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Marché Maisonneuve, Centre culturel et sportif de l'Est
©Ville de Montréal, 2002
 
Marché Maisonneuve, Centre culturel et sportif de l'Est (détail)
©Ville de Montréal, 2002
 
Marché Maisonneuve, Centre culturel et sportif de l'Est (détail)
©Ville de Montréal, 2002
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

84

Nom du bâtiment :

Marché Maisonneuve

Autre appellation :
  • Marché Maisonneuve, Centre culturel et sportif de l'Est
Adresse civique :
  • 4375, rue Ontario Est
Arrondissement ou ville :

Mercier—Hochelaga-Maisonneuve (Montréal)

Secteur d'intérêt patrimonial :

Maisonneuve (Sainte-Catherine Est et Morgan)

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Loisir communautaire
Usage principal actuel : Centre communautaire et loisir
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Marché public
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Construction  
Date de construction initiale :

1912-1914

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Marius Dufresne
    (architecte et ingénieur civil -- Concepteur)
    Marius Dufresne (1883-1945), architecte-géomètre et ingénieur civil
    Né en 1883 à Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, Marius Dufresne complète ses études en ingénierie et en architecture à l’École polytechnique à Montréal en 1905. Au début de sa carrière, il travaille dans l'atelier de chemin de fer de Longue Pointe avant de devenir associé dans la firme Lacroix & Piché. Entre 1908 et 1918, il agit à titre d’ingénieur civil pour la Cité de Maisonneuve. Durant cette période, il s’implique avec son frère Oscar Dufresne (industriel de la chaussure, conseiller municipal et président du comité des finances de la Cité de Maisonneuve) aux projets d’urbanisation et d’embellissement de la ville, notamment, l’ouverture de grandes artères comme le boulevard Pie-IX, de même qu’à la construction d’édifices publics. Ces travaux comprennent l’aménagement du boulevard Morgan, la construction du marché Maisonneuve, 4375 Ontario Est (1912-1914), du bain Morgan, 1875 Morgan (1914-1916), et le poste d’incendie de Maisonneuve, 485 Letourneux (1914-1915). Il conçoit également le Château Dufresne, 4040 Sherbrooke Est (1916-1918) en collaboration avec l’architecte français Jules Renard. Après l’annexion de Maisonneuve à Montréal en 1918, Marius Dufresne fonde une entreprise de construction, Dufresne Engineering Company, qui se charge de la réalisation des ponts Pie-IX, Jacques-Cartier (sous-structure), Sainte-Anne et Sainte-Rose ainsi que de nombreux viaducs et des installations hydro-électriques. Il meurt en 1945 suite à un accident survenu sur le chantier de construction d’un pont.
  • Joseph-Cajetan Dufort
    (architecte)
    Joseph-Cajetan Dufort, (1868 – 1936), architecte :
    L’architecte Joseph-Cajetan Dufort aurait possiblement participé à la conception de cet édifice. À l’exception qu’il est Pupil of Mass. Institute of Technology de Boston, nous ne connaissons pas les détails quant à l’origine et à la formation de l’architecte Joseph-Cajetan Dufort. On doit à Dufort notamment les plans de l’Hôtel de ville Sainte-Cunégonde, 530, Vinet (1904); l’Hôtel de ville de Maisonneuve (aujourd’hui bibliothèque), 4120, Ontario Est (1911) et le Théâtre Seville, 2153-2159, Sainte-Catherine Ouest (1904). Il est mort à Montréal le 6 mai 1936.
  • Wilfrid L. Vandal
    (architecte)
    Wilfrid L.Vandal (1882-1928), architecte :
    L’architecte Wilfrid L. Vandal aurait possiblement participé à la conception de cet édifice. Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, cet architecte montréalais était à l’emploi de Marius Dufresne. Il aurait également participé à la conception de deux autres édifices majeurs de l’ancienne Cité de Maisonneuve, à savoir le bain Morgan, 1875, Morgan(1914-1916) et le Château Dufresne, 4040 Sherbrooke Est (1916-1918).
  • Alfred Laliberté
    (sculpteur et peintre)
    Alfred Laliberté (1878 – 1953, sculpteur et peintre :
    On doit la sculpture de « La fermière », qui orne la fontaine de la grande place du marché Maisonneuve, au sculpteur et peintre québécois célèbre, Alfred Laliberté. Il est né à Sainte-Élizabeth-de-Warwick en 1878. Il suit ses cours de dessin et de modelage au Conseil des arts et manufacture à Montréal de 1898 à 1901. À l'âge de 20 ans, il obtient le premier prix à l'Exposition provinciale de la Ville de Québec pour un buste de Sir Wilfrid Laurier. En 1902, il se rend à Paris pour étudier à l'École des beaux-arts où il se familiarise avec les œuvres d'Auguste Rodin et côtoie le peintre et sculpteur canadien Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté. À son retour à Montréal trois ans plus tard, Laliberté obtient un poste d'enseignement au Conseil des arts. Il enseigne aussi à l’École des beaux-arts de Montréal dès son ouverture en 1922. Ses œuvres connues, dont six qui décorent la façade de l’hôtel du Parlement de Québec, comprennent plus de 900 sculptures en bronze, marbres, bois et plâtre ainsi que plusieurs centaines de peintures. Il est également connu pour ses bustes et ses sculptures religieuses et allégoriques ainsi que pour sa série de 214 petits bronzes qui célèbrent les légendes, coutumes et métiers du Québec rural. Il est décédé à Montréal en 1953.
Nom du propriétaire constructeur :
  • Cité de Maisonneuve
    (propriétaire )
    Sous l’initiative de propriétaires-promoteurs, Maisonneuve élabore à la fin du XIXe siècle d’ambitieux projets de développement de son territoire. Le changement de perspective se produit vers 1909 avec l’arrivée au pouvoir d’Alexandre Michaud, maire de Maisonneuve (1909 -1914), et Oscar Dufresne, Industriel et président du Comité des finances au sein du Conseil municipal, et l’embauche d’un nouvel ingénieur municipal, Marius Dufresne. Le conseil municipal se lance dans un ambitieux projet d’embellissement urbain caractérisé par la construction de plusieurs édifices publics. Au cours d’une période de cinq ans (entre 1910 et 1915), le visage de Maisonneuve se transforme sensiblement. Inspiré du courant nord-américain d’embellissement des villes, City Beautiful, le projet d’embellissement de Maisonneuve se termine brusquement avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. La ville, sous la menace d’une faillite imminente, est annexée à Montréal en 1918. Elle fera dorénavant partie de l’arrondissement du Mercier-Maisonneuve.
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Marché Maisonneuve, dans les années 1930.
©Ville de Montréal, vers 1930
 
Marché Maisonneuve, dans les années 1940.
©Ville de Montréal, vers 1940
 
Vue du marché Maisonneuve aujourd’hui.
©J. Jabourian, 2006
 
Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

Thématique : L’évolution des marchés publics.
Dès le début de la colonisation et pendant toute la durée du régime français (1608-1760), l’approvisionnement alimentaire est régi par les autorités coloniales. Des places publiques, calquées sur un modèle européen, sont établies au sein des trois principales villes telles que Ville-Marie, Québec et Trois-Rivières. Elles sont le lieu d’approvisionnement, ainsi que le cœur de la vie urbaine. La première place du marché de Ville-Marie se tient à la place Royale en 1657. Les jours du marché, des étals provisoires et des charrettes sont installés directement sur la place publique.

Après la Conquête (1760), le gouvernement anglais instaure des normes qui régissent le contrôle des poids et mesures, ainsi que les normes d’hygiène et de qualité des produits offerts dans les marchés publics. C’est ainsi qu’apparaissent les balances publiques et les clercs de marché à qui incombe la gestion de ces lieux.

Au début du XIXe siècle, le rôle des marchés dans l’approvisionnement des villes demeure aussi vital qu’au début de la colonie. À cette époque, les halles de marché présentent une architecture peu élaborée. De forme rectangulaire et construites en bois, elles regroupent les étals des bouchers et le bureau du clerc sous un toit à deux versants.

L’apparition des halles de marché dans le paysage urbain témoigne de la volonté des villes d’améliorer la qualité de la vie urbaine. Les architectes, de plus en plus sensibilisés au confort des clients proposent les premiers espaces semi-intérieurs, ceinturés par des trottoirs de bois et protégés par de larges marquises.

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, on voit apparaître des espaces couverts et fermés inspirés du modèle anglais. On privilégie alors la pierre et la brique comme matériaux de construction en raison des risques croissants d’incendies. Désormais, dans certaines halles du marché, on aménage des salles publiques destinées aux spectacles et aux divertissements. Ces espaces abritent parfois des fonctions plus importantes telles que le siège du parlement du Canada-Uni au marché Sainte-Anne (1844-1849) et le parlement canadien (1849) ainsi que le conseil municipal au marché Bonsecours (1852 à 1878).

Au début du XXe siècle, de nouvelles règles concernant le commerce de détail bouleversent les réseaux traditionnels de distribution des produits alimentaires, amorçant le déclin progressif des places publiques au profit du secteur privé. À compter des années 1930, les municipalités commencent à se départir progressivement des marchés qui, jusque-là, avaient été sous leur autorité.

Suite à la Grande Dépression en 1929, le programme de l’aide aux chômeurs permet la construction de plusieurs édifices publics à Montréal dont les marchés Saint-Jacques (1932), Du Nord (1932) et Atwater (1932-1933). Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, les halles publiques disparaissent quasi massivement du décor urbain. Les profondes mutations ayant suivi la Second Guerre mondiale amorcent le déclin du marché traditionnel au profit des épiceries et des chaînes d’alimentation. Au courant des années 1980 les marchés de type traditionnel allaient retrouver un nouvel élan de popularité qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.

Le marché Maisonneuve, construit entre 1912 et 1914, est calqué sur le modèle des halles anglaise. Avec une grande superficie et une structure multifonctionnelle, la halle de marché Maisonneuve a une fonction à la fois socio-économique, socioculturelle et récréative.

L’histoire du marché Maisonneuve est intimement liée à celle de la Cité de Maisonneuve qui est l’une de nombreuses petites municipalités prospères de l’époque. Vers 1900, des hommes d’affaires francophones en viennent à dominer certains secteurs de l’industrie qui contribue à l’essor phénoménal de Maisonneuve. L’édifice est construit dans le cadre du programme d'embellissement de Maisonneuve (inspiré par les principes du mouvement américain City Beautiful), réalisé entre 1910 et 1917, alors qu’une nouvelle bourgeoisie francophone veut s’affirmer par des projets grandioses. Dans l’esprit de cette élite, Maisonneuve est appelée à devenir une ville modèle et le paradis de l’industrie afin d’attirer une population ouvrière. Lors de l’annexion à la ville de Montréal en 1918, la halle devient la propriété de la ville.

Points d'intérêt

L’histoire du Marché Maisonneuve est intimement liée à celle de Maisonneuve créée en 1883, devenue cité en 1912 et annexée à la ville de Montréal en 1918. L’édifice témoigne notamment de l’histoire opulente de la ville qui est l’une des nombreuses petites municipalités industrielles prospères de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Les plans de l’édifice sont approuvés en 1912 et le marché est inauguré à l’automne 1914. L’édifice est réalisé dans le cadre du programme d'embellissement de Maisonneuve réalisé entre 1910 et 1915.

L’édifice continue aujourd’hui sa mission en tant que centre socioculturel et récréatif. En 1980 l’intérieur de l’édifice est réaménagé afin d’y loger le Centre social et culturel de l’Est. Soulignons qu’à l'époque, le marché Maisonneuve est aussi un lieu de rassemblement animé. Sa vaste salle accueille des assemblées politiques, des événements culturels et des matches de boxe. L’édifice conserve encore la majorité de ses caractéristiques architecturales extérieures. Il s’inscrit dans le style Beaux-Arts et se distingue par la monumentalité et par la variation des hauteurs, des volumes et des textures et le revêtement de ses façades. Sa composition traduit une belle uniformité notamment, l’articulation symétrique de ses masses, la répétition des tourelles à quatre pans à chaque angle, le corps central en saillie aux deux façades (sud et nord). L’ordonnance régulière de ses façades impose une rythmique qui rappelle l’architecture civile française de l’époque.

L’aménagement du terrain autour de l’édifice est d’une qualité exceptionnelle. Les éléments composant la perspective axiale fermée par le bâtiment sont également demeurés intacts. La fontaine de la place du marché est ornée en son centre d'une sculpture d'Alfred Laliberté intitulée « La Fermière » (restaurée en 1995). Cette œuvre contribue, avec le dégagement dont le bâtiment est doté, à amplifier l'importance qu'on a voulu donner à l'édifice. Le marché constitue un véritable symbole au sein de Hochelaga-Maisonneuve. Perceptible à partir des voies publiques, il est considéré comme un point de repère exceptionnel à l’échelle du voisinage. Il constitue également un symbole à l’échelle de la ville ainsi qu’une icône témoignant de l’histoire opulente de l’ancienne Cité de Maisonneuve.

Autres occupants marquants
Propriétaires :
  • Bureaux du service de la circulation de la police de Montréa

    En 1963 l’intérieur de l’édifice est modifié pour accueillir les Bureaux du service de la circulation de la police de Montréal.
  • Ville de Montréal
    (propriétaire à aujourd'hui)
    Le marché Maisonneuve est cédé à la Ville de Montréal après l’annexion en 1918. L’année 1962 marque sa fermeture partielle.
  • Centre culturel et sportif de l’Est
    (propriétaire à aujourd'hui à aujourd'hui)
    À partir de 1980 la Ville décide de rouvrir le marché et les maraîchers retrouvent leur place d’antan à l’extérieur seulement alors que l’intérieur de l’édifice abrite le Centre culturel et sportif de l’Est (CCSE Maisonneuve). La construction du nouveau marché Maisonneuve en 1994 consacre définitivement l’édifice aux activités du CCSE Maisonneuve.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 14 février 2008 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1932
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Construction des arcades de béton à l’extérieur de l’édifice

    Concepteur de la transformation :
    Jos Lerous (architecte municipal)
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1967
    Démolition totale ou partielle du bâtiment.

    Démolition des abris et fermeture complète du marché
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 1980
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Installation des abris à l’extérieur et réaménagement intérieur

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 4
    Date des travaux : 1982
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Ajout d’une toiture au-dessus des espaces extérieurs, réservés aux maraîchers
     
  • Travaux 5
    Date des travaux : 1990
    Fin des travaux : 1991
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Transformation de la fenestration et des appentis
    Remplacement du revêtement de la toiture en tuiles d’argile, remplacement des fenêtres, ajout des dispositifs anti-pigeons en cuivre

     
  • Travaux 6
    Date des travaux : 1995
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Modification des éléments décoratifs
    Restauration de la fontaine, monument « La fermière »

     
  • Travaux 7
    Date des travaux : 2002
    Fin des travaux : 2004
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Transformation de la fenestration et des appentis
    Remplacement de fenestration, restauration et réfection des panneaux métalliques ornementaux et des lucarnes de bois.


    Concepteur de la transformation :
    Cardin+Ramirez Architectes (architecte)
     
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Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de l'Ancienne-Cité-de-Maisonneuve (classé) (2022-03-03).
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans les catégories suivantes :
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Bibliographie sur l'immeuble  

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :

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Données mises à jour le 26 août 2012