Domaine Holton

Westmount

 Plan de localisation

En 1663, les sulpiciens deviennent seigneurs de l’île de Montréal et planifient le développement du territoire pour l’ouvrir à la colonisation. À l’extérieur de la ville naissante, le territoire est divisé en concessions et consacré à l’agriculture. Dès 1695, les premières terres de la côte Saint-Antoine sont concédées. Lors du recensement de 1731, une dizaine de familles habitent et défrichent les terres traversées par le chemin Côte Saint-Antoine, dont le tracé correspond selon certaines sources à celui d’un ancien sentier amérindien.

Vers la fin du XVIIIe siècle, le secteur est convoité par d’importants marchands de fourrure qui établissent leur maison de campagne au pied de la colline. Leur arrivée met fin à l’occupation strictement rurale de la côte Saint-Antoine. Les terres à l’ouest du secteur du domaine Holton sont les premières à être acquises à des fins de villégiature. À cette époque, les domaines de Simon Clarke et de William McGillivray sont développés à l'ouest du secteur et les actuelles avenues Clarke et Rosemount sont ouvertes.

Les terres du secteur sont exploitées à des fins agricoles jusqu'à la fin de cette période.

Malgré l’éloignement du centre des affaires, l’élite économique montréalaise s’intéresse à la colline de Westmount qui offre des vues sur la campagne environnante. Plusieurs hommes d’affaires associés au domaine du transport ferroviaire et maritime font construire leur villa, généralement accompagnée de vergers et de jardins, sur les flancs de la colline.

Vers la moitié du XIXe siècle, les familles Clarke et McGillivray se départissent d’une grande partie de leur terres. On assiste alors aux premières phases de densification de Westmount.

À cette époque, l’honorable Luther Hamilton Holton, fondateur du Grand Trunk Railway, fait construire la résidence « Mount Pleasant » au centre de sa propriété, dans la partie nord de l'actuel secteur du domaine Holton. L’avenue Mount-Pleasant permet, à cette époque, d'accéder à cette résidence aujourd’hui disparue.

En 1873, alors qu'un noyau villageois se constitue à l'ouest du domaine Holton, la côte Saint-Antoine est incorporée sous le nom de village de la côte Saint-Antoine.

À cette époque, la propriété de Luther Hamilton Holton est progressivement subdivisée. La partie au nord de la résidence « Mount Pleasant » est lotie dès 1879 alors que la partie sud de la propriété ne l’est qu’à partir de 1890. Selon certaines sources, il y aurait eu une carrière de pierre sur l’avenue Holton. Cette présence expliquerait la topographie du secteur et le lotissement tardif de cette section. Bien que le secteur du domaine Holton soit totalement loti à la fin de cette période, aucune résidence n’y est encore construite.

En 1895, le village de la côte Saint-Antoine prend le nom de Cité de Westmount. Cette même année, le maire de l’époque, James Henry Redfern, s’entend avec le supérieur de Saint-Sulpice afin de permettre l’accès au chemin de la Côte-des-Neiges à travers le domaine de la Montagne. L’ouverture de The Boulevard et le développement des nouveaux moyens de transport permettent dès lors le lotissement des terres sur le versant sud de la colline.

Entre 1895 et 1914, le secteur du domaine Holton attire de nombreux promoteurs qui y font construire, par petits ensembles, des maisons en rangée. Dans la partie nord du secteur, la démolition de la résidence « Mount Pleasant » permet la reconfiguration de l'avenue Mount-Pleasant ainsi que le lotissement du terrain.

Le secteur du domaine Holton n’a subi aucune modification majeure depuis 1914, mis à part la construction de quelques maisons en rangée sur les avenues Holton et Wood. Celles-ci ont été construites dans le même esprit que celles du voisinage.

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du secteur,
veuillez consulter les sources suivantes :

• BAnQ, Cartes et plans
• Beaupré et Michaud, Westmount (1988)
• CUM, Résidences, p. 450 à 453
• Gubbay, La petite montagne (1985)
• Rémillard, Styles et bâtiments
• Ville de Montréal, évaluation Westmount
• Westmount: son patrimoine immobilier (1991)