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Vue aérienne du fort. ©Ville de Montréal, 1978
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Bastion sud-est et courtine est. ©Ville de Montréal, 2006
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Bastion sud-ouest. ©Ville de Montréal, 2006
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Nom du bâtiment : |
Site du fort de Senneville et ses abords
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Adresse civique : |
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Arrondissement ou ville
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Senneville
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Secteur d'intérêt patrimonial
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Grandes propriétés de Senneville
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Date de construction initiale : |
1702-1703
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Nom du propriétaire constructeur
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- Jacques LeBer
(propriétaire du 1683-12-13 au 1706-11-25) Arrivé à Montréal en 1657, Jacques LeBer fait rapidement fortune dans le commerce des fourrures avec son beau-frère et associé Charles LeMoyne. Dans les années 1660 et 1670, ils tiennent un magasin sur la rue Saint-Paul, en face du site de la foire annuelle des fourrures. Ils établissent également trois postes de traite au bord des lacs Saint-Louis et des Deux-Montagnes, des endroits privilégiés pour accueillir les canots amérindiens venus commercer à Montréal. L’un de ces postes est établi sur le fief concédé à Michel-Sidrach Dugué de Boisbriant, au bout ouest de l’île de Montréal, acquis par LeBer et LeMoyne en 1679. La possession d’un fief, en quelque sorte une petite seigneurie dans une seigneurie, donnait à ses propriétaires des droits sur cette terre comparables à ceux du seigneur. En décembre 1683, les deux associés mettent fin à leur partenariat et se partagent leurs propriétés à l’extérieur de Montréal et de Lachine. Leber obtient le fief Boisbriant qu’il nomme Senneville en l’honneur de sa ville natale. Lors de la construction du fort, son fils, Jacques LeBer de Senneville administre le fief. Ce dernier hérite de la propriété au décès de son père en 1706.
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Typologie d'origine : |
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Commentaire sur la construction
Bien que certains auteurs aient daté la construction du fort d’avant 1693, une récente étude conclut plutôt à une construction en 1702-1703.
Il est probable que les plans du fort aient été réalisés par un des ingénieurs militaires spécialisés dans la conception d’ouvrages défensifs alors en fonction dans la colonie. Le maître maçon Michel Bouvier et le maître menuisier Paul Aguenier ont tous deux travaillé à la construction d’une maison au fief Senneville en 1702-1703, fort probablement la résidence à l’intérieur du fort.
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Évolution du bâtiment En 1702-1703, Jacques LeBer de Senneville, fils de l’important marchand de fourrures montréalais Jacques LeBer, fait construire sur le fief de son père le fort Senneville, un poste de traite fortifié. Le fort est localisé au bout ouest de l’île de Montréal, à un endroit stratégique sur la route fluviale des fourrures empruntée par les nations amérindiennes alliées venues commercer dans la colonie. Ce fort privé est un ouvrage défensif conçu pour protéger et favoriser les activités commerciales de son propriétaire et pour offrir un abri à la population environnante.
À la fin des années 1710, le fort Senneville perd de son importance commerciale avec la réouverture dans l’Ouest de la traite par les marchands voyageurs de Montréal. À compter de 1725, il sert de résidence aux fermiers et meuniers du fief. Il n’est réutilisé à des fins militaires qu’en 1747-1748, alors que se manifeste à nouveau la menace d’attaques iroquoises. Une petite garnison y est installée. En 1774, Jean-Baptiste-Jérémie Testard de Montigny, récemment marié à Magdeleine Damours de Clignancour, propriétaire du terrain, fait réparer la maison dans le fort grandement négligée pour y établir sa résidence et un magasin général. En mai 1776, après l’invasion du Québec par l'armée américaine dirigée par le général Arnold, le fort est détruit par représailles contre Testard, militaire responsable de la capture de plusieurs d’entre eux. Le fort ne sera pas reconstruit.
En 1865, la propriété est acquise par l’avocat et politicien John Joseph Caldwell Abbott. Les ruines sont préservées telles quelles jusqu’aux années 1870. À ce moment, une partie des pierres est utilisée pour la construction d’autres bâtiments. Depuis, les ruines sont demeurées passablement intactes. Le site du fort Senneville est classé site historique et site archéologique par le gouvernement du Québec en 2003 et est toujours situé sur une propriété privée.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- Jacques LeBer de Senneville
(propriétaire du 1706-11-25 au 1735-05-08) Après un séjour en France où il parfait sa formation et débute une carrière militaire tout en menant une vie frivole, Jacques LeBer de Senneville (1663-1735) revient à Montréal en 1702. Suivant les traces de son père, il participe à la traite des fourrures pour refaire fortune notamment au fort Senneville. De 1725 jusqu’à son décès, Senneville, associé à Toussaint Pothier, devient l’un des plus importants créanciers et fournisseurs de marchandises pour la traite des fourrures. Ses descendants possèderont le fief Senneville jusqu’en 1757.
- Magdeleine Damours de Clignancour
(propriétaire de 1773 à 1813) Issue d’une famille de militaires, Magdeleine Damours de Clignancour (1741-1813) se marie d’abord en 1760 avec le militaire Joseph-Antoine-Guillaume de Lorimier (1736-1772). Ce dernier acquiert la propriété Senneville en 1767. Devenue veuve, Magdeleine Damours de Clignacour épouse en communauté de biens Jean-Baptiste-Jérémie Testard de Montigny (1741-1784), officier militaire, en 1773. Veuve à nouveau en 1784, elle possède en propre la propriété Senneville jusqu’à son décès en 1813. La terre revient alors à son fils Jean-Baptiste-Jérémie Testard de Montigny. Cette famille en demeure propriétaire jusqu’en 1864.
- John Joseph Caldwell Abbott
(propriétaire du 1865-09-23 au 1893-10-30) Natif de Saint-André-Est (comté d’Argenteuil), John Joseph Caldwell Abbott (1821-1893) est diplômé en droit de l’Université McGill dans les années 1840. Reconnu rapidement comme l’un des plus brillants avocats en droit corporatif, il compte notamment comme client la Banque de Montréal. Enseignant puis doyen de la faculté de droit de l’Université McGill dès 1855, il se présente aux élections de 1857 et est élu député d’Argenteuil. Au cours de sa carrière politique, il sera entre autres solliciteur général du Canada-Est (1862-1863), maire de Montréal (1887-1888) et premier ministre du Canada (1891-1892). Il achète la propriété Senneville en 1865 pour y construire une résidence d’été. Abbott porte une attention particulière à la mise en valeur de l’histoire de sa propriété et de l’aspect pittoresque des ruines du fort.
- Edward Seaborne Clouston
(propriétaire du 1898-09-29 au 1912-01-01) Edward Seaborne Clouston (1849-1912) entre à la Banque de Montréal à titre de commis en 1865. Au fil des ans et grâce à son grand dévouement, Clouston obtient graduellement des postes de plus en plus importants au sein de la banque. En 1891, il est nommé directeur général de la banque au siège de Montréal. Il achète une partie de la terre, les ruines du fort et la maison Abbott en 1898. Retraité en 1911, il décède l’année suivante. La propriété est partagée plus tard entre les petites-filles de Clouston et demeure entre les mains de leurs descendants jusqu'en 2006. La famille a pris soin de préserver les ruines du fort.
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 15 décembre 2006 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1774 Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.
Toit en mansarde remplacé par toit à deux versants.
La maison du fort est rehaussée et le toit en mansarde est remplacé par une toiture à deux versants. Six lucarnes sont percées dans le toit. Une galerie est construite sur le devant de la maison. À l’intérieur, les planchers sont refaits, de nouvelles divisions sont posées. On installe un magasin avec tablettes et comptoirs.
Concepteur de la transformation :
Basile Proulx (charpentier)
- Travaux 2
Date des travaux : 1776 Démolition totale ou partielle du bâtiment.
Le fort et sa résidence sont détruits par l’armée américaine, occupant Montréal depuis 1775. Après leur passage, il ne reste plus que des ruines.
- Travaux 3
Date des travaux : vers 1875 Démolition totale ou partielle du bâtiment.
Une partie des pierres des murs et des bastions sont utilisées par des ouvriers pour construire d’autres bâtiments sur le terrain.
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Le fort Senneville est situé sur la pointe Abbot s’avançant dans le lac des Deux-Montagnes. De ce fait, il se trouve à un endroit stratégique, au confluent de la rivière des Prairies, de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, autrefois d’importantes routes fluviales pour le commerce des fourrures. La pointe Abbot était un lieu favorable à l’établissement d’un poste de traite fortifié. Très rocailleuse du côté nord, la pointe cache une petite anse et une plage sablonneuse du côté sud propice à l’accostage des canots d’écorce. Le fort se trouve sur une terrasse qui, une fois dégagée d’arbres, donne une vue d’ensemble sur le lac des Deux-Montagnes.
L’état actuel des ruines permet toujours de situer les principales composantes du fort. Celui-ci, de forme rectangulaire, comprenait une maison de deux étages dont la façade sud formait le mur de courtine sud, une spacieuse cour intérieure fermée par les autres murs de l’enceinte et un bastion à chaque coin. Le fort était orienté de façon à maximiser la puissance de tir en provenance des bastions sur les ennemis. Les ruines du fort Senneville constituent aujourd’hui un exemple unique des petits forts isolés qui ont participé à la défense de la colonie jusqu’au début du XVIIIe siècle, au moment où Montréal se trouvait à la frontière de la colonisation française.
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Le bàtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :- Situé dans le site patrimonial du Fort-Senneville (classé) (2012-10-19).
Anciennement un site historique et archéologique classé (2003-11-20) (juridiction provinciale) Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans les catégories suivantes : |
Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
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Numéros de référence |
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Bâtiment
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9999-41-0009-01
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Propriété
: |
9999-41-0009
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