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FICHE DU SECTEUR
Cimetière Mont-Royal
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Nom
du secteur : |
Cimetière Mont-Royal
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Arrondissement ou ville
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Outremont (Montréal)
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Localisation :
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Plan de localisation
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Ce secteur du territoire outremontais qui occupe le versant nord-est du mont Royal accueille le cimetière Mont-Royal, qui présente un caractère pittoresque à la manière des jardins anglais. Sur ses 66 hectares se déploient des arrangements paysagers enchanteurs constitués d’allées sinueuses et de vallons irréguliers. On y trouve un grand nombre de monuments exceptionnels ainsi que plusieurs caveaux appartenant à des familles bien en vue de Montréal. Le portail d’entrée et la chapelle d’influence néogothique située à proximité forment un ensemble remarquable.
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Chemin sinueux du cimetière Mont-Royal. ©Ville de Montréal, 2009
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Le cimetière Mont-Royal. ©Ville de Montréal, 2009
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Monuments funéraires du cimetière Mont-Royal. ©Ville de Montréal, 2009
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Un voisinage, son histoire |
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Développement du milieu urbain |
En 1663, les sulpiciens deviennent seigneurs de l’île de Montréal et planifient le développement du territoire pour l'ouvrir à la colonisation. Leur supérieur, Dollier de Casson, établit, en 1694, un plan de développement de la côte Sainte-Catherine et mandate l’ingénieur Gédéon de Catalogne pour circonscrire les terres à concéder.
En raison de sa topographie qui rend impossible son exploitation agricole, le mont Royal demeure à l’état sauvage jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. À partir des années 1830, les flancs du mont Royal deviennent un lieu prisé pour les mieux nantis, majoritairement anglophones, qui y construisent de vastes résidences secondaires. Le Dr Michael McCulloch, professeur de médecine à McGill, figure parmi ces nouveaux arrivants. À cette époque, Montréal s’urbanise rapidement et les cimetières urbains deviennent très vite saturés. Afin d’éloigner les lieux d’inhumation de la population, on recherche de nouveaux terrains en périphérie de la ville.
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Développement du milieu urbain |
En 1847, la Compagnie du Cimetière Mont-Royal, issue de la communauté protestante de Montréal, est constituée. En 1849, touchée par la fièvre typhoïde et d'autres problèmes d'hygiène publique, la communauté protestante anglophone, qui représente alors un tiers des Montréalais, est de plus en plus préoccupée par d’éventuelles épidémies et désire aménager des lieux de sépulture à la campagne pour éloigner les morts de la population. Dans les années 1850, certains propriétaires du village d’Outremont lotissent leurs terrains pour la revente. Dans cette foulée, la Compagnie du Cimetière Mont-Royal acquiert, en 1851, une section du mont Royal appartenant à la ferme Spring Grove du Dr McCulloch afin d’y établir un cimetière.
En 1852, la mise en chantier du cimetière débute, selon les plans des paysagistes américains James Sidney et James P. W. Neff. Dans l’esprit romantique des cimetières britanniques et américains ruraux du XIXe siècle, les concepteurs créent des aménagements à l’anglaise aux accents pittoresques. Les voies sinueuses de la nécropole tiennent compte de la topographie accidentée des lieux en s’implantant sans perturber le caractère naturel. Des îlots de formes variées sont agrémentés de nombreux arbres, bosquets et étangs. C’est cette même année que le cimetière accueille sa première sépulture.
À l’extérieur du secteur, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, voisin, est aménagé en 1854-1855. Le cimetière Mont-Royal poursuit son développement et s'agrandit en annexant des parcelles de terrains avoisinants, dont celles de William Tait en 1855 et de John Redpath en 1864. Au fil des années, les sections de la communauté espagnole et portugaise Shearith Israel et de la congrégation juive Shaar Hashomayim s’ajoutent au cimetière.
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Développement du milieu urbain |
De 1891 à 1954, l’architecte paysagiste Ormiston Roy est en charge du cimetière. Il contribue à préserver une continuité dans la façon pittoresque d’aménager le cimetière, qui se développe sans cesse sur les flancs du mont Royal. De ses nombreuses visites dans des cimetières américains, Ormiston Roy retient des idées pour accentuer le caractère naturel et pastoral des lieux, dont l’utilisation d’un plus grand nombre de végétaux pour balancer l’effet des monuments de pierre.
En 1901, la Compagnie du Cimetière Mont-Royal entreprend l’édification du premier crématorium au Canada. La première crémation a lieu l’année suivante. De plus, le cimetière devient un lieu de promenade très apprécié des Montréalais, si bien qu’en 1908, la Montreal Tramway Company offre un service à destination du cimetière trois fois par semaine. Plus tard, soit en 1920, la compagnie échange avec Montréal des terrains pour permettre la construction de la voie Camillien-Houde menant au parc du mont Royal.
Au fil des années, certaines sections du cimetière regroupant des communautés particulières se distinguent par leur aménagement. On trouve ainsi des sections réservées aux militaires, aux enfants, aux pompiers, aux matelots et aux membres de certaines sociétés de bienfaisance. La variété des monuments, tant du point de vue des formes, des matériaux que de leur aménagement, ne nuit aucunement à l’effet d’ensemble où dominent sobriété et simplicité.
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Développement du milieu urbain |
Alors que la ville d’Outremont est presque entièrement construite après la Deuxième Guerre mondiale, le cimetière poursuit ses activités et consolide ses aménagements. Les principaux chemins sont pavés en 1952 et les automobilistes peuvent accéder au sommet de la montagne en traversant le cimetière. Trois ans plus tard, la rénovation du crématorium améliore son efficacité et son apparence. Puis, en 1958, les bureaux du cimetière, jusque-là logés au centre-ville de Montréal, sont aménagés dans l’ancienne résidence du régisseur.
À partir des années 1960, on note une diminution marquée de la population d’origine britannique et la clientèle protestante du cimetière est progressivement remplacée par les nouveaux Montréalais en provenance notamment de Grèce, d’Ukraine, de Chine et du Moyen-Orient. Dans les années 1990, le cimetière procède à un changement d’orientation et accentue son rôle historique en tant qu’institution pluraliste et lieu patrimonial naturel. La Commission des lieux et monuments historiques du Canada l’intègre en 1999 à sa liste des lieux historiques nationaux. Sa grande beauté et son calme continuent d’attirer quotidiennement bon nombre de randonneurs et d’ornithologues.
La Ville d’Outremont est fusionnée à la Ville de Montréal lors de la réorganisation municipale de 2002 et le cimetière du Mont-Royal fait dorénavant partie de l’arrondissement d’Outremont.
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