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Bain public et gymnase de Maisonneuve
©Ville de Montréal, 2002
 
Bain public et gymnase de Maisonneuve (détail)
©Ville de Montréal, 2002
 
Bain public et gymnase de Maisonneuve
©Ville de Montréal, 2002
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

101

Nom du bâtiment :

Bain public et gymnase de Maisonneuve

Autres appellations :
  • Bain Morgan
  • Bain Morgan et Centre Morgan
Adresse civique :
  • 1875-1877, avenue Morgan
Arrondissement ou ville :

Mercier—Hochelaga-Maisonneuve (Montréal)

Secteur d'intérêt patrimonial :

Maisonneuve (Sainte-Catherine Est et Morgan)

Localisation :
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Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Sportif
Usage principal actuel : Piscine intérieure
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Bain public
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Construction  
Date de construction initiale :

1914-1916

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Marius Dufresne
    (ingénieur, architecte -- concepteur)
    Né en 1883 à Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, Marius Dufresne complète ses études en ingénierie et en architecture à l’École polytechnique de Montréal en 1905. Au début de sa carrière, il travaille dans l'atelier de chemin de fer de Longue-Pointe avant de devenir associé dans la firme Lacroix & Piché. Entre 1908 et 1918, il agit à titre d’ingénieur civil pour la Cité de Maisonneuve. Durant cette période, il s’implique avec son frère Oscar Dufresne (industriel de la chaussure, conseiller municipal et président du comité des finances de la Cité de Maisonneuve) dans les projets d’urbanisation et d’embellissement de la ville, notamment à l’ouverture des grandes artères comme le boulevard Pie-IX, de même qu’à la construction d’édifices publics. Ces travaux comprennent l’aménagement du boulevard Morgan, la construction du marché Maisonneuve, 4375 Ontario Est (1912-1914), du bain Morgan, 1875 Morgan (1914-1916), et du poste d’incendie de Maisonneuve, 485 Letourneux (1914-1915). Il conçoit également le Château Dufresne, 4040 Sherbrooke Est (1916-1918) en collaboration avec l’architecte français Jules Renard. Après l’annexion de la Cité de Maisonneuve à Montréal en 1918, Marius Dufresne fonde une entreprise de construction, Dufresne Engineering Company, qui se charge de la réalisation des ponts Pie-IX, Jacques-Cartier (sous-structure), Sainte-Anne et Sainte-Rose ainsi que de nombreux viaducs et des installations hydro-électriques. Il meurt en 1945 suite à un accident survenu sur le chantier de construction d’un pont.
  • Wilfrid L. Vandal
    (architecte -- concepteur)
    L’architecte Wilfrid L. Vandal aurait possiblement participé à la conception de cet édifice. Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, cet architecte montréalais était à l’emploi de Marius Dufresne. Il aurait également participé à la conception de deux autres édifices majeurs de l’ancienne Cité de Maisonneuve, à savoir le Marché Maisonneuve, 4375 Ontario Est (1912-1914) et le Château Dufresne, 4040 Sherbrooke Est (1916-1918).
  • Alfred Laliberté
    (sculpteur et peintre)
    On doit la sculpture-fontaine en bronze située dans la travée centrale de l’édifice qui s’intitule Les petits baigneurs à l’artiste Alfred Laliberté. Il est né à Sainte-Élizabeth-de-Warwick en 1878. Il suit ses cours de dessin et de modelage au Conseil des arts et manufacture à Montréal de 1898 à 1901. À l'âge de 20 ans, il obtient le premier prix à l'Exposition provinciale de la Ville de Québec pour un buste de Sir Wilfrid Laurier. En 1902, il se rend à Paris pour étudier à l'École des beaux-arts où il se familiarise avec les œuvres d'Auguste Rodin et côtoie le peintre et sculpteur canadien Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté. À son retour à Montréal trois ans plus tard, Laliberté obtient un poste d'enseignant au Conseil des arts. Il enseigne aussi à l’École des beaux-arts de Montréal dès son ouverture en 1922. Ses œuvres connues, dont six qui décorent la façade de l’hôtel du Parlement de Québec, comprennent plus de 900 sculptures en bronze, marbres, bois et plâtre ainsi que plusieurs centaines de peintures. Il est également connu pour ses bustes et ses sculptures religieuses et allégoriques ainsi que pour sa série de 214 petits bronzes qui célèbrent les légendes, coutumes et métiers du Québec rural. Il est décédé à Montréal en 1953.
Nom du propriétaire constructeur :
  • Cité de Maisonneuve
    (propriétaire de 1914 à 1918)
    Sous l’initiative de promoteurs, la Cité de Maisonneuve élabore à la fin du XIXe siècle d’ambitieux projets de développement de son territoire. Le changement de perspective se produit vers 1909 avec l’arrivée d’Alexandre Michaud et d’Oscar Dufresne au sein du conseil municipal et l’embauche d’un nouvel ingénieur municipal, Marius Dufresne. Le conseil municipal se lance dans un ambitieux projet d’embellissement urbain. Entre 1910 et 1915, le visage de la Cité de Maisonneuve se transforme sensiblement. Inspiré du courant nord-américain d’embellissement des villes, City Beautiful, le projet d’embellissement de Maisonneuve se termine brusquement avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. La ville, sous la menace d’une faillite imminente, est annexée à Montréal en 1918 en lui laissant son actif et son passif. Elle fait aujourd’hui partie de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
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Évolution du bâtiment  

Histoire de la thématique du groupe ciblé

L’histoire des bains publics à Montréal remonte au début du XIXe siècle. À l’époque où l’eau n’était pas propriété municipale, quelques établissements privés offrent au public la possibilité de prendre un bain moyennant un prix d’entrée.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’un des objectifs des autorités municipales est d’assurer des conditions d’hygiène satisfaisantes sur son territoire afin d’offrir aux citoyens de ses divers quartiers une meilleure qualité de vie. Le contexte d’urbanisation quasi effréné qui règne au début du siècle contraint les habitants de plusieurs quartiers de la ville à s’entasser dans des logements exigus qui ne possèdent ni baignoire ni eau chaude. La construction de plusieurs bains publics vient pallier cette situation en rendant accessible l’hygiène pour tous.

En 1883, la construction de bains publics flottants constitue la première installation municipale pour mettre en applications les nouvelles tendances hygiénistes de l’époque. Ces bains sont constitués de bassins immergés directement dans les cours d’eau existants, dont le canal Lachine (bain Wellington) et le fleuve Saint-Laurent (premier bain Hochelaga). En 1904, Montréal possède cinq bains publics municipaux gratuits et saisonniers (Wellington, Hochelaga, Gallery, Saint-Gabriel, Saint-Louis). Il faut attendre 1908 pour fréquenter un édifice chauffé ouvert à l’année.

La construction des bains publics à Montréal connaît deux vagues importantes : une première dans les années 1910 où une dizaine d’établissements sont construits, et une seconde qui survient dans les années 1930 durant la Crise économique. En raison de la généralisation de la baignoire dans les habitations, leur vocation s’est graduellement transformée. Érigés à l’origine pour des raisons strictement hygiéniques (ces lieux comprennent une piscine, des cabinets d’aisance, des douches et parfois même des bains privés), ils servent rapidement à des fins sportives et récréatives. Plusieurs de ces établissements sont d’ailleurs devenus des piscines publiques ou ont été réaffectés à d’autres usages.

À l’approche des années 1940, la vocation des bains publics, que l’on nomme dorénavant des piscines, devient entièrement récréative. On assiste alors à la construction de centres multifonctionnels (piscine, bibliothèque, centre communautaire, clinique médicale, etc.) et de piscines extérieures de grandes dimensions.

Construit entre 1914 et 1916, le Bain public et gymnase de Maisonneuve se rattache à la première phase d’édification de bains publics. L’édifice témoigne de la volonté des autorités municipales de la Cité de Maisonneuve de créer des immeubles publics dignes de l’opulence de cette ville en émergence. Son coût final de construction, qui atteint les 215 000 $, est largement supérieur au coût initial estimé à 30 000 $. Bien que construit pour des raisons de santé publique, l’établissement sert également à des fins récréatives et sportives. Des gradins permettent d’accueillir à l’époque une centaine de spectateurs venus assister aux démonstrations de ballet aquatique et aux compétitions de water-polo et de natation.

Points d'intérêt

L’histoire du Bain public et gymnase de Maisonneuve est liée à celle de la Cité de Maisonneuve créée en 1883 et annexée à Montréal en 1918. L’édifice témoigne de la volonté des autorités municipales de la Cité de Maisonneuve de créer des immeubles publics dignes de l’opulence de cette ville en émergence. Construit entre 1914 et 1916, il est réalisé dans le cadre du programme d'embellissement de Maisonneuve et s’inspire des principes du mouvement américain City Beautiful. Il témoigne également de la volonté des autorités municipales de pallier aux déplorables conditions de salubrité existant au début du XXe siècle dans plusieurs quartiers ouvriers densément peuplés, et ainsi contrer la propagation de maladies infectieuses. Bien que construit pour des raisons de santé publique, l’établissement a également servi à des fins récréatives et sportives.

Le Bain public et gymnase de Maisonneuve a conservé sa fonction d’origine depuis sa construction. Réaménagé en bain mixte au début des années soixante, il est encore en fonction et sert de piscine et de centre communautaire et de loisirs pour les résidants du quartier.

L’édifice a conservé la majorité de ses caractéristiques architecturales extérieures telles que sa volumétrie, le rythme et l’ordonnance de ses façades, ses matériaux d’origine ainsi que ses éléments décoratifs. En général, l’édifice possède un excellent degré d’authenticité, surtout à l’extérieur. Les travaux de restauration et de rénovation récemment effectués ont été réalisés dans le respect de la valeur patrimoniale de l’édifice et ont permis de redonner aux divers matériaux et éléments architecturaux leur aspect d’origine.

Le Bain public et gymnase de Maisonneuve s’inscrit dans le style Beaux-Arts et se distingue par sa monumentalité et la riche composition de sa façade principale, parfaitement symétrique et séparée en cinq travées. Il possède des éléments décoratifs d’intérêt, telle la sculpture-fontaine d’Alfred Laliberté intitulée « Les petits baigneurs » située dans la travée centrale, de même que les sculptures de pierre d’Arthur Dubord qui surplombent sa balustrade. L’édifice reflète la volonté de l’architecte Marius Dufresne de doter la ville d’équipements publics dignes de l’opulence de cette ville en émergence. D’un point de vue formel, les lignes d’ensemble de cet édifice ressemblent d’assez près à celles du Grand Central Station de New York, construit entre 1903 et 1913 par la célèbre firme d’architectes Warren & Wetmore. Plusieurs le considère comme l’un des plus beaux bains montréalais.

L’édifice, situé sur le côté est du boulevard Morgan à proximité de la rue Ontario Est, est localisé dans un secteur où d'imposants édifices construits au début du XXe siècle rappellent encore l'histoire opulente de la Cité de Maisonneuve. Il constitue un fondement du caractère actuel du cadre environnant et peut être considéré comme un véritable symbole au sein de quartier Hochelaga-Maisonneuve. Perceptible à partir des voies publiques, il constitue un point de repère exceptionnel à l’échelle du voisinage ainsi qu’une icône témoignant de la pérennité et de l’histoire de la Cité de Maisonneuve.

Autres occupants marquants
Propriétaires :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire de 1918 à aujourd'hui)
    Le Bain public et gymnase de Maisonneuve est cédé à la Ville de Montréal après l’annexion de la Cité de Maisonneuve à Montréal en 1918. Le Bain Maisonneuve devient officiellement le Bain Morgan le 10 octobre 1961 afin d’éviter toute confusion avec le nouveau Centre récréatif Maisonneuve, inauguré en 1960, rue Viau (actuellement le Centre Pierre-Charbonneau). Il est réaménagé en 1962 par le Service des Travaux Publics et est inauguré comme bain mixte le 16 septembre 1963. Le bain est fermé en juin 2004 afin d’effectuer des travaux de rénovations et de normalisation de ses équipements. On procède à sa réouverture à l’automne 2005.
Autres occupants marquants
Locataires :
  • École de police de la Ville de Montréal
    (locataire de 1920 à 1960)
    Peu après l’annexion de la Cité de Maisonneuve à Montréal, la ville décide d’y installer l’école de police. Les salles d’exercice de tir occupent le sous-sol, et le gymnase leur sert de salle d’entraînement. Suite au départ de cette école en 1960, l’ancienne salle d’exercice de tir est convertie en salle de tir à l’arc et des salles sont aménagées afin de dispenser des cours d’artisanat.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 14 février 2008 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1938
    Fin des travaux : 1938
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Transformations générales, rejointoiement des murs extérieurs, remplacement des châssis.

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1962
    Fin des travaux : 1962
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Rénovations intérieures et réaménagement de la piscine.

    Concepteur de la transformation :
    Paul E. Lapointe (architecte Ville de Montréal)
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 1984
    Fin des travaux : 1984
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Rénovations.

    Concepteur de la transformation :
    Entreprise de construction A.C.E.
     
  • Travaux 4
    Date des travaux : 1990
    Fin des travaux : 1990
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Réfection des fenêtres, remplacement des portes de garage et travaux divers.

    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
  • Travaux 5
    Date des travaux : 2004
    Fin des travaux : 2005
    Restauration ou recyclage du bâtiment.

    Rénovations et normalisation des équipements en vue de la réouverture du bain(réfection de la membrane du toit, réfection des finis des murs, des plafonds et des planchers, mesures correctives sur la conformité des issues.


    Concepteur de la transformation :
    Ville de Montréal
     
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Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de l'Ancienne-Cité-de-Maisonneuve (classé) (2022-03-03).
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans les catégories suivantes :
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Bibliographie sur l'immeuble  

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :

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Avertissement :

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Données mises à jour le 3 décembre 2021