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La maison Papineau. © Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
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Pendant les travaux de restauration du revêtement de bois, 1998-1999. photographie ©Ville de Montréal, 1999
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La maison vue de la cour. © Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Nom du bâtiment : |
Maison Papineau
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Autre appellation : |
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Adresse civique : |
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Arrondissement ou ville
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Ville-Marie (Montréal)
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Ensemble : |
Fait partie de : Maison Papineau
comprenant aussi
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Secteur d'intérêt patrimonial
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Vieux-Montréal
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Localisation
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Commentaire sur les travaux
Marché de construction : 10 avril 1785.
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Détail d’une illustration anonyme, vers 1815 (entre 1814 et 1819). Bibliothèque et Archives Canada, 1970-188 pic 00353 (détail) |
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Dessin de Rosewell Corse Lyman, 1885 MCCCF, fonds Morriset. Copie tirée de Les Chemins de la Mémoire |
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La maison en cours de restauration entre 1962 et 1965. ©Archives du S.H.D.U. Catalogue d'iconographies anciennes dans le Vieux-Montréal MAC/Ville |
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Histoire du bâtiment Cette maison construite en 1785 et rénovée en 1831-1832 présente aujourd’hui l’apparence due à cette rénovation, car elle a été retenue comme modèle de référence lors d’une restauration réalisée dans les années 1960.
Le colonel John Campbell, commissaire responsable des affaires amérindiennes dans le district de Montréal, fait construire en 1785 cette maison de deux étages en pierre (incluant un étage de soubassement construit largement hors sol). Ce bâtiment bâti par le maçon Jean-Baptiste Cérat dit Coquillard remplace une maison de bois faisant partie d’une propriété acquise en 1779 du tonnelier Joseph Papineau dit Montigny. En 1809, la veuve de John Campbell vend la maison au notaire Joseph Papineau (fils de l’ancien propriétaire), qui la cède en 1814 à son fils Louis-Joseph Papineau, avocat et homme politique. Ce dernier s’y installe en 1819 avec sa femme Julie Bruneau et le couple y élève ses enfants.
Les Papineau rénovent la maison de fond en comble en 1831-1832. Un abaissement du niveau de la rue permet alors de dégager complètement l’ancien étage de soubassement. Le bâtiment est par ailleurs agrandi vers la gauche jusqu’à la maison voisine; cette adjonction, en brique, est construite au-dessus d’un passage ainsi transformé en entrée cochère. Le portail d’entrée, qui se trouvait au centre de l’ancien étage de soubassement, est déplacé vers la droite, ce qui va évidemment de pair avec une réorganisation de l’espace intérieur. Le salon est maintenu où il était, à l’étage, mais il est agrandi au-dessus de la nouvelle entrée cochère; on rehausse aussi le plafond du salon au détriment d’une partie du premier étage de comble, afin de donner des proportions adéquates à cette pièce agrandie. Le comble est quant à lui reconstruit, plusieurs lucarnes ajoutées et le tout recouvert d’un toit de tôle étamée. Enfin, pour uniformiser la vieille façade de pierre – plus dégagée du sol qu’auparavant et agrandie en brique –, on la recouvre d’un revêtement en bois imitant à s’y méprendre un appareil en pierre de taille.
Les Rébellions de 1837-1838 bouleversent la vie des Papineau, dont la maison est vandalisée en façade. Dans la foulée de la déroute du mouvement patriote dont il était le chef, Papineau doit quitter le pays dès l’automne 1837, suivi par sa femme en 1838. Pendant les années d’exil, la maison reste d’abord vacante puis, à compter de 1842, elle est louée à des hôteliers. Selon une publicité parue en 1842 et 1843, l’hôtel Arcade y offre aux clients de l’hébergement temporaire ou permanent, ainsi que des plats et des alcools de première qualité. Les Papineau reprennent les lieux de 1848 à 1850 avant de s’installer pour de bon dans leur domaine de Montebello, dans l’Outaouais.
La vocation hôtelière amorcée en 1842 reprend place au cours des années 1850 et perdure pendant quelque 60 ans, mais la famille Papineau ne se départira de la maison qu’en 1920. De nombreux hôteliers se relaient et les noms d’établissement se succèdent. L’hôtel Empire d’abord, qui sert aussi à loger des soldats mariés de 1864 à 1866. De 1871 à 1877, l’établissement porte le nom d’Hôtel California. Vers 1875, on remplace l’ancien comble par deux étages en brique recouverte d’un enduit. D’autres hôteliers prennent ensuite le relais, dont un Rivard qui donne brièvement son nom à l’établissement. En 1884 apparaît le nom Bonsecours (ou Hôtel Bon Secours comme on l’écrira sur la façade). Un marchand de chevaux tient à son tour l’hôtel, sous ce nom, au tournant du siècle.
L’appellation « Hôtel Bon Secours » demeure en usage pendant des décennies, mais un changement de fonction notable semble se produire dès avant 1910. Alors que visiteurs de passage et pensionnaires se côtoyaient au XIXe siècle, au début du XXe l’établissement devient essentiellement une maison de pension, une fonction maintenue pendant quelque 60 ans encore, tandis que des petits commerces occupent le rez-de-chaussée. Probablement de bonne tenue vers 1910, l’établissement périclite ensuite progressivement jusqu'à un état de taudis en 1960. Un restaurant de type snack bar occupe alors une partie du rez-de-chaussée.
Dès 1961, le critique musical Eric McLean s’installe dans la maison mais il en devient propriétaire un an plus tard. Pionnier de la conservation du patrimoine du Vieux-Montréal, McLean redonne à l’édifice sa fonction résidentielle d’origine et son apparence des années 1830. Pour les éléments à remplacer ou à reconstituer, il s’appuie sur toutes les traces qui subsistent dans la maison, ainsi que sur un dessin des années 1880. Les travaux commencés dès 1962 (voire 1961) sont complétés en 1965 avec la reconstruction du comble. L’édifice est classé monument historique en 1965 par le gouvernement du Québec puis désigné lieu historique en 1968 par celui du Canada.
L’état canadien acquiert la propriété en 1982 et la confie à Parcs Canada, tandis qu’Eric McLean conserve le droit d’y habiter jusqu’à son décès qui surviendra en 2002. Dès 1983, le recouvrement de la toiture de 1965 est refait en tôle étamée et, en 1998-1999, le revêtement en bois de la façade est de nouveau restauré. L’édifice résidentiel est occupé par plusieurs locataires en attendant une éventuelle ouverture au public.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- succession John Campbell
(propriétaire du 1795-06-23 au 1809-02-18)
- Joseph Papineau (notaire)
(propriétaire du 1809-02-18 au 1814-10-26)
- Louis-Joseph Papineau (avocat et politicien)
(propriétaire du 1814-10-26 au 1871-09-25)
- succession Louis-Joseph Papineau
(propriétaire du 1871-09-25 au 1920-01-05)
- Joseph Arthur Paulhus (marchand)
(propriétaire du 1920-01-05 au 1948-06-23)
- D. Hatton Company (grossiste en poissons)
(propriétaire du 1948-06-23 à 1962)
- Eric McLean (journaliste)
(propriétaire de 1964 à 1982)
- Gouvernement du Canada
(propriétaire de 1982 à une date inconnue)
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Autres occupants marquants
Locataires : |
- Hôtel California
(locataire de 1871 à 1877)
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 29 août 2011 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1831 Fin des travaux : 1832 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.
Agrandissement de la maison et réorganisation intérieure. Nouvelles cheminées. Nouveau comble. Revêtement en bois sur la façade qui imite la pierre de taille. La riche correspondance des époux Papineau, qui a fait l’objet de publications, fournit de précieuses indications sur le processus décisionnel, à l’intérieur même du ménage, au sujet de ces travaux.
- Travaux 2
Date des travaux : 1962 Fin des travaux : 1965 Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.
Restauration ou recyclage du bâtiment.
Démolition totale ou partielle du bâtiment.
Restauration extérieure et intérieure, réalisée de 1962 (peut-être 1961) à 1965, et nouveau comble en 1965 en éliminant deux étages en brique construits vers 1875.
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Le salon de la maison Papineau en 2003 (non ouvert au public). © Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004 |
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L’entrée principale. Photo : Gilles Lauzon, 2010 |
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Élévation principale, rue de Bonsecours. © Ville de Montréal, vers 1995. |
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La maison occupe un emplacement en bordure de la prestigieuse petite rue de Bonsecours qui conduit vers la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. L’édifice comprend deux étages, incluant le rez-de-chaussée, et deux étages de comble sous un toit à deux versants percé de nombreuses lucarnes. Les murs sont en moellons, mais un revêtement de bois recouvre la façade. On perçoit encore à droite le pignon découvert d’origine qui prolongeait le mur coupe-feu au-delà de la ligne du toit. À l’exception du revêtement en bois, ce sont autant de caractéristiques d’une maison urbaine façon Nouvelle-France.
Les pleins et des vides, répartis de façon régulière, ainsi que les entrées à la fois symétriques et différentes à des fins fonctionnelles, peuvent être reliée à cette même tradition. Le revêtement de bois s’en éloigne toutefois, car il masque les moellons équarris d’origine pour imiter la pierre de taille. Il renforce ainsi le caractère classique du bâtiment au-delà de la pratique usuelle pour des maisons Nouvelle-France. Les bossages à anglets du rez-de-chaussée, séparés de l’étage supérieur par un bandeau de « pierres » lisses, et les arcs à extrados en escalier – au-dessus des portes – font partie du vocabulaire architectural classique remis en usage à la Renaissance. L’ordonnancement très régulier des deux niveaux de lucarnes de tailles différentes contribue aussi à une lecture architecturale particulièrement bien réglée. À Montréal, dans les années 1830, ce traitement de façade, comble compris, constitue un discours architectural néoclassique.
Les dimensions et le traitement de l’édifice annoncent une grande résidence bourgeoise. Le rez-de-chaussée traité comme un étage de soubassement au moyen des bossages suggère un usage distinct de l’étage « noble ». On trouvait en effet le cabinet de Papineau au rez-de-chaussée tandis que les pièces de séjour se trouvaient à l’étage supérieur. La porte d’entrée, placée complètement à droite lors des travaux des années 1830, donne accès à un hall d’entrée à la manière des maisons en rangée britanniques, d’où on peut accéder de plain-pied au cabinet ou se rendre à l’étage supérieur par un grand escalier. La porte-cochère donne accès à la cour et permet le passage des voitures à chevaux. Les lucarnes réparties sur deux niveaux suggèrent enfin la présence de chambres pour les enfants et les domestiques aux étages de comble.
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Le bàtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants :- Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré) (2012-10-19).
Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale) Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes : |
Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- CBCQ, Chemins de la mémoire, II, 34-35
- CUM, Résidences, 126-28
- Felteau, La Presse
- Fortier, Maison Louis-Joseph Papineau
- Inventaire (1980-...) - Dossiers, 14330-0120
- Lauzon, Forget, Histoire du Vieux-Montréal, 101-102, 137, 254-255
- Papineau, Souvenirs de jeunesse, 28-36, 74
- Parcs Canada, Lieux historiques (Web), Louis-Joseph-Papineau, consulté en 2010 (http://www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/qc/louisjosephpapineau/index...)
- Pinard, Montréal, histoire architecture, I, 123-28
- Sources - Bâtiments 1642 à nos jours
- Ville de Montréal, Dossiers bâtiments, 440, rue de Bonsecours
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Numéros de référence |
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Bâtiment
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0040-68-7978-01
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Propriété
: |
0040-68-7978
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Immeuble situé dans le Vieux-Montréal : |
Des informations et des liens additionnels peuvent être
disponibles sur la fiche de cet édifice dans le site du Vieux-Montréal.
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