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L’ancienne caserne no 45, actuellement la Maison de la culture Maisonneuve
© C. Boucher, 2008
 
Détail de la corniche de l’édifice
© C. Boucher, 2008
 
L’ajout moderne derrière le bâtiment d’origine
© C. Boucher, 2008
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

98

Nom du bâtiment :

Caserne #45

Autre appellation :
  • Maison de la culture Maisonneuve
Adresses civiques :
  • 4200, rue Ontario Est
  • 1899, avenue Desjardins
    (façade secondaire)
Arrondissement ou ville :

Mercier—Hochelaga-Maisonneuve (Montréal)

Secteur d'intérêt patrimonial :

Maisonneuve (Sainte-Catherine Est et Morgan)

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Culturel
Usage principal actuel : Maison de la culture
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Caserne de pompiers
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Construction  
Date de construction initiale :

1906-1907

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Charles-Aimé Reeves
    (architecte -- concepteur)
    Originaire de Pointe-aux-Trembles, Charles-Aimé Reeves (1872-1948) est l’un des architectes importants de Montréal au cours de la première moitié du XXe siècle. Il fait ses études à l’Académie commerciale catholique de Montréal et devient membre de l’Association des Architectes de la Province de Québec en 1898. Associé à l’architecte Albert Mesnard jusqu’en 1906, puis à l’architecte Joseph Sawyer jusqu’à la fin des années 1920, Reeves s’implique entre autres dans le développement de la Cité de Maisonneuve en tant qu’inspecteur des bâtiments (1902 à 1917) et architecte de la Commission scolaire de Maisonneuve (1906 à 1918). La production architecturale de l’architecte Charles-Aimé Reeves comporte de nombreuses réalisations où prédomine l’influence Beaux-Arts. Au cours de sa carrière, l’architecte conçoit plusieurs édifices publics, scolaires et industriels. On lui doit notamment l’usine de la National Licorice of Brooklyn, 4211- 4217 rue de Rouen (1908) ; l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, 1465 rue Desjardins (1903 -1906) ; la caserne no 45, 4200 rue Ontario Est (1906-1907); la caserne no 38, 12137 avenue Bois-de-Boulogne (1913) ; l’Académie Roussin, 12085 rue Notre Dame Est (1907-1914), l’hôtel de ville de Pointe-aux-Trembles (1912) et celui de Terrebonne (1923-1931) ; l’École Saint-Clément de Viauville, 4770 rue La Fontaine (1912); L’Académie du Saint-Nom-de-Marie, 4140 rue Hochelaga (1916-1917) et l’École Saint-Jean-Baptiste de LaSalle, 2355 boulevard Pie-IX (1918, agrandissement 1931).
Nom du propriétaire constructeur :
  • Cité de Maisonneuve
    (propriétaire de 1906 à 1918)
    Avant 1910, les travaux entrepris par la Cité de Maisonneuve sont avant tout utilitaires et les quelques édifices publics qui sont érigés à cette période répondent aux besoins de gestion courante d’une petite municipalité. Au printemps 1905, le chef du Département du feu de la Cité de Maisonneuve achemine une demande au conseil municipal pour l’érection d’une seconde caserne de pompiers sur le territoire. Répondant à cette demande, la municipalité achète, en août 1905, un terrain de 12 875 pieds carrés de superficie pour la somme de 9656$. La conception de la caserne est confiée à l’architecte Charles-Aimé Reeves. Les travaux sont effectués au cours de l’année 1906 et c’est en janvier 1907 que la ville prend possession de l’édifice, alors désigné comme la caserne no 2. La Cité de Maisonneuve, sous la menace d’une faillite imminente, est annexée à Montréal en 1918 en lui laissant son actif et son passif. Elle fait aujourd’hui partie de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.
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Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

Thématique : L’évolution des mesures de protection contre les incendies à Montréal
Aux XVIIe, XVIIIe et jusqu’au milieu du XIX siècles, la lutte contre les incendies à Montréal est assumée par les militaires et les volontaires. La première caserne de pompiers est située à l’intérieur de l’ancienne église Notre-Dame construite en 1672. Dès la première alerte, les volontaires doivent s’orienter vers l'église, qui devient alors le point de ralliement des sapeurs, afin de se procurer les seaux, pioches, pelles, haches et sacs de sable qui y sont entreposés. Toutefois, le premier pas dans la lutte organisée contre les incendies est mis sur pied par l'intendant Hocquart en 1734. De l'équipement rudimentaire disposé dans quatre endroits stratégiques de la ville est mis à la disposition des ouvriers en bâtiment afin qu'ils puissent intervenir sur les lieux d'incendies avec un minimum d'outillage.

En 1829, Montréal dispose déjà de trois sociétés de lutte contre les incendies. Cependant, une rivalité s'élève entre eux donnant ainsi lieu aux conflits qui les empêchent de combattre le feu efficacement. Le 14 mars 1829, la promulgation de l'acte pour « établir une Société pour prévenir les Accidents du Feu » met un terme à ces conflits. Cette Société est chargée de rédiger de nouveaux règlements et de constituer une escouade plus efficace pour la lutte contre les incendies.

Au XIXe siècle, de nombreux incendies surviennent à Montréal, dont le plus marquant est le grand incendie de 1852. Durant ce sinistre, 1112 maisons sont détruites, laissant près de 15 000 personnes sans abris. Suite à ces désastres répétés, le conseil municipal constitue en 1863 un organisme permanent : « le Département du feu », premier service des incendies regroupant des sapeurs-pompiers professionnels. C’est aussi en 1863 qu’est construite la première véritable caserne de pompier, soit la Station Centrale située au 609-611, rue Craig (l'actuelle rue Saint-Antoine). La Cité de Montréal a recourt aux services de l’architecte Henri-Maurice Perrault pour la conception de cette dernière qui porte le numéro 1 du système de numérotation des casernes.

En 1870, le Département de feu possède neuf édifices de service en fonction sur son territoire. Mise à part la « Station centrale », ces bâtiments de petite dimension, érigés par un charpentier et connus sous l’appellation de « Maison des Pompes », étaient strictement utilitaires pour loger l’équipement et le gardien. C’est également à la fin du XIXe siècle que le Département du feu se modernise avec l’achat des premières pompes à vapeur, le remplacement des maisons des pompes par des bâtiments plus imposants et l’utilisation progressive des voitures à traction hippomobile.

Durant la période de 1870 à 1900, pour répondre aux besoins d’un centre urbain en pleine expansion, vingt-deux casernes sont construites, dont sept subsistent toujours en 2008. Dès lors, la volonté des autorités municipales consiste à construire des nouvelles casernes de pompiers prestigieuses intégrées dans la trame urbaine. En somme, la caserne de pompiers devient un point de repère dans les quartiers municipaux, tout comme les églises et les écoles.

De 1900 à 1920, la croissance démographique et le développement économique à Montréal sont en plein essor. Les quartiers se densifient par une augmentation de la construction immobilière. Durant cette période, vingt-deux casernes de pompiers sont construites par la Cité de Montréal et dix sont acquises par voie d’annexion. En 1918, on compte quarante-cinq casernes de pompiers en fonction sur le territoire de la Cité de Montréal. Par ailleurs, c’est au cours des années 1910-1920 que le véhicule motorisé entre progressivement en fonction, en remplacement des voitures tirées par des chevaux. Durant la période de 1920 à 1950, douze autres casernes de pompiers viennent s’ajouter au parc immobilier du service des incendies. Depuis ce temps, les véhicules, l'outillage et les casernes s’améliorent sans cesse et les pompiers sont formés aux plus récentes techniques de combat d'incendie.

Lors de la fusion des vingt-huit municipalités de l’île de Montréal, survenue le 1er janvier 2002, tous les services d'incendies de l'île de Montréal sont fusionnés pour former le Service de sécurité incendie de Montréal. En 2008, on dénombre sur l’île de Montréal un total de soixante-cinq casernes de pompiers en opération, dont cinquante sont situées sur le territoire de l’ancienne ville de Montréal, et quinze sont localisées dans les nouveaux arrondissements de Montréal et dans les villes de banlieues.

Des trente-et-une casernes ou ex-casernes de pompiers identifiées comme bâtiments municipaux d’intérêt patrimonial, une vingtaine conserve toujours leur fonction d’origine.

La caserne no 45 est connue à l’origine comme la caserne no 2 de l’ancienne Cité de Maisonneuve. Sa conception est confiée à l’architecte Charles-Aimé Reeves. Les travaux sont effectués au cours de l’année 1906 et c’est en janvier 1907 que la ville prend possession de l’édifice. La Cité de Maisonneuve, sous la menace d’une faillite imminente, est annexée à Montréal en 1918. Cette caserne est alors désignée sous le numéro 45 suite à l’annexion de la municipalité à Montréal et fait aujourd’hui partie de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

Points d'intérêt

La valeur historique de la caserne no 45 repose sur le fait qu’elle témoigne, comme l’ensemble des casernes érigées à partir du dernier tiers du XIXe siècle, des efforts déployés par la Cité de Montréal et par les municipalités indépendantes avoisinantes pour lutter contre les incendies. Elle constitue de plus un témoin important de l’histoire de l’ancienne Cité de Maisonneuve créée en 1883 puis annexée à Montréal en 1918.

Inaugurée en 1907, elle fait partie de la vingtaine de casernes de pompiers construites à Montréal entre 1900 et 1918. Cette caserne, connue à l’origine comme la caserne no 2 de l’ancienne Cité de Maisonneuve, est désignée sous le numéro 45 suite à l’annexion de la municipalité à Montréal.

La valeur artistique de la caserne no 45, repose notamment sur l’importance de son concepteur, l’architecte Charles-Aimé Reeves (1872-1948), l’un des architectes importants de la région de Montréal au cours de la première moitié du XXe siècle.

Sa valeur artistique réside également dans sa représentativité face à la production courante de l’époque. L’ancienne caserne no 45 est un édifice de trois étages doté d’un toit-terrasse influencé par le style néo-renaissance, en raison notamment de l’ordonnance régulière de sa façade. La brique constitue l’unique matériau de revêtement et on remarque en façade des effets intéressants obtenus par l’agencement de cette dernière. L’essentiel de son décor tient dans sa corniche à denticules.

Ce bâtiment public a conservé sa fonction d’origine de caserne de pompiers jusqu’au moment de sa fermeture au milieu des années 1990. Des travaux d’agrandissement puis de recyclage sont ensuite effectués en 2002 et en 2005. Le bâtiment abrite depuis 2005 la Maison de la culture Maisonneuve.

À l’extérieur, l’édifice a conservé, dans son ensemble, ses caractéristiques architecturales d’origine, dont la tour à boyaux, l’ordonnance et la symétrie de ses ouvertures et ses matériaux d’origine, notamment la brique d’origine chamois « Milton Red Brick ». Les éléments de décor (pilastres, corniche à denticules et linteaux de fenêtre en brique de couleur contrastante) sont concentrés essentiellement au niveau de la façade principale et sont très bien conservés. Malgré la perte de sa fonction d’origine et les modifications qu’il a subies lors des travaux de recyclage, l’extérieur de la partie ancienne de l’édifice possède aujourd’hui un degré d’authenticité relativement bon.


La caserne no 45 possède une bonne valeur urbanistique. Sise à l’angle sud-est des rues Ontario Est et Desjardins, au sein de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, l’ancienne caserne no 45 se démarque des constructions environnantes, majoritairement résidentielles, par son gabarit, sa hauteur, sa tour à boyaux, l’ornementation de sa façade principale et son caractère distinctif de caserne de pompiers. De plus, elle est située dans un environnement urbain comportant plusieurs bâtiments publics et commerciaux construits au début du XXe siècle possédant une valeur patrimoniale importante, tel l’ancien hôtel de ville de Maisonneuve.

Finalement, la valeur symbolique de l’ancienne caserne no 45 est importante à l’échelle du voisinage. Elle est considérée comme un point de repère important à l’échelle du voisinage, notamment en raison de sa localisation, de sa grande visibilité et de son architecture particulière de caserne de pompiers. De plus, l’édifice, qui abrite présentement la Maison de la culture Maisonneuve, est familier à l’échelle de l’arrondissement et constitue, pour la collectivité, un symbole témoignant de l’histoire de l’ancienne Cité de Maisonneuve.

Autres occupants marquants
Propriétaires :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1918 à aujourd'hui)
    La caserne de pompiers no 45 est cédée à la Ville de Montréal après l’annexion de la Cité de Maisonneuve à Montréal en 1918. Le bâtiment est utilisé comme caserne de pompiers jusqu’en 1995.
Autres occupants marquants
Locataires :
  • Organisme Faites de la musique!
    (locataire de 2003 à 2005)
    Faites de la musique! (FDM) a été créé en 1993. Il s’agit d’un organisme culturel à but non lucratif qui soutient les artistes de la relève et les cultures émergentes dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. L’organisme offre aussi des cours de musique pour les enfants et les adolescents du quartier à coût abordable. En 2003, l’organisme s’installe dans l’ancienne caserne no 45 jusqu’en 2005.
  • Maison de la culture Maisonneuve
    (locataire de 2005 à aujourd'hui)
    La Maison de la culture Maisonneuve occupe l’ancienne caserne de pompiers no 45 depuis 2005. La programmation de la Maison de la culture Maisonneuve est extrêmement variée : danse, cinéma, conférences, poésie, expositions et événements. Mentionnons qu’elle a mis sur pied Le festival Orgue et couleurs, qui met en valeur les orgues d’Hochelaga-Maisonneuve et qui est, à l’heure actuelle, l’un des plus prestigieux festivals d’orgues au Québec.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 21 avril 2009 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1981
    Fin des travaux : 1981
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Modification à la tour de séchage et au mat de descente.

    Concepteur de la transformation :
    Denis Bouchard (architecte Ville de Montréal -- concepteur)
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1984
    Fin des travaux : 1984
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Rénovations

    Concepteur de la transformation :
    Service des travaux publics, Ville de Montréal
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 1992
    Fin des travaux : 1992
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Travaux d’aménagement intérieurs.

    Concepteur de la transformation :
    concepteur inconnu
     
  • Travaux 4
    Date des travaux : 2002
    Fin des travaux : 2002
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Agrandissement du bâtiment et aménagement d’une salle de spectacle dans l’ancienne caserne.

    Concepteur de la transformation :
    concepteur inconnu
     
  • Travaux 5
    Date des travaux : 2005
    Fin des travaux : 2005
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Rénovation intérieure pour la reconversion de l’ancienne caserne de pompiers en Maison de la culture et travaux extérieurs au coin nord-ouest niveau rez-de-chaussée.

    Concepteur de la transformation :
    Les architectes FABG
     
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Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes :
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Bibliographie sur l'immeuble  

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Données mises à jour le 22 décembre 2009