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La croix du mont Royal en 2006 ©G. Garcia, 2006
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La croix du mont Royal en 1943 ©Ville de Montréal, 2008
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Numéro d'ouvrage
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215
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Nom du bâtiment : |
Croix du mont Royal
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Adresse civique : |
- 1100, voie Camillien-Houde
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Arrondissement ou ville : |
Ville-Marie (Montréal)
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Secteur d'intérêt patrimonial
: |
Parc du Mont-Royal
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Localisation
: |
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Propriété municipale
d'intérêt patrimonial |
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Catégorie : |
Installations externes
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Statut de propriété : |
Propriétaire
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Profil : |
Culturel
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Usage principal actuel : |
Monument
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Intérêt patrimonial : |
Ouvrage municipal d'intérêt patrimonial
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Date de construction initiale : |
1924-1924
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Nom du propriétaire constructeur
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- Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
(propriétaire de 1924 à 2004) La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est fondée en 1834 par le patriote Ludger Duvernay, également instigateur de la fête nationale depuis 1833. Cette société est à l'origine de plusieurs institutions telles que la Chambre de commerce de Montréal, la Société nationale de fiducie, le Monument national, l'École des beaux-arts et l'École des hautes études commerciales. La Société relance l’idée, initialement lancée en 1874 (par Alexandre-Marie Deschamps, PSS) de commémorer les gestes de Jacques Cartier et de Paul de Chomedey de Maisonneuve en érigeant une croix au sommet de la montagne. La société prend en charge la collecte de fonds pour la réalisation du projet et organise un grand défilé ainsi qu’un congrès lors de l’inauguration de la croix du mont Royal en 1924.
La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal demeure propriétaire de la croix jusqu’à sa cession légale à la Ville de Montréal en 2004.
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Histoire de la thématique du groupe ciblé
Le mont Royal est intimement lié à l’image de Montréal et représente un élément identitaire majeur pour la population de la grande région de Montréal. Il constitue une composante urbaine dont la silhouette dessine le paysage dans le quotidien des Montréalais.
Le mont Royal est fréquenté par les Amérindiens bien avant l’arrivée des colons français. On suppose que le village d’Hochelaga se trouvait au pied du versant sud de la montagne. En 1535, Jacques Cartier gravit la montagne et la nomme mont Royal. En 1642, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, érige une croix sur le mont pour remercier le Seigneur d’avoir épargné la colonie d’une inondation.
En 1780, près d’un siècle et demi après la fondation de Ville-Marie, les interventions humaines transforment profondément le mont Royal. Ses trois collines sont entièrement encerclées par les exploitations agricoles. Après 1800, l'importance de la montagne devient largement reconnue. De plus en plus de constructions s’approchent des espaces sommitaux avec l’établissement des communautés religieuses, des institutions publiques et des demeures bourgeoises.
Vers la fin des années 1860, une partie des pentes boisées du versant sud du mont Royal est coupée à blanc par l’un de ses propriétaires, un dénommé Lamothe. Cet événement cristallise les positions en faveur de la création d’un parc sur le mont Royal. De ce fait, la Cité de Montréal intervient en 1872 en achetant de onze propriétaires les terrains situés sur la montagne, pour la somme d’un million de dollars (une somme colossale à l’époque), afin de créer le parc du Mont-Royal.
La ville fait alors appel aux services de l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted pour la conception du projet. Ce dernier constitue déjà une référence en matière de conception de parcs urbains en Amérique du Nord, ayant planifié notamment le Central Park à New York. Les travaux d’aménagement du parc du Mont-Royal s’étendent de 1874 à 1877, même s’il est inauguré le 24 mai 1876. Olmsted prévoit un parc public voué à la découverte de la nature et à l’observation de la ville depuis des sentiers en serpentin aménagés jusqu’au sommet de la colline et cherche à dépayser le visiteur en s’éloignant de la forme urbaine. Le concept original d’Olmsted vise la conservation et la valorisation des caractéristiques naturelles du parc du Mont-Royal. Afin d’accentuer les traits de la topographie de la montagne, Olmsted divise le parc en huit zones écologiques. L’aménagement actuel du parc traduit encore en partie le concept d’origine, et ce, malgré son évolution dans le temps.
L’aménagement de ce grand parc urbain constitue une manière d’assainir la ville industrielle. Ce grand espace vert représente, pour les Montréalais confrontés aux problèmes de pollution, d’hygiène et de salubrité associés à l’essor de l’industrialisation, un antidote à ces maux.
La maison Hosea Bonen Smith (1858) constitue le seul témoin bâti érigé avant la transformation de la montagne en parc. Les autres bâtiments du parc témoignent de différentes époques. Certains travaux sont réalisés dans le contexte des années de dépression économique (1929 à 1939) : le chalet de la montagne (1931-1932), l’aménagement du lac aux castors (1937-1938) et le Central d’alarme du Service des incendies (1930-1933). Enfin, le pavillon du Lac-aux-Castors, construit en 1958, s’inscrit dans le contexte de modernisation du parc initié par le plan d’aménagement de 1954 proposé par la firme américaine Gilmore Clarke et Michael Rapuano. Cet important projet de modernisation a comme objectif de rendre le parc accessible à l’automobile. De tous les projets proposés, seule la voie Camilien-Houde, les aires de stationnement qui la complètent et les échangeurs Parc/des Pins et Côte-des-Neiges/Remembrance sont réalisées.
Dans les années 1980 s’amorce un mouvement de revalorisation de la montagne avec la création du Centre de la montagne et les Amis de la montagne. En 2005, l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal est décrété par le gouvernement du Québec.
La croix est construite en 1924 à l’instigation de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal qui lance un concours pour la conception du monument ainsi qu’une campagne de rassemblement de fonds. Le terrain sur lequel le monument est construit est gracieusement cédé par le comité exécutif de la Ville de Montréal. Le concours est remporté par le sulpicien Pierre Dupaigne et des étudiants des écoles catholiques sont recrutés pour la vente de timbres à l’effigie du futur monument. Cette campagne sert aussi d’activité éducative visant à inculquer de bonnes valeurs patriotiques. Les fonds recueillis permettent de construire la structure en acier et la croix est inaugurée lors d’un grand défilé et d’un congrès. Depuis, la croix est indissociable du mont Royal dans la mémoire collective et, ensemble, ils symbolisent l’identité montréalaise. Cette année débutent des interventions de restauration qui visent à remettre en valeur tant le monument que l’aménagement du site.
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Points d'intérêt
La croix du mont Royal est inaugurée en 1924, suite à la volonté de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de commémorer les racines catholiques et francophones de Montréal en érigeant une croix sur la montagne, en rappel du geste posé par Paul Chomedey de Maisonneuve et Jacques Cartier. La Société entreprend une campagne de levée de fonds grâce à laquelle elle érige le monument dans un terrain offert par le comité exécutif de la Ville de Montréal. Surplombant l’escarpement est de la montagne, le monument se distingue de son environnement naturel et témoigne de la diversité et de la richesse du patrimoine bâti de ce grand parc urbain.
La majorité des caractéristiques du monument ont été conservées dans leur intégralité. Le système d’éclairage, même si rénové à plusieurs reprises, continue à diffuser la lumière grâce à ses 156 ampoules. Des interventions de restauration visant à la remise en état du monument et de son environnement débutent en 2007 pour se poursuivre jusqu’en 2008.
Au concours pour la création du monument en 1923, le concept gagnant est l’œuvre d’un sulpicien, Pierre Dupaigne. Ce dernier semble avoir participé à plusieurs projets des sulpiciens, notamment en tant que conseiller pour le choix de l’architecte pour la construction de la bibliothèque de Saint-Sulpice (1915). Le plan original comportait une base en béton armé et des plateformes d’observation sur les bras de la croix. Les fonds recueillis lors de la campagne de financement ne permettent d’ériger que la structure en acier.
La construction de la croix du mont Royal s’inscrit dans une tradition centenaire canadienne française dans laquelle on érige des croix dans le paysage rural et urbain. Cependant, tant les dimensions que l’implantation de la croix du mont Royal en tant que monument commémoratif, s’inscrivent également au cœur d’un mouvement de revendication nationaliste pour le peuple canadien français. Traditionnellement perçue comme un repère de la suprématie économique anglophone, la montagne est investie par la communauté francophone en érigeant cette croix qui surplombe le flanc est de la montagne et qui domine le paysage montréalais (elle est visible de 60 km aux alentours et de 30 milles en navigant sur le fleuve). Ensemble avec la montagne, elles forment un symbole de la ville et font partie de la conscience commune montréalaise.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- Ville de Montréal
(propriétaire de 2004 à aujourd'hui) La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est l’instigatrice du projet mais le comité exécutif de la Ville de Montréal a tout de même cédé le terrain de cent pieds carrés sur lequel la croix fut érigée. La ville prit également en charge les travaux de terrassement, l’aménagement du site, ainsi qu’une partie des matériaux. La Ville de Montréal est également responsable de l’entretien du monument depuis sa construction et devient propriétaire de la croix du Mont-Royal en juin 2004 par donation.
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 7 février 2008 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1991 Fin des travaux : 1992 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Réfection de l’éclairage et de certaines sections de la structure en acier (nouveau palier, échelle, charpente)
Réalisation des travaux d’éclairage : Technologies Tassimco.
Concepteur de la transformation :
Ville de Montréal
- Travaux 2
Date des travaux : 2007 Fin des travaux : 2008 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Des interventions de restauration sont présentement en cours. Les travaux sont réalisés en deux phases. Les travaux de la première phase doivent être complétés en décembre 2007. Ces travaux concernent la restauration de la structure métallique de la croix et des éléments stabilisateurs. Ils comprennent aussi le démantèlement du système d'éclairage et son remplacement par un nouveau système facilitant la gestion des couleurs et l'entretien.
Les travaux de la deuxième phase seront réalisés au printemps 2008. Ces travaux porteront essentiellement sur l'aménagement des abords incluant le traitement de la base de la croix pour empêcher son ascension, la mise à nu du roc pour mettre en valeur la nature géologique du paysage, de même que la fabrication et l'installation d'un élément d'interprétation intégré à l'aménagement. Ils comprendront aussi le réaménagement du réseau des sentiers d'accès, l'exécution de travaux sylvicoles, des plantations et le gazonnement.
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Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :- Situé dans le site patrimonial du Mont-Royal (déclaré) (2012-10-19).
Anciennement un arrondissement historique et naturel (2005-03-09) (juridiction provinciale)
- Situé dans le site patrimonial du Mont-Royal (cité) (2012-10-19).
Anciennement un site du patrimoine (1987-12-18) (juridiction municipale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes : |
Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- Beaupré et Michaud, site mont Royal (1989)
- BNQ, Collections de la BNQ
- BNQ, Collections de la BNQ
- CCA, Vertical files
- Continuité, Dossier sur le mont Royal (2001)
- Déom, Urbanime et bâtiments municipaux (1995)
- Encyclopédie du Canada
- Jacobs, évolution parc Mont-Royal (1988)
- Jacobs, évolution parc Mont-Royal (1988)
- Saint-Sulpice, Univers culturel de Saint-Sulpice
- Société Saint-Jean-Baptiste, Archives
- Ville de Montréal, Dossiers administratifs
- Ville de Montréal, plan mise valeur (1992)
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