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Chalet du parc du Mont-Royal ©C. Boucher, 2006
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Façade principale du chalet du parc du Mont-Royal ©Gina Garcia, 2006
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Fenestration du chalet du parc du Mont-Royal ©Jacqueline Jabourian, 2006
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Numéro d'ouvrage
: |
431
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Nom du bâtiment : |
Chalet du parc du Mont-Royal
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Autre appellation : |
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Adresse civique : |
- 1196, voie Camillien-Houde
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Arrondissement ou ville : |
Ville-Marie (Montréal)
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Secteur d'intérêt patrimonial
: |
Parc du Mont-Royal
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Localisation
: |
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Propriété municipale
d'intérêt patrimonial |
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Catégorie : |
Bâtiments
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Statut de propriété : |
Propriétaire
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Profil : |
Loisir communautaire
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Usage principal actuel : |
Chalet
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Intérêt patrimonial : |
Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
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Type de bâtiment : |
Chalet
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Date de construction initiale : |
1931
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Nom du concepteur de la
construction initiale : |
- Aristide Beaugrand-Champagne
(architecte -- concepteur) Architecte, historien, archéologue, éducateur et auteur, Aristide Beaugrand-Champagne (Saint-Anicet, Québec, 1876 – Outremont, 1950) est considéré comme l’un des plus grands intellectuels montréalais de la première moitié du XXe siècle. Diplômé en architecture à l’École Polytechnique de Montréal, Beaugrand-Champagne œuvre en solo comme architecte à partir de 1902. Il développe, tout au long de sa carrière, une spécialité de la construction en béton et s’intéresse particulièrement à l’architecture du paysage. Il est également professeur d’architecture au sein de deux institutions montréalaises : l’École Polytechnique de Montréal et l’École des Beaux-Arts. On lui doit notamment les plans de l’église Saint-Michael and Saint-Anthony, 105 Saint-Viateur Ouest (1915), une église d’inspiration byzantine à la fine pointe de la technologie avec son dôme en béton mince. Il est également responsable de la conception de la cathédrale Sainte-Thérèse d’Avila à Amos, 11 Mgr Dudemaine (1922), de sa résidence, la maison Aristide Beaugrand-Champagne, 345 Bloomfield à Outremont (1922) ainsi que de nombreuses autres résidences privées. Passionné d’histoire et d’archéologie, il s’intéresse particulièrement à la culture iroquoïenne et aux origines d’Hochelaga. Il conduit d’ailleurs des fouilles sur le site de Lanoraie (bourgade d’Agochonda) en 1932. Il préside la Société d’archéologie et de numismatique (étude des monnaies et des médailles) de Montréal de 1941 à 1949 et est vice-président de la Société historique de Montréal pendant plus de vingt ans. Il est également membre fondateur du Groupe des Dix (1935), une société formée d’archivistes, de bibliographes, d’érudits et d’historiens amateurs. - Donat Beaupré
(architecte -- concepteur) On doit à Donat Beaupré, architecte de la Ville de Montréal, la conversion en restaurant d’une partie de la salle des pas perdus du chalet du parc du Mont-Royal réalisée en 1932. Il occupe le poste d’architecte en chef de la Cité de 1931 à 1961. Durant les années 1930, il est à la tête d’une équipe formée d’une dizaine d’architectes dont Lucien Kéroack et d’une vingtaine de dessinateurs. Durant ces années, Beaupré agit à titre d’architecte consultant auprès des firmes privées employées par la ville et surveille la construction des édifices municipaux. Par conséquent, tous les plans d’architecture des immeubles municipaux sont signés par lui. Parmi les édifices qui lui sont attribués, mentionnons les écuries de la cour Madison, 2160 Madison (1931), le garage de la cour Honoré-Beaugrand, 7944 Hochelaga (1932) et l’incinérateur Dickson, 2200 Dickson (1954-1955).
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Nom du propriétaire constructeur
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- Ville de Montréal
(propriétaire de 1931 à aujourd'hui) La construction de l’édifice s’inscrit dans le cadre du programme des travaux d’aide au chômage entrepris par la ville de Montréal suite à la crise économique de la fin des années 1920. C’est dans ce contexte que l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne, alors président de la commission d’urbanisme, soumet en 1930 les plans du chalet du parc du Mont-Royal aux membres du comité exécutif de la ville de Montréal. La construction se fait en 1931 et 1932 sous la responsabilité de St.Georges Construction Co. Ltd., entrepreneur général. La Ville de Montréal est toujours propriétaire de cet édifice.
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Histoire de la thématique du groupe ciblé
Le mont Royal est intimement lié à l’image de Montréal et représente un élément identitaire majeur pour la population de la grande région de Montréal. Il constitue une composante urbaine dont la silhouette dessine le paysage dans le quotidien des Montréalais.
Le mont Royal est fréquenté par les Amérindiens bien avant l’arrivée des colons français. On suppose que le village d’Hochelaga se trouvait au pied du versant sud de la montagne. En 1535, Jacques Cartier gravit la montagne et la nomme mont Royal. En 1642, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, érige une croix sur le mont pour remercier le Seigneur d’avoir épargné la colonie d’une inondation.
En 1780, près d’un siècle et demi après la fondation de Ville-Marie, les interventions humaines transforment profondément le mont Royal. Ses trois collines sont entièrement encerclées par les exploitations agricoles. Après 1800, l'importance de la montagne devient largement reconnue. De plus en plus de constructions s’approchent des espaces sommitaux avec l’établissement des communautés religieuses, des institutions publiques et des demeures bourgeoises.
Vers la fin des années 1860, une partie des pentes boisées du versant sud du mont Royal est coupée à blanc par l’un de ses propriétaires, un dénommé Lamothe. Cet événement cristallise les positions en faveur de la création d’un parc sur le mont Royal. De ce fait, la Cité de Montréal intervient en 1872 en achetant de onze propriétaires les terrains situés sur la montagne, pour la somme d’un million de dollars (une somme colossale à l’époque), afin de créer le parc du Mont-Royal.
La ville fait alors appel aux services de l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted pour la conception du projet. Ce dernier constitue déjà une référence en matière de conception de parcs urbains en Amérique du Nord, ayant planifié notamment le Central Park à New York. Les travaux d’aménagement du parc du Mont-Royal s’étendent de 1874 à 1877, même s’il est inauguré le 24 mai 1876. Olmsted prévoit un parc public voué à la découverte de la nature et à l’observation de la ville depuis des sentiers en serpentin aménagés jusqu’au sommet de la colline et cherche à dépayser le visiteur en s’éloignant de la forme urbaine. Le concept original d’Olmsted vise la conservation et la valorisation des caractéristiques naturelles du parc du Mont-Royal. Afin d’accentuer les traits de la topographie de la montagne, Olmsted divise le parc en huit zones écologiques. L’aménagement actuel du parc traduit encore en partie le concept d’origine, et ce, malgré son évolution dans le temps.
L’aménagement de ce grand parc urbain constitue une manière d’assainir la ville industrielle. Ce grand espace vert représente, pour les Montréalais confrontés aux problèmes de pollution, d’hygiène et de salubrité associés à l’essor de l’industrialisation, un antidote à ces maux.
La maison Hosea Bonen Smith (1858) constitue le seul témoin bâti érigé avant la transformation de la montagne en parc. Les autres bâtiments du parc témoignent de différentes époques. Certains travaux sont réalisés dans le contexte des années de dépression économique (1929 à 1939) : le chalet de la montagne (1931-1932), l’aménagement du lac aux castors (1937-1938) et le Central d’alarme du Service des incendies (1930-1933). Enfin, le pavillon du Lac-aux-Castors, construit en 1958, s’inscrit dans le contexte de modernisation du parc initié par le plan d’aménagement de 1954 proposé par la firme américaine Gilmore Clarke et Michael Rapuano. Cet important projet de modernisation a comme objectif de rendre le parc accessible à l’automobile. De tous les projets proposés, seules la voie Camilien-Houde, les aires de stationnement qui la complètent et les échangeurs Parc/des Pins et Côte-des-Neiges/Remembrance sont réalisés.
Dans les années 1980 s’amorce un mouvement de revalorisation de la montagne avec la création du Centre de la montagne et les Amis de la montagne. En 2005, l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal est décrété par le gouvernement du Québec.
Inauguré en 1932, le chalet du parc du Mont-Royal, ou chalet de la montagne, est construit dans le cadre des travaux d’aide aux chômeurs instaurés par la Ville de Montréal suite à la crise économique de la fin des années 1920. Le bâtiment, conçu par l’architecte montréalais Aristide Beaugrand-Champagne, est construit au sommet du mont Royal, en retrait du belvédère Kondiaronk, et remplace les trois pavillons de bois conçus par les architectes Marchand, Haskell et Maxwell en 1906 devenus désuets. Il constitue aujourd’hui un élément bâti important et très apprécié des visiteurs du parc du Mont-Royal.
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Points d'intérêt
Le chalet du parc du Mont-Royal, conçu par l’architecte montréalais de renommée Aristide Beaugrand-Champagne, est construit en 1931 au sommet du mont Royal, en retrait du belvédère Kondiaronk. La construction de l’édifice s’inscrit dans le cadre du programme des travaux d’aide au chômage entrepris par la Ville de Montréal dans le contexte des années de dépression économique (1929 à 1939). Ce bâtiment très fréquenté autant par les Montréalais que par les touristes témoigne de l’évolution de l’usage des bâtiments à vocation récréative à Montréal.
L’édifice a conservé sa fonction d’origine depuis sa construction en 1931-1932. La majorité des caractéristiques architecturales extérieures du bâtiment (volumétrie, ordonnance de la façade, matériaux et ornementation) ont été conservées dans leur intégralité. L’intérieur, qui comprend plusieurs éléments dotés d’une grande valeur patrimoniale tels la charpente de bois de type Cruck, certains éléments de mobilier de style Arts and Crafts et la série de dix-sept tableaux historiques, a également conservé l’essentiel de sa composition d’origine.
Le chalet du parc du Mont-Royal peut être considéré comme une œuvre majeure dans la carrière de l’architecte Aristide Baugrand-Champagne. Son gabarit imposant, ses proportions soignées, son architecture de qualité et sa localisation au sommet du mont Royal à proximité du belvédère Kondiaronk font de lui un édifice remarquable.
D’un point de vue formel, l’édifice possède une facture hybride qui s’inspire d’une part du style Beaux-Arts français et d’autre part du mouvement Arts and Crafts. Cet édifice de grandes dimensions et chauffé est ouvert à longueur d'année et s’avère beaucoup plus pratique et fonctionnel que les trois pavillons de bois qu’il remplace.
L’aménagement du terrain autour du chalet du parc du Mont-Royal est d’une qualité exceptionnelle. Le cadre environnant naturel du parc met avantageusement en valeur l’édifice et sa proximité avec le belvédère lui confère une valeur importante en tant que bâtiment point de repère au sein de ce vaste parc urbain. Depuis son inauguration, il accueille de nombreux visiteurs venus s’y reposer, s’y restaurer, ou attirés par le magnifique panorama qu’offre son belvédère. De plus, l’édifice demeure un lieu privilégié pour la tenue d’événements majeurs tels expositions, spectacles, etc. Il reçoit notamment la visite de la Reine Élizabeth II, alors la Princesse Élizabeth, en 1951. Il constitue, de nos jours encore, un point de repère exceptionnel au sein du parc du Mont-Royal et possède une valeur identitaire et symbolique incontestable pour les Montréalais et les touristes.
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 13 février 2008 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1932 Fin des travaux : 1932 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Conversion en restaurant d’une partie de la salle des pas perdus.
Ce restaurant ferme dès 1933 parce que la Ville ne peut couvrir les frais d'opération.
Concepteur de la transformation :
Donat Beaupré (architecte)
- Travaux 2
Date des travaux : 1951 Fin des travaux : 1951 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Construction d’une voûte en brique dans le sous-sol
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
- Travaux 3
Date des travaux : 1965 Fin des travaux : 1965 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Réfection totale des deux terrasses est et ouest du chalet et réparation de la pierre du perron.
Concepteur de la transformation :
Concepteur inconnu
- Travaux 4
Date des travaux : 1976 Fin des travaux : 1976 Transformation majeure de la façade.
Installation de marquises au-dessus des deux galeries latérales et du grand perron de la façade.
Concepteur de la transformation :
Concepteur inconnu
- Travaux 5
Date des travaux : 1977 Fin des travaux : 1977 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Réfection de la toiture (les tuiles d’ardoise d’origine sont remplacées par un recouvrement de cuivre).
Concepteur de la transformation :
Concepteur inconnu
- Travaux 6
Date des travaux : 1990 Fin des travaux : 1991 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Réfection de la toiture (la toiture est de nouveau recouverte de tuiles d’ardoise, comme à l’origine).
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
- Travaux 7
Date des travaux : 2001 Fin des travaux : 2001 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Restauration de la grande salle et travaux connexes.
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
- Travaux 8
Date des travaux : 2002 Fin des travaux : 2002 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Réfection des balcons, portes et fenêtres, phase 2.
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
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Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :- Situé dans le site patrimonial du Mont-Royal (déclaré) (2012-10-19).
Anciennement un arrondissement historique et naturel (2005-03-09) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes : |
Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- Beaupré et Michaud, site mont Royal (1989)
- Blouin et ass., bâtiments municipaux (1992)
- Continuité, Dossier sur le mont Royal (2001), pp. 19-46
- CUM, Édifices publics, pp. 57-61
- Déom, Urbanisme bâtiments municipaux (1995)
- Drouin, combat du patrimoine (2005)
- Jacobs, évolution parc Mont-Royal (1988)
- La Presse, restaurant Mont-Royal (1930)
- Pinard, Montréal, histoire architecture, article no 15, tome 6
- Ville de Montréal, Dossiers administratifs
- Ville de Montréal, plan mise valeur (1992)
- Zinger , Le mont Royal (1990)
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