Rue Saint-Denis (entre Rosemont et Beaubien Est)

Rosemont—La Petite-Patrie (Montréal)

 Plan de localisation

Au début du XVIIIe siècle, les sulpiciens, seigneurs de l’île de Montréal, ouvrent à la colonisation la côte de la Visitation. Les terres vouées à l’agriculture s’alignent en de longues bandes étroites de part et d’autre du chemin de la côte de la Visitation qui deviendra l’actuel boulevard Rosemont. Par ailleurs, l’exploitation de gisements de calcaire, dès 1780, autour de la sinueuse rue des Carrières constitue autre activité importante des environs.

En 1879, le secteur présenté ici est toujours inclus sur la vaste terre de la famille Comte. L’urbanisation s’enclenche avec l’arrivée du tramway Millen, mis en service par la Montreal Park and Island en 1893. Les travailleurs bénéficient désormais d’un transport public et peuvent ainsi quitter les vieux quartiers pour s’établir en périphérie.

Dans les années qui suivent l’arrivée du tramway, la société immobilière Boulevard Saint-Denis achète la terre de la famille Comte pour la diviser en lots. La rue Saint-Denis forme l’artère de prestige au centre du lotissement envisagé : elle est plus large que les autres et ses terrains, desservis à l’arrière par une ruelle, sont plus profonds qu’ailleurs. Signe de son importance, c’est sur la rue Saint-Denis, à l’angle de la rue Beaubien, qu’on prévoit édifier l’église. La paroisse de Saint-Édouard, fondée en 1895, compte alors une centaine de familles dispersées sur le territoire de la paroisse. À preuve, en 1907, on n’y trouve dans le secteur que quatre bâtiments.

Le peuplement de la rue Saint-Denis commence au début des années 1910. Des séries d’habitations sont alors construites près de l’actuelle église Saint-Édouard, érigée entre 1901 et 1917. Ces premiers immeubles ont des façades de pierre.

En 1914, entre la rue de Bellechasse (anciennement Comte) et le boulevard Rosemont (anciennement de Fleurimont), on ne dénombre que cinq duplex, situés à l’est de la rue Saint-Denis. En 1907, un dispensaire pour enfants est fondé dans l’une de ces maisons. L’hôpital Sainte-Justine est alors incorporé en 1908 et c’est en 1914 que l’établissement emménage dans un premier véritable hôpital, sur le site de l’actuelle Cour de la jeunesse.

L’expansion du quartier Saint-Édouard reprend après la Première Guerre mondiale et se poursuit jusqu’à la fin des années 1920. Le tissu urbain se densifie et de nouvelles séries d’habitations contiguës comblent graduellement les espaces libres à l’ouest et à l’est de la rue Saint-Denis. L’usage du revêtement de brique caractérise dorénavant les nouvelles constructions.

Après la Seconde Guerre mondiale, tous les emplacements sont occupés. En 1955, la rue Saint-Denis présente une longue enfilade de triplex, entre les rues de Bellechasse et Beaubien. L’hôpital Sainte-Justine a étendu ses activités dans la partie sud du tronçon. On y trouve alors, outre les différentes sections de l’hôpital, une résidence pour les employés et une chapelle aujourd’hui démolies. L’hôpital s’établit sur son emplacement actuel de la côte Sainte-Catherine en octobre 1957.

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du secteur,
veuillez consulter les sources suivantes :

• BAnQ, Cartes et plans
• Ethnotech, Macro-inv. Saint-Édouard (1983), p.22
• Gratton, Pignon sur rue (1991), p.254
• Ville de Montréal, évaluation Rosemont (2005)
• Ville de Montréal, évaluation Rosemont (2005) (http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=2240,2893649...)