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  FICHE DU BÂTIMENT 
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Bain Généreux
©Ville de Montréal, 2002
 
Détail de la clef de voûte
©G. Garcia, 2006
 
Arcade et clef de voûte de l'entrée principale
©G. Garcia, 2006
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

289

Nom du bâtiment :

Bain Généreux

Autre appellation :
  • Écomusée du fier monde
Adresse civique :
  • 2050, rue Amherst
Arrondissement ou ville :

Ville-Marie (Montréal)

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Emphythéotique
Profil : Sportif
Usage principal actuel : À déterminer
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Bain public
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Construction  
Date de construction initiale :

1926-1927

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Jean-Omer Marchand
    (Architecte)
    Jean-Omer Marchand (1872-1936) est né à Montréal. Il est le premier architecte canadien à obtenir son diplôme de l’École des beaux-arts de Paris. De 1902 à 1913, Marchand est associé avec l’architecte américain Samuel Stevens Haskell (1871-1913). Ils conçoivent alors quelques immeubles importants, dont la cour du recorder de Montréal, 775 Gosford (1912-1913), ainsi que la maison mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, 3040 Sherbrooke Ouest (1904-1908). On doit également à Jean-Omer Marchand le bain Généreux, 2050 Amherst (1926-1927), ainsi que la cour juvénile, 5030 Saint-Denis (1928-1930). À titre d’architecte-conseil de la Ville de Montréal, Jean-Omer Marchand contrôle le design de nombreux édifices réalisés sous la signature des architectes et ingénieurs de la Ville, dont le bâtiment des pompes du réservoir McTavish, 855 du Docteur-Penfield (1928), et le poste d’incendie no 35, 10827 Lajeunesse (1929).
Nom du propriétaire constructeur :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1927 à aujourd'hui)
    Le conseil municipal achète un terrain de Joseph Desneiges Courville en 1915 pour 34,000$ et prévoit la construction d’une « piscine ou bain Amherst » sur la rue du même nom. Cependant, ce n’est qu’en 1926 que Jean-Omer Marchand est mandaté pour compléter les plans de l’édifice. Les plans d’ingénierie sont signés par H.A. Terrault, ingénieur de la Ville, qui collabore avec les ingénieurs Baulne et Léonard pour la structure en béton armé. L’édifice est inauguré officiellement le 31 août 1927 par le maire Médéric Martin en présence de l’échevin Damase Généreux. Il conserve sa fonction jusqu’en 1992.
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Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

L’histoire des bains publics à Montréal remonte au début du XIXe siècle. À l’époque où l’eau n’était pas propriété municipale, quelques établissements privés offrent au public la possibilité de prendre un bain moyennant un prix d’entrée.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’un des objectifs des autorités municipales est d’assurer des conditions d’hygiène satisfaisantes sur son territoire afin d’offrir aux citoyens de ses divers quartiers une meilleure qualité de vie. Le contexte d’urbanisation quasi effréné qui règne au début du siècle contraint les habitants de plusieurs quartiers de la ville à s’entasser dans des logements exigus qui ne possèdent ni baignoire ni eau chaude. La construction de plusieurs bains publics vient pallier cette situation en rendant accessible l’hygiène pour tous.

En 1883, la construction de bains publics flottants constitue la première installation municipale pour mettre en applications les nouvelles tendances hygiénistes de l’époque. Ces bains sont constitués de bassins immergés directement dans les cours d’eau existants, dont le canal Lachine (bain Wellington) et le fleuve Saint-Laurent (premier bain Hochelaga). En 1904, Montréal possède cinq bains publics municipaux gratuits et saisonniers (Wellington, Hochelaga, Gallery, Saint-Gabriel, Saint-Louis). Il faut attendre 1908 pour fréquenter un édifice chauffé ouvert à l’année.

La construction des bains publics à Montréal connaît deux vagues importantes : une première dans les années 1910 où une dizaine d’établissements sont construits, et une seconde qui survient dans les années 1930 durant la Crise économique. En raison de la généralisation de la baignoire dans les habitations, leur vocation s’est graduellement transformée. Érigés à l’origine pour des raisons strictement hygiéniques (ces lieux comprennent une piscine, des cabinets d’aisance, des douches et parfois même des bains privés), ils servent rapidement à des fins sportives et récréatives. Plusieurs de ces établissements sont d’ailleurs devenus des piscines publiques ou ont été réaffectés à d’autres usages.

À l’approche des années 1940, la vocation des bains publics, que l’on nomme dorénavant des piscines, devient entièrement récréative. On assiste alors à la construction de centres multifonctionnels (piscine, bibliothèque, centre communautaire, clinique médicale, etc.) et de piscines extérieures de grandes dimensions.

Le bain Généreux est le dernier bain public à être construit avant les travaux d’aide au chômeur des années 1930. Construit entre 1926 et 1927, il témoigne de la volonté de la municipalité de doter ce quartier ouvrier d’un lieu à fonction autant hygiéniste que récréative et sportive. Situé sur la rue Amherst qui était à cette époque, un lien important entre le bas de la ville et la côte Sherbrooke, le bain Amherst prendra ensuite le nom de bain Généreux, du nom du vétérinaire Damase Généreux, échevin du quartier St-Jacques de 1920 à 1930 et habitant du quartier jusqu’à sa mort en 1936.

Points d'intérêt

Construit entre 1926 et 1927, le bain Généreux témoigne de la volonté des autorités municipales de de pallier aux déplorables conditions de salubrité existant notamment dans les quartiers ouvriers densément peuplés, et ainsi contrer la propagation des maladies infectieuses. La ville entreprend alors la construction de bains publics, principalement durant la décennie des années 1910 puis celle des années 1930. Le bain Généreux est le quatrième bain public à être adéquatement chauffé et ouvert toute l’année.

Le bâtiment a conservé sa fonction d’origine jusqu’à sa fermeture en 1992, suite à de graves problèmes de chauffage et de plomberie. Par la suite, il est loué ponctuellement par la ville pour le tournage de films et de documentaires. Étant donné sa grande valeur patrimoniale, la Ville de Montréal et le ministère de la Culture et des Communications annoncent en 1995 le recyclage de l’immeuble en institution muséale. Après des travaux de rénovation et de recyclage, l’ancien bain abrite l’écomusée du Fier Monde, institution vouée à la mise en valeur du patrimoine du quartier Centre-Sud de Montréal.

L’édifice a conservé la majorité de ses caractéristiques architecturales extérieures tel que sa volumétrie, le rythme et l’ordonnance de ses façades, ses matériaux d’origine, ainsi que ses éléments décoratifs. Des éléments intérieurs, comme le vestibule et la double galerie latérale ont été conservés. L’ancienne piscine a été aménagée en salle d’exposition.

Le bain Généreux s’inscrit dans une phase transitoire entre le classicisme architectural - notamment sous l’influence de l’école des Beaux-arts- et le mouvement Art déco nord-américain des années 1920 et 1930. En effet, tout en offrant une synthèse des influences stylistiques de l’architecte J.-O. Marchand (il exhibe une composition rigoureuse et des éléments néo-classiques fidèles à la formation Beaux-arts de l’architecte), l’édifice innove par l’utilisation de formes et d’éléments décoratifs directement inspirés du courant Art déco. Le bain Généreux est représentatif de l’éclectisme des dernières œuvres de la production courante de l’architecte. Il entretient néanmoins un certain dialogue stylistique avec le marché Saint-Jacques.

Sa situation face au marché Saint-Jacques, à proximité du parc Lafontaine et de l’édifice de l’ancienne Bibliothèque Centrale de Montréal, contribue également à rehausser la valeur du cadre bâti environnant.

Le bain Généreux constitue un véritable symbole au sein du quartier, son ancien rôle de bain public et son nouveau rôle mettant en valeur l’histoire de ce quartier ouvrier, font de l’édifice un icône dans le quartier. Pour les habitants du grand Montréal, le bain est un point de repère, tant par ses qualités architecturales exceptionnelles et sa place dans l’œuvre de l’architecte de renommée J.-O. Marchand que par sa fonction actuelle de lieu abritant diverses expositions.

Autres occupants marquants
Propriétaires :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1927 à aujourd'hui)
Autres occupants marquants
Locataires :
  • Écomusée du Fier Monde
    (locataire de 1996 à aujourd'hui)
    Depuis 1980, l’écomusée du Fier Monde est une institution vouée à la mise en valeur du patrimoine du quartier Centre-Sud de Montréal, témoin de la Révolution industrielle de l’ancienne métropole du Canada, notamment dans la seconde moitié du XIXe siècle. Situé sur la rue Champlain avant son déménagement au bain Généreux en 1996, l’Écomusée est une institution accréditée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et possède un mandat de mise en valeur de l’histoire industrielle en s’appuyant sur les thèmes du travail, de l’industrie et de la culture.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 30 avril 2008 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1995
    Fin des travaux : 1996
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux effectués en vue d’accueillir l’Écomusée du Fier Monde
    Restauration de la façade, remplacement des fenêtres et solins, remplacement du système de climatisation et de la toiture; réaménagement des intérieurs


    Concepteur de la transformation :
    Felice Vaccaro (Architecte)
     
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Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes :
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Bibliographie sur l'immeuble  

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Données mises à jour le 3 septembre 2012