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Piscine Émard ©Ville de Montréal, 2002
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Piscine Émard (détail) ©Ville de Montréal, 2002
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Détails de la corniche et l’ornementation de la façade principale. ©J. Jabourian, 2006
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Numéro d'ouvrage
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334
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Nom du bâtiment : |
Bain Émard
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Autres appellations : |
- Bain Campbell
- Piscine Émard
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Adresse civique : |
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Arrondissement ou ville : |
Le Sud-Ouest (Montréal)
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Localisation
: |
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Propriété municipale
d'intérêt patrimonial |
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Catégorie : |
Bâtiments
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Statut de propriété : |
Propriétaire
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Profil : |
Sportif
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Usage principal actuel : |
Piscine intérieure
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Intérêt patrimonial : |
Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
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Type de bâtiment : |
Bain public
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Date de construction initiale : |
vers 1913-1914
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Nom du concepteur de la
construction initiale : |
- Théodore Daoust
( architecte) Théodore Daoust (1867—1937), architecte
Né le 13 avril 1867, l’architecte Théodore Daoust étudie le dessin et l’architecture à l’Institut National sous la direction de l’abbé Chabert et M. Lawrence, puis les architectes A-F. Dunlop et Victor Roy. En 1886, il ouvre son propre bureau. De 1887 à 1892, il s’associe à l’architecte Arthur Gendron. Durant leurs cinq années d’association, ils réalisent un certain nombre de résidences bourgeoises ainsi que quelques édifices commerciaux. Après avoir pratiqué seul quelque temps, Daoust s’associe entre 1905 à 1921 à Louis-Zéphirin Gautier. Outre le bain public Émard, Daoust a conçu avec Gendron : l’édifice Robillard, 972-976 Saint-Laurent (1889), l’édifice Brunet 1074-1084 Saint-Laurent (1890), l’édifice Drapeau et Savignac, 1068-1072 Saint-Laurent (1890). Et avec Gautier : l’École des Hautes études commerciales, 535 Viger (1908-1910). On lui attribue également le Baxter Block, 3660-3712 Saint-Laurent (1892), le poste d'incendie numéro 34, 5369 Côte Saint-Antoine (1912), ainsi que le poste de police du Port de Montréal, sur la rue de la Commune près de Berri (1924). Celui-ci est l’une de ses dernières réalisations. Il décède à Montréal en 1937.
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Nom du propriétaire constructeur
: |
- Ville de Montréal
(propriétaire à aujourd'hui) En 1911 les autorités publiques de la ville s’entendent sur la nécessité de construire un bain public qui servira aux quartiers Saint-Paul et Émard annexés à Montréal en 1910. On recommande alors d’emprunter la somme de 600 $ pour faire préparer les plans et les spécifications pour la construction du bain.
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Élévation principale du bain Émard aujourd’hui. ©J. Jabourian |
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Élévation principale du bain Émard, dessin de l’architecte Théodore Daoust, 1913. ©Ville de Montréal. |
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Histoire de la thématique du groupe ciblé
Thématique : L’évolution des bains publics à Montréal
L’histoire des bains publics à Montréal remonte au début du XIXe siècle. À l’époque où l’eau n’était pas propriété municipale, quelques établissements privés offrent au public la possibilité de prendre un bain moyennant un prix d’entrée.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’un des objectifs des autorités municipales est d’assurer des conditions d’hygiène satisfaisantes sur son territoire afin d’offrir aux citoyens de ses divers quartiers une meilleure qualité de vie. Le contexte d’urbanisation quasi effréné qui règne au début du siècle contraint les habitants de plusieurs quartiers de la ville à s’entasser dans des logements exigus qui ne possèdent ni baignoire ni eau chaude. La construction de plusieurs bains publics vient pallier cette situation en rendant accessible l’hygiène pour tous.
En 1883, la construction de bains publics flottants constitue la première installation municipale pour mettre en applications les nouvelles tendances hygiéniste de l’époque. Ces bains sont constitués de bassins immergés directement dans les cours d’eau existants, dont le canal Lachine (bain Wellington) et le fleuve Saint-Laurent (premier bain Hochelaga). En 1904, Montréal possède cinq bains publics municipaux gratuits et saisonniers (Wellington, Hochelaga, Gallery, Saint-Gabriel, Saint-Louis). Il faut attendre 1908 pour fréquenter un édifice chauffé ouvert à l’année.
La construction des bains publics à Montréal connaîtra deux vagues importantes : une première dans les années 1910 où une dizaine d’établissements sont construits, et une seconde qui survient dans les années 1930 durant la Crise économique. En raison de la généralisation de la baignoire dans les habitations, leur vocation s’est graduellement transformée. Érigés à l’origine pour des raisons strictement hygiéniques (ces lieux comprennent une piscine, des cabinets d’aisance, des douches et parfois même des bains privés), ils servent rapidement à des fins sportives et récréatives. Plusieurs de ces établissements sont d’ailleurs devenus des piscines publiques ou ont été réaffectés à d’autres usages.
À L’approche des années 1940, la vocation des bains publics, que l’on nomme dorénavant des piscines, devient entièrement récréative. On assiste alors à la construction de centres multifonctionnels (Piscine, bibliothèque, centre communautaire, clinique médicale, etc.) et de piscines extérieures de grandes dimensions.
Le bain Émard, connu également sous le nom de bain Campbell, se rattache à la première phase d’édification de bains publics. En 1911, les autorités publiques de la ville s’entendent sur la nécessité de construire un bain public qui servira aux quartiers Saint-Paul et Émard annexés à Montréal en 1910. À l'origine, ces deux quartiers peuplés ne formaient qu'une seule communauté rurale connue sous le nom du village de la Côte-Saint-Paul. L’édifice est construit en 1913-1914. Il est nommé Émard du nom de Joseph-Ulric Émard, instigateur de la Ville-Émard. Ensuite en tant qu’échevin du quartier du même nom. L’édifice témoigne de la croissance économique et démographique que vit la Ville-Émard après l’annexion à Montréal.
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Points d'intérêt
Construit en 1913-1914, l’édifice, qui est nommé bain Émard du nom de Joseph-Ulric Émard, promoteur et instigateur de la Ville-Émard, témoigne de la croissance économique et démographique que vit la Ville-Émard, devenue le quartier Émard après l’annexion à Montréal en 1910. Grâce à l'ouverture du canal de Lachine, les industries se développent à un rythme effarant. Ville-Émard, au même titre que tous les quartiers avoisinants le canal se développe rapidement alors que bon nombre de ses résidants sont employés dans les usines locales.
L’architecture de l’édifice, de style Beaux-Arts, est innovatrice dans l’histoire des bains montréalais des années 1910. Contrairement à la première génération des bains publics qui privilégie l’architecture industrielle ou institutionnelle, le bain Émard exprime la présence d’une fonction d’exception derrière la façade. Il adopte un langage distinctif et identitaire au sein d’un quartier partagé entre la vocation domiciliaire et la vocation industrielle.
Le bâtiment conserve sa fonction d’origine et continue d’être encore en opération en tant que piscine publique. Il conserve également la majorité de ses caractéristiques architecturales telles que sa volumétrie, le rythme et l’ordonnance de ses façades et ses matériaux d’origine. Sa façade principale est parfaitement symétrique. La section centrale est rythmée par trois travées clairement définies. Elle arbore un portail encadré de pilastres en pierre ornée, surmonté des armoiries de la Ville et d’une frise en pierre décorée. De part et d'autre de l’entrée principale, un bandeau en pierre porte les inscriptions « Bain public » et « Public Bath ». Le tout est couronné par une corniche endentée surmontée d’un parapet doté d’un bas-relief et de balustres de pierre. L’édifice est totalement restauré en 2004, afin d’assurer sa préservation et sa mise en valeur ainsi que sa mise aux normes. En général, il possède un excellent degré d’authenticité et constitue un très bon spécimen dans l’ensemble de l’œuvre de Théodore Daoust.
Au moment de sa construction, l’édifice se situe dans un secteur de la Ville-Émard en pleine expansion. Aujourd’hui, il s’intègre très bien à son milieu environnant, ainsi qu’au paysage urbain de ce secteur du quartier. Perceptible à partir des voies publiques, il est considéré comme un point de repère et familier à l’échelle du voisinage, notamment, en raison de son accessibilité au grand public et de son rôle récréatif au sein de l’arrondissement Sud-Ouest.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- Ville de Montréal
(propriétaire à aujourd'hui à aujourd'hui)
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 20 février 2008 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : 1932 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Rénovation intérieure et extérieure : réparation générales et peintures extérieures et intérieures, démolition et réinstallation de cabines, lambris en voltige, chauffage et plomberie, réfection de planchers en ciment, maçonnerie, menuiserie intérieure et extérieure, recouvrement du fond et de parois de la piscine en ciment mohawk blanc.
Concepteur de la transformation :
le Service des travaux publics de la Ville de Montréal
- Travaux 2
Date des travaux : 1977 Fin des travaux : 1978 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Aménagement du bain en bain mixte
Concepteurs de la transformation :
Y. Lecieye Wuska (architectes -- architecte de la Ville) Marc Fluet (architecte -- architecte de la Ville) Denis Bouchard (architecte -- architecte de la Ville) Raymond Matte Limitée
- Travaux 3
Date des travaux : 2004 Fin des travaux : 2005 Restauration ou recyclage du bâtiment.
Réfaction de la maçonnerie, réfection des fenestrations, mise aux normes (accessibilité universelle)
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Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- Blouin & associés, Bâtiments municipaux
- Continuité, Montréal l’heure des bains (1996), pp. 9 - 10
- CUM, Édifices publics, pp. 12 à 13
- Déom, Urbanime et bâtiments municipaux (1995)
- Gratton, Pignon sur rue (1991), Chapitre 13
- Sud-Ouest express
- Ville de Montréal, Communiqués, 13 octobre 2005 ( http://applicatif.ville.montreal.qc.ca/intranet/afcom_intra.asp?id=4255 )
- Ville de Montréal, Communiqués, 13 octobre 2005 ( http://applicatif.ville.montreal.qc.ca/intranet/afcom_intra.asp?id=4255 )
- Ville de Montréal, Dossiers administratifs
- Ville-Émard.com, histoire ( http://ville-emard.com/pages/histoire/histoire.html )
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