Nouvelle recherche
Base de données sur le patrimoine
  FICHE DU BÂTIMENT 
Identification  
Cliquez sur l'image, pour une version agrandie.
 
Maison Eustache-Rouleau
©Ville de Montréal, 2007
 
Façade sud
©Ville de Montréal, 2006
 
Façade nord
©Ville de Montréal, 2006
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Numéro d'ouvrage :

3784

Nom du bâtiment :

Maison Eustache-Rouleau

Adresse civique :
  • 294, chemin Senneville
Arrondissement ou ville :

Senneville

Ensemble :

Fait partie de : Parc agricole du Bois-de-la-Roche
comprenant aussi

Secteur d'intérêt patrimonial :

Chemin de Senneville

Localisation :
haut de page
Propriété municipale d'intérêt patrimonial  
Catégorie : Bâtiments
Statut de propriété : Propriétaire
Profil : Loisir communautaire
Usage principal actuel : Habitation
Intérêt patrimonial : Bâtiment municipal d'intérêt patrimonial
Type de bâtiment : Maison isolée
haut de page
Construction  
Date de construction initiale :

1836

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Charles Brunet
    (maçon)
    Né dans la paroisse de Sainte-Geneviève, Charles Brunet (1794-1859) exerce à la fois le métier de cultivateur et de maçon. Au cours de sa carrière, Charles Brunet a érigé de nombreuses maisons en pierre, pour la plupart située dans l’ouest de l’île, dont plusieurs avec des murs-pignons découverts comme la maison Eustache-Rouleau, celle-ci ayant toutefois perdue cette caractéristique architecturale. On attribue à ce maçon la construction d’au moins 18 maisons entre 1821 et 1839, parmi lesquelles 11 subsistent toujours.
Nom du propriétaire constructeur :
  • Eustache Rouleau (cultivateur)
    (propriétaire de 1836 à 1867)
    Eustache Rouleau, cultivateur de la paroisse de Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Isle, fait construire une maison de pierre en 1836 sur un terrain situé entre le lac des Deux-Montagnes et le chemin de Senneville (autrefois le chemin du Roi). Eustache Rouleau cède la terre et la maison par donation à son fils Eustache Alexandre en 1867. Celui-ci lègue la propriété à son épouse et sa descendance à son décès.

Commentaire sur la construction

L'inscription gravée sur une pierre située au-dessus de la porte a permis d'identifier l'année de construction de la maison, soit 1836 et non pas 1826 comme le mentionne le Répertoire d'architecture traditionnelle de la Communauté urbaine de Montréal sur l'architecture rurale et le panneau d’interprétation installé devant la maison.

haut de page
Évolution du bâtiment  

Évolution du bâtiment

En 1836, Charles Brunet, un maçon prolifique ayant œuvré principalement dans l’ouest de l’île de Montréal et sur l’île Bizard, construit une maison en pierre à murs pignons découverts pour le cultivateur Eustache Rouleau. La maison demeure la propriété de la famille Rouleau jusqu’en 1898 alors qu’elle est achetée par Henri Schetagne, notaire de la ville de Lachine. La terre et la maison sont vendues en 1908 au sénateur Louis-Joseph Forget, propriétaire des terres adjacentes. Celui-ci intègre la propriété à son domaine agricole nommé Bois de la Roche qu’il exploite à la manière d’un «gentleman farmer». Suite au décès du sénateur Forget survenu en 1911, la maison Eustache-Rouleau et la ferme demeurent la propriété de ses descendants jusqu’en 1991 alors qu’elle est acquise par la Communauté urbaine de Montréal afin de créer un parc régional. Cédée à la Ville de Montréal depuis les fusions municipales en 2002, cette maison divisée en deux logements (à une date inconnue) est actuellement habitée par des locataires.

Histoire de la thématique du groupe ciblé

Dans une volonté de conserver, de mettre en valeur et de rendre accessible le patrimoine naturel et culturel montréalais, la Communauté urbaine de Montréal acquièrent plusieurs grands espaces naturels de l’île de Montréal entre 1970 et 1992 dans le but de créer un réseau de parcs régionaux. Ces neuf grands parcs comprennent au total 657 hectares de bois, 448 hectares de champs et 233 hectares de friches et offrent aux visiteurs une diversité d’activités éducatives et récréatives favorisant le contact avec la nature.

Situé à l’extrême ouest de l’île de Montréal, dans la municipalité du village de Senneville, le parc agricole du Bois-de-la-Roche est issu de l’ancienne ferme du sénateur Louis-Joseph Forget. Ce «gentleman farmer» constitue son domaine à partir des années 1880 en achetant plusieurs terres agricoles situées dans la partie nord du village de Senneville, dont l’ancienne terre de la famille Rouleau en 1908. Au début du XXe siècle, le domaine de Louis-Joseph Forget comprend la pointe Forget où est érigée sa résidence secondaire (maison Louis-Joseph Forget, construite en 1899-1900 selon les plans de l’architecte Edward Maxwell), la pointe Boyer et la ferme du Bois-de-la-Roche. En plus de l’élevage d’un cheptel d’animaux de race, notamment des chevaux d’équitation et des vaches laitières, Louis-Joseph Forget développe un modèle de ferme de multiculture permettant d’approvisionner ses employés, les membres de sa famille et ses invités. À cette époque, la ferme, exploitée par plusieurs employés, comprend des vergers, des vignes, des champs de céréales et de fourrages, un grand potager, ainsi que plusieurs bâtiments de ferme conçus ou modifiés par les architectes montréalais de renom Edward et William Sutherland Maxwell, notamment une écurie, une grange étable, un atelier et un caveau à légume. Après le décès du sénateur Forget en 1911, son domaine est exploité par ses descendants jusqu’en 1991 alors qu’une partie de celui-ci (excluant la pointe Forget et la pointe Boyer) est vendue à la Communauté urbaine de Montréal afin de créer le parc agricole du Bois-de-la-Roche. La CUM s’engage alors à respecter un concept d’exploitation agricole fonctionnelle et polyvalente proposé par l’écologiste Pierre Dansereau. Certains bâtiments sont aujourd’hui loués à des fins de résidence et un projet de réaménagement du parc à des fins éducatives est à l’étude.

Construite par un cultivateur, la maison Eustache-Rouleau est une des quelques 170 anciennes maisons de ferme subsistant sur l’île de Montréal. Les anciennes maisons de ferme construites au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, comptent parmi les plus anciennes constructions de Montréal et témoignent de la colonisation du territoire. Elles ont été érigées pour loger la famille exploitant la terre et souvent plusieurs générations d’une même famille s’y sont succédées. Construites en pierre ou en bois, les premières maisons de ferme sont fortement inspirées de l’architecture vernaculaire française et se caractérisent notamment par une toiture à deux versants, un rez-de-chaussée peu dégagé par rapport au niveau du sol et l’asymétrie des ouvertures. Au cours des décennies, la maison de ferme évolue en adoptant des traits qui témoignent d’une adaptation au climat, aux besoins de la vie courante et à une nouvelle esthétique. Rez-de-chaussée dégagé du sol, ajout de lucarnes amenant la lumière naturelle dans les combles dorénavant habitables, prolongement de l’avant-toit pour abriter la galerie sont autant de caractéristiques propres à la maison dite québécoise. Certaines maisons en pierre de la première moitié du XIXe siècle sont construites avec des murs-pignons exhaussés à la manière d’un mur coupe-feu, ce modèle se retrouvant surtout dans la région de Montréal.

La maison Eustache-Rouleau est un des rares exemples de maisons de ferme de Montréal toujours situés dans un contexte rural. Érigée pour le cultivateur Eustache Rouleau en 1836, cette maison en pierre est l’œuvre du maçon Charles Brunet. Celle-ci possédait à l’origine des murs-pignons découverts comme plusieurs autres bâtiments conçus par Charles Brunet. La maison demeure la propriété de la famille Rouleau jusqu’en 1898 alors qu’elle est achetée par Henri Schetagne, notaire de la ville de Lachine. La terre et la maison sont acquises par le sénateur Louis-Joseph Forget, propriétaire des terres adjacentes. Propriété de la Communauté urbaine de Montréal de 1991 à 2001 puis de la Ville de Montréal depuis les fusions municipales en 2002, cette maison divisée en deux logements (à une date inconnue) est actuellement habitée par des locataires.

Points d'intérêt

La maison Eustache-Rouleau, construite en 1836, est un des plus anciens bâtiments implantés dans les parcs régionaux de Montréal. Érigée avant l’arrivée du sénateur Louis-Joseph Forget dans le secteur, elle est une très bonne illustration historique des activités agricoles qui ont prévalu avant l’urbanisation de l’île de Montréal. La maison Eustache-Rouleau, un exemple représentatif des maisons de ferme construites dans les années 1830, témoigne aussi de l’évolution de la maison en pierre dans la région de Montréal. Plusieurs maisons érigées dans la première moitié du XIXe siècle sont notamment construites avec des murs-pignons découverts. Habitée par la famille Rouleau jusqu’en 1898, elle est aussi une bonne illustration historique d’une pratique courante dans les milieux ruraux au Québec à l’époque, soit le transmission d’une propriété par le biais de la donation de père en fils (entre Eustache Rouleau et son fils Eustache Alexandre).

La partie d’origine de la maison est l’œuvre de Charles Brunet (1794-1859) qui exerce à la fois le métier de cultivateur et de maçon et réalise plusieurs maisons en pierre dans l’ouest de l’île de Montréal et sur l’île Bizard. La maison Eustache-Rouleau s’apparentait autrefois à plusieurs maisons construites par ce maçon et possédait à l’origine des murs-pignons rehaussés par rapport au toit à la manière de murs coupe-feu. Une petite construction en pierre munie d’une cheminée, vraisemblablement un ancien four ou un foyer extérieur, est annexée au mur-pignon est du bâtiment La maison a subi plusieurs modifications au fils des ans témoignant de l’adaptation du bâtiment aux besoins de ses occupants, notamment la suppression de la partie supérieure des murs-pignons découverts, un élément particulièrement vulnérable aux infiltrations et au cycle de gel et dégel, et l’agrandissement du carrée d’origine côté est afin d’augmenter la superficie habitable de la maison.

La maison Eustache-Rouleau, implantée entre le chemin de Senneville et un boisé bordant le lac des Deux-Montagnes, est un élément fondateur du caractère actuel du secteur. Le cadre environnant de la maison, composé de champs encore exploités, des bâtiments de la ferme du Bois-de-la-Roche et d’un boisé, a conservé son caractère rural. Ce paysage rural et la proximité du lac contribuent à la mise en valeur du bâtiment. Celui-ci contribue aussi à renforcer la qualité du lieu et a une incidence importante sur le paysage, notamment en raison de sa visibilité à partir du chemin de Senneville.

Autres occupants marquants
Propriétaires :
  • Louis-Joseph Forget
    (propriétaire de 1908 à 1911)
    Louis-Joseph Forget (1853-1911) est une figure dominante du monde de la finance du Canada à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Né à Terrebonne, il fait ses études au collège Masson et devient commis en 1873 dans une maison de courtage de Montréal. Dès 1876, il fonde sa propre maison de courtage, L. J. Forget et cie. Louis-Joseph Forget occupe ensuite la direction de plusieurs compagnies importantes, notamment la Montreal Light, Heat and Power et la Compagnie de chemin de fer urbain de Montréal, et est nommé sénateur en 1896. Il meurt le 7 avril 1911 à Nice, en France.
  • Communauté urbaine de Montréal
    (propriétaire de 1991 au 2001-12-31)
    Créée en 1970, la Communauté urbaine de Montréal, regroupe toutes les municipalités de l’île. Fournisseur de services à caractère régional, elle exerce diverses compétences dans de nombreux domaines, comme la police et le transport en commun. Entre 1970 et 1992, la CUM se porte acquéreur de plusieurs terrains afin de créer des grands parcs régionaux.
  • Ville de Montréal
    (propriétaire du 2002-01-01 à aujourd'hui)
    À la suite des fusions municipales et la réorganisation administrative de 2002, les bâtiments implantés dans les parcs régionaux appartenant à la CUM deviennent propriétés de la Ville de Montréal.
Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 7 juillet 2010 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1836-1975
    Transformation des murs-pignons découverts.

    Transformation des murs-pignons découverts en murs-pignons couverts par la toiture.
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1836-1975
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Agrandissement de la maison côté est, ajout d’un four ou d’un foyer extérieur annexé au mur-pignon est.
     
  • Travaux 3
    Date des travaux : 1836-1975
    Transformation majeure de la façade.

    Ajout d’une galerie longeant la façade principale.
     
  • Travaux 4
    Date des travaux : 1836-1975
    Transformation majeure de la façade.

    Suppression de la galerie longeant la façade principale.
     
haut de page
Lecture architecturale  
La maison Eustache-Rouleau, dont la partie d’origine de la maison est l’œuvre de Charles Brunet, s’apparentait autrefois à plusieurs maisons construites par ce maçon et possédait à l’origine des murs pignons rehaussés par rapport au toit à la manière de murs coupe-feu. Cette maison en moellons au plan rectangulaire et au toit à deux versants a subi plusieurs modifications au fils des ans témoignant de l’adaptation du bâtiment aux besoins de ses occupants, notamment la suppression de la partie supérieure des murs pignons découverts, un élément particulièrement vulnérable aux infiltrations et au cycle de gel et dégel, et l’agrandissement du carrée d’origine côté est afin d’augmenter la superficie habitable de la maison. Le mur pignon ouest est percé de quatre fenêtres à battants à grands carreaux, alors que celui côté est possède trois fenêtres et une porte. La façade principale, qui possédait autrefois une longue galerie, est munie d’une porte encadrée par quatre fenêtres, tandis que le mur arrière est percé de deux fenêtres et d’une porte protégée par un petit vestibule en bois. Une petite construction en pierre munie d’une cheminée, vraisemblablement un ancien four ou un foyer extérieur, est annexée au coin nord-est du bâtiment.
haut de page
Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes :Le bâtiment est identifié aux inventaires patrimoniaux dans la catégorie suivante :
haut de page
Bibliographie sur l'immeuble  

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :

haut de page
 
Avertissement :

Ce site Web a été produit pour des fins d'information et n'a pas de valeur légale. Pour obtenir de l'information officielle sur un statut de protection légale ou réglementaire, communiquez directement avec l'arrondissement ou la ville concernés et la Direction de Montréal du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

 
Droits réservés, 2005-2024
Données mises à jour le 26 août 2012