter contre les incendies.

La valeur artistique l’édifice réside notamment sur l’importance de ses concepteurs, l’architecte J.-L.-D. Lafrenière, qui est à la tête du Bureau de l’architecte de la Cité de Montréal au moment de la construction, et l’architecte Jean-Omer Marchand. Ce dernier est le premier architecte canadien à obtenir son diplôme de l’École des beaux-arts de Paris. Au début de sa carrière prolifique, il s’associe à l’architecte américain Samuel Stevens Haskell avec qui il conçoit quelques immeubles importants, dont la maison mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, 3040 rue Sherbrooke Ouest (1904-1908). On doit également à Jean-Omer Marchand le bain Généreux, 2050 rue Amherst (1926-1927). À titre d’architecte-conseil de la Ville de Montréal, Jean-Omer Marchand contrôle le design de nombreux édifices réalisés sous la signature des architectes et ingénieurs de la Ville, dont le bâtiment des pompes du réservoir McTavish, 855 avenue Docteur-Penfield (1928).

La valeur artistique de l’œuvre repose également sur la qualité de l’architecture extérieure et du décor de style Art déco. L’intérêt de l’édifice est décuplé par le fait qu’il a conservé la plupart de ses éléments caractéristiques dont sa tour à boyaux, ses matériaux de façades en brique et pierre artificielle, de même que ses divers éléments de décor. Les façades témoignent d’un grand souci au niveau esthétique et sont caractérisées par la présence de détails ornementaux dont le contraste entre la brique de parement et les éléments de pierre artificielle tels les pilastres, les jeux de retraits et de projections dans le parement de brique, l’encadrement des ouvertures et les couronnements par des pierres.

De plus, ce bâtiment public a conservé sa fonction d’origine de caserne de pompiers depuis son inauguration en 1929 et possède un bon degré d’authenticité.

La valeur urbanistique de la caserne no 35 se traduit par le fait qu’elle se démarque avantageusement des bâtiments environnants par son gabarit, l’ornementation de sa façade principale et sa vocation publique. La caserne no 35 est située en tête d’îlot, à l’angle du boulevard Gouin Est au nord et de la rue Lajeuneusse à l’ouest. L’implantation de l’édifice laisse une certaine marge de recul par rapport aux voies publiques. Cet espace paysagé est gazonné et on y retrouve la présence de feuillus, ce qui met avantageusement l’édifice en valeur. Le secteur au sein duquel la caserne no35 a été bâtie a subi quelques changements au cours des décennies suivant la construction de l’édifice, notamment en raison de la construction du métro dans les années 1960. Bien que le caractère résidentiel qui prévalait à l’époque de l’inauguration de l’édifice ait été conservé en partie, on y retrouve, surtout sur la rue Lajeunesse, plusieurs édifices plus récents, dont la station de métro Henri-Bourassa et le terminus métropolitain du même nom. Avec sa tour à boyaux, la caserne no 35 se démarque de ces constructions et peut être localisée de loin. Cette visibilité est accentuée aussi par la grande ouverture dont l’édifice jouit du côté du boulevard Gouin Est en raison de sa situation en face des parcs Ahuntsic et Jeanne-Sauvé non loin des berges de la rivière des Prairies.

Finalement, la valeur symbolique de la caserne no 35 repose sur son pouvoir d’évocation de sa fonction d’origine. La caserne no 35 est considérée comme un point de repère important à l’échelle du voisinage, notamment en raison de sa visibilité et de sa localisation géographique à l’entrée de la ville de Montréal à partir du Pont-Viau, qui enjambe la rivière des Prairies et la relie à la ville de Laval, et à proximité du terminus métropolitain Henri-Bourassa et la station de métro du même nom.

Autres occupants marquants
Locataires :
  • Carrefour jeunesse emploi
    (locataire de environ 1977 à une date inconnue)
    L’ancien poste de police est réaménagé en 1997 afin d’y loger les bureaux de l’organisme Carrefour jeunesse emploi. Cet organisme aide les jeunes de 16 à 35 ans à se trouver un emploi ou à effectuer un retour à l'école.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 13 mai 2009 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1938
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Réparations diverses
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1961
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux de réaménagement intérieur du poste de police

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal, Service d’édifices municipaux
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 1965
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux de réaménagement intérieur de la caserne

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 4
    Date des travaux : 1975
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Réfection de la maçonnerie

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 5
    Date des travaux : 1990
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Remplacement de quatre fenêtres du poste de police

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 6
    Date des travaux : 1995
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Remplacement des portes du garage de la caserne

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 7
    Date des travaux : 2005
    Fin des travaux : 2005
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Réaménagement de la caserne

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 8
    Date des travaux : 2008
    Fin des travaux : 2009
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Divers travaux de rénovation, notamment la réfection de la maçonnerie et de la dalle du plancher, remplacement des fenêtres et du système de chauffage

    Concepteurs de la transformation :
    Delisle architectes
    S .D.K.L.B.B structure, génie civil
    Aubé-Gareau ingénieurs-conseils
    Procova Inc. (entrepreneur)
     
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Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
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Bibliographie sur l'immeuble  

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Données mises à jour le 16 décembre 2011