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  FICHE DU BÂTIMENT 
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La caserne no 31, vue à partir de l’angle de la rue Saint-Dominique et l’avenue Shamrock
©J. Jabourian, 2008
 
Détail de l’encadrement de la porte d’accès principale de l’édifice
©C. Boucher, 2008
 
Détail des armoiries de la Ville en bas-relief au-dessus de la porte d’accès principale de l’édifice
©J. Jabourian, 2008
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

293

Nom du bâtiment :

Caserne #31

Autres appellations :
  • Poste de police no 16
  • Poste de police no 43
Adresses civiques :
  • 7047, rue Saint-Dominique
  • 7035, rue Saint-Dominique
    (façade secondaire)
Arrondissement ou ville :

Rosemont—La Petite-Patrie (Montréal)

Secteur d'intérêt patrimonial :

Marché Jean-Talon

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Protection et sécurité
Usage principal actuel : Caserne de pompiers
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Caserne de pompiers
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Construction  
Date de construction initiale :

vers 1931

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Emmanuel-Arthur Doucet
    (architecte -- concepteur)
    Emmanuel-Arthur Doucet (1888 – 1960), architecte
    Emmanuel-Arthur Doucet est né à Merrimack au Massachusetts en 1888. Il fait ses études supérieures à l’Université Laval, puis à l’école polytechnique de l’Université de Montréal entre 1908 et 1912. Au début de sa carrière, il collabore d’abord avec l’architecte J.A. Morissette avec qui il réalise des projets résidentiels entre 1912 et 1914, puis avec l’architecte Ernest Cormier dans les années 1920. Par la suite, Doucet continue d’exercer seul sa profession jusqu’à son décès en 1960. Il était membre d’associations professionnelles, notamment AAPQ et IRAC. Emmanuel-Arthur Doucet signe diverses œuvres dont la réalisation de plusieurs édifices résidentiels, publics et institutionnels, notamment l’église Notre-Dame des Victoires, 2700 rue Lacordaire (1925-1927), le Théâtre Granada (maintenant théâtre Denise-Peletier), 4353 rue Sainte-Catherine Est (1926-1929), la caserne de pompiers no31, 7035-7047 rue Saint-Dominique (1931), la caserne no 48, 3616 rue Hochelaga (1931), l’église Holy Ghost, 1795 rue Grand Trunk (1947-1948), l’église Saint-Louis-de-Gonzague, 2330 terrasse Mercure (1956-1957) et le Centre administratif CSDM, 3737 rue Sherbrooke Est (1960). En association avec l’architecte Ernest Cormier il réalise notamment l’église Sainte-Marguerite-Marie, 2015 rue Dorion (1924-1925) et l’église Notre-Dame-de-Guadalupe, 2020 rue de Bordeaux (1924-1926).
Nom du propriétaire constructeur :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire à aujourd'hui)
    En octobre 1931, la Cité de Montréal acquiert de Montreal Tramway Co un terrain afin d’y construire une caserne de pompiers et un poste de police. La caserne no 31 est construite en 1931, dans le cadre de travaux d’aide au chômage. La Cité de Montréal confie la préparation des plans de la nouvelle caserne à l’architecte Emmanuel-Arthur Doucet et la réalisation des travaux à G. Archambault Limitée, entrepreneur général. La caserne no 31, qui abrite également un poste de police, est inaugurée le 30 juillet 1934. Malgré la fermeture du poste de police, la fonction de caserne de pompiers de l’édifice est conservée jusqu’à nos jours.
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©Ville de Montréal,
 
 
Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

Thématique : L’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal
Aux XVIIe, XVIIIe et jusqu’au milieu du XIX siècles, la lutte contre les incendies à Montréal est assumée par les militaires et les volontaires. La première caserne de pompiers est située à l’intérieur de l’ancienne église Notre-Dame construite en 1672. Dès la première alerte, les volontaires doivent s’orienter vers l'église, qui devient alors le point de ralliement des sapeurs, afin de se procurer les seaux, pioches, pelles, haches et sacs de sable qui y sont entreposés. Toutefois, le premier pas dans la lutte organisée contre les incendies est mis sur pied par l'intendant Hocquart en 1734. De l'équipement rudimentaire disposé dans quatre endroits stratégiques de la ville est mis à la disposition des ouvriers en bâtiment afin qu'ils puissent intervenir sur les lieux d'incendies avec un minimum d'outillage.

En 1829, Montréal dispose déjà de trois sociétés de lutte contre les incendies. Cependant, une rivalité s'élève entre eux donnant ainsi lieu aux conflits qui les empêchent de combattre le feu efficacement. Le 14 mars 1829, la promulgation de l'acte pour « établir une Société pour prévenir les Accidents du Feu » met un terme à ces conflits. Cette Société est chargée de rédiger de nouveaux règlements et de constituer une escouade plus efficace pour la lutte contre les incendies.

Au XIXe siècle, de nombreux incendies surviennent à Montréal, dont le plus marquant est le grand incendie de 1852. Durant ce sinistre, 1112 maisons sont détruites, laissant près de 15 000 personnes sans abris. Suite à ces désastres répétés, le conseil municipal constitue en 1863 un organisme permanent : « le Département du feu », premier service des incendies regroupant des sapeurs-pompiers professionnels. C’est aussi en 1863 qu’est construite la première véritable caserne de pompier, soit la Station Centrale située au 609-611, rue Craig (l'actuelle rue Saint-Antoine). La Cité de Montréal a recourt aux services de l’architecte Henri-Maurice Perrault pour la conception de cette dernière qui porte le numéro 1 du système de numérotation des casernes.

En 1870, le Département de feu possède neuf édifices de service en fonction sur son territoire. Mise à part la « Station centrale », ces bâtiments de petite dimension, érigés par un charpentier et connus sous l’appellation de « Maison des Pompes », étaient strictement utilitaires pour loger l’équipement et le gardien. C’est également à la fin du XIXe siècle que le Département du feu se modernise avec l’achat des premières pompes à vapeur, le remplacement des maisons des pompes par des bâtiments plus imposants et l’utilisation progressive des voitures à traction hippomobile.

Durant la période de 1870 à 1900, pour répondre aux besoins d’un centre urbain en pleine expansion, vingt-deux casernes sont construites, dont sept subsistent toujours en 2008. Dès lors, la volonté des autorités municipales consiste à construire des nouvelles casernes de pompiers prestigieuses intégrées dans la trame urbaine. En somme, la caserne de pompiers devient un point de repère dans les quartiers municipaux, tout comme les églises et les écoles.

De 1900 à 1920, la croissance démographique et le développement économique à Montréal sont en plein essor. Les quartiers se densifient par une augmentation de la construction immobilière. Durant cette période, vingt-deux casernes de pompiers sont construites par la Cité de Montréal et dix sont acquises par voie d’annexion. En 1918, on compte quarante-cinq casernes de pompiers en fonction sur le territoire de la Cité de Montréal. Par ailleurs, c’est au cours des années 1910-1920 que le véhicule motorisé entre progressivement en fonction, en remplacement des voitures tirées par des chevaux. Durant la période de 1920 à 1950, douze autres casernes de pompiers viennent s’ajouter au parc immobilier du service des incendies. Depuis ce temps, les véhicules, l'outillage et les casernes s’améliorent sans cesse et les pompiers sont formés aux plus récentes techniques de combat d'incendie.

Lors de la fusion des vingt-huit municipalités de l’île de Montréal, survenue le 1er janvier 2002, tous les services d'incendies de l'île de Montréal sont fusionnés pour former le Service de sécurité incendie de Montréal. En 2008, on dénombre sur l’île de Montréal un total de soixante-cinq casernes de pompiers en opération, dont cinquante sont situées sur le territoire de l’ancienne ville de Montréal, et quinze sont localisées dans les nouveaux arrondissements de Montréal et dans les villes de banlieues.

Des trente-et-une casernes ou ex-casernes de pompiers identifiées comme bâtiments municipaux d’intérêt patrimonial, une vingtaine conserve toujours leur fonction d’origine.

La caserne no 31 est construite en 1931 dans le cadre des travaux municipaux de modernisation d’équipement de la ville destinés à combattre le feu. L’édifice, qui abrite également un poste de police, est inauguré le 30 juillet 1934. Malgré la fermeture du poste de police, la fonction de caserne de pompiers de l’édifice est conservée jusqu’à nos jours.

Points d'intérêt

L’intérêt patrimonial de la caserne no 31 découle principalement de ses valeurs historique et artistique. L’intérêt historique de la caserne no 31 repose principalement sur le fait qu’elle témoigne d’un important programme d’aide aux chômeurs instauré par la Cité de Montréal à la suite de la crise économique de la fin des années 1920. De plus, elle constitue un excellent témoin de l’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal. L’édifice, construit en 1931, témoigne des efforts déployés par la Cité de Montréal pour lutter contre les incendies.

La valeur artistique de l’ancienne caserne no 31 réside notamment sur l’importance de son concepteur, l’architecte Emmanuel-Arthur Doucet. Ce dernier signe diverses œuvres à Montréal, notamment l’église Notre-Dame des Victoires, 2700 rue Lacordaire (1925-1927), le Théâtre Granada (maintenant théâtre Denise-Peletier), 4353 rue Sainte-Catherine Est (1926-1929) et la caserne no 48, 3616 rue Hochelaga (1931).

La valeur artistique de l’œuvre repose également sur la qualité de l’architecture extérieure et du décor de style Art déco. L’intérêt de l’édifice est décuplé par le fait qu’il a conservé la plupart de ses éléments caractéristiques dont sa tour à boyaux, ses matériaux de façades en brique et pierre artificielle, de même que ses divers éléments de décor. Les façades témoignent d’un grand souci au niveau esthétique et sont caractérisées par leur symétrie, la présence de détails ornementaux dont le contraste entre la brique de parement et les éléments de pierre artificielle tels les pilastres, les jeux de retraits et de projections dans le parement de brique, l’encadrement des ouvertures et les couronnements par des pierres, les armoiries de la Cité de Montréal en bas-relief, tous finement sculptés dans la pierre artificielle.

De plus, ce bâtiment public a conservé sa fonction d’origine de caserne de pompiers depuis son inauguration en 1934 et possède un bon degré d’authenticité.

La valeur urbanistique de la caserne no 31 se traduit par le fait qu’elle se démarque avantageusement des bâtiments environnants par son gabarit, l’ornementation de sa façade principale et sa vocation publique. Le secteur au sein duquel la caserne no 31 a été érigée conserve l’essentiel de ses caractéristiques d’origine. Situé à l’angle de la Saint-Dominique et l’avenue Shamrock, ce secteur correspond à l’un des cœurs stratégiques de la ville ciblée par les grands travaux sociaux des années 1930. La caserne no 31 est le plus imposant des édifices du secteur. Elle a une incidence sur son cadre environnant et agit comme arrière-plan pour l’ensemble des activités du marché et du petit édifice de l’ancien poste d’inspection des viandes. Elle se démarque avantageusement des bâtiments environnants par son gabarit, l’ornementation de sa façade principale et son caractère distinctif de caserne de pompiers. La façade arrière de la caserne se démarque également par rapport aux édifices voisins par la présence de la tour à boyaux.

Finalement, la valeur symbolique de la caserne no 31 repose sur son pouvoir d’évocation de sa fonction d’origine. La caserne no 31 est considérée comme un point de repère important à l’échelle du voisinage, notamment en raison de sa localisation géographique centrale au cœur de la Petite Italie à Montréal, à proximité du Marché Jean-Talon et de plusieurs services et bâtiments institutionnels.

Autres occupants marquants
Locataires :
  • Cirrus communications Inc.

    L’édifice sert en tant qu’entrepôt et lieu de tournage de films pour Cirrus communications Inc. Fondé en 1996, Cirrus Communications est une entreprise de production des œuvres télévisuelles et cinématographiques. Elle est l’une des plus importantes maisons de production québécoise.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 12 mai 2009 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1944
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Agrandissement à l’arrière pour loger l’échelle

    Concepteurs de la transformation :
    Donat Beaupré (architecte)
    G. Archambault (entrepreneur)
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1961
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux d’aménagement

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 1966
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux d’aménagement d’un bureau et réparations des murs extérieurs

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 4
    Date des travaux : 1972
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux de réfection des parements de brique des murs extérieurs

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 5
    Date des travaux : 1991
    Fin des travaux : 1991
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Réaménagement intérieur du poste de police no 43 au rez-de-chaussée et au 2e étage sans modification de la structure

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 6
    Date des travaux : vers 2000
    Fin des travaux : 2001
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Réfection de la toiture de la caserne

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 7
    Date des travaux : 2004
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux de réparations des briques éclatées sur la façade sud

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
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Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes :
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Bibliographie sur l'immeuble  

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Données mises à jour le 3 septembre 2012