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FICHE DU SECTEUR
Canal de Lachine

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Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
 Nom du secteur :

Canal de Lachine

Arrondissement ou ville :

Le Sud-Ouest (Montréal)

Localisation :

Plan de localisation Plan de localisation

Le secteur est constitué de la voie navigable du canal de Lachine, jalonnée par des écluses et des ponts. Plusieurs édifices industriels anciens en brique rouge, construits à partir du milieu du XIXe siècle, de taille et de forme variées, sont implantés aux abords du canal. Une étroite bande de verdure parcourt les berges du canal sur toute sa longueur.
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Canal Lachine, vers le nord-est
©Ville de Montréal, 2006
 
Canal Lachine, vers le nord-est
©Ville de Montréal, 2006
 
Écluse de Côte-Saint-Paul, vers le sud-ouest
©Ville de Montréal, 2006
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Un voisinage, son histoire  
 

1642-1820

   
Développement du milieu urbain

La ville de Montréal, alors appelée Ville-Marie, est fondée en 1642 par Paul Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) et Jeanne Mance (1606-1673). En 1663, les sulpiciens deviennent seigneurs de l’île de Montréal. Ils concèdent alors des terres dans le sud-ouest de l’île, notamment à des communautés religieuses, mais conservent un grand domaine agricole près de la ville naissante, nommé ferme Saint-Gabriel. À cette époque, les rapides de Lachine forment une barrière naturelle à la navigation sur le Saint-Laurent à la hauteur de l’archipel de Montréal. Or, dès les années 1670, les sulpiciens élaborent un système de canalisation de quelques cours d’eau existants, système qui relie la pointe à Callières au lac Saint-Louis. Cet ensemble de canaux a pour but de contourner les rapides, mais vise également à fournir de l’énergie hydraulique pour alimenter les moulins à farine. Ce projet a été entamé, mais les travaux n’ont toutefois pas été complétés.

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1821-1842

   
Développement du milieu urbain

Le canal de Lachine, construit entre 1821 et 1825, permet enfin aux embarcations de contourner les rapides de Lachine. Des centaines d’ouvriers, pour la plupart issus de l’immigration irlandaise, participent à la réalisation de cette nouvelle infrastructure. Plusieurs d’entre eux habitent à proximité du chantier, dans le nouveau faubourg appelé Griffintown. Le canal, d’une longueur de 15 kilomètres, suit le tracé des premiers ouvrages des sulpiciens et revêt une grande importance historique et stratégique car il contribue à faire de Montréal une plaque tournante des transports en Amérique du Nord au XIXe siècle. Dès son inauguration, il constitue une composante essentielle du réseau de navigation entre Montréal, l'Outaouais et les Grands Lacs. Ce réseau concurrence son rival new-yorkais, le canal Érié, qui, à partir de la ville d'Albany, relie le fleuve Hudson au lac Érié.

La mise en service du canal de Lachine a cependant peu d’impact sur le développement urbain des territoires riverains, qui conservent une vocation essentiellement agricole jusqu’au milieu du XIXe siècle. On voit toutefois apparaître quelques villages ouvriers au nord du canal, qui formeront plus tard le quartier Saint-Henri.

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1843-1889

   
Développement du milieu urbain

En 1843, pour répondre à la transformation de l’industrie et de la navigation, ainsi que pour faire face à la concurrence du canal Érié, le gouvernement du Canada-Uni entreprend le déploiement des réseaux de canaux du Saint-Laurent. Le canal de Lachine est alors élargi et réaménagé entre 1843 et 1848 et des prises d’eau permettant l’utilisation de l’énergie hydraulique sont établies à proximité du bassin numéro 2, de l’écluse Saint-Gabriel et de la côte Saint-Paul.

Ces travaux attirent un grand nombre d’industries le long des berges du canal et donnent un essor considérable au développement économique et urbain des territoires riverains. Dès les années 1850, plusieurs entreprises se concentrent à proximité de l’écluse Saint-Gabriel, où une dénivellation entre les niveaux d’eau crée une force hydraulique qui peut être exploitée. Parmi ces entreprises, on retrouve les chantiers maritimes d’Augustin Cantin, la raffinerie de sucre de John Redpath, la corderie de John Converse et la scierie de Thomas Shearer. Parallèlement, la ferme Saint-Gabriel, traversée par le canal, est subdivisée à des fins résidentielles et industrielles. Les nouvelles municipalités de Saint-Gabriel et de Côte-Saint-Paul se développent au sud du canal, alors que le village de Saint-Henri, situé au nord, se transforme à partir des années 1860 en une véritable banlieue industrielle.

Architecture

Atelier / entrepôt / usine / garage (bâtiment modifié pour accueillir un nouvel usage)
 
Atelier / entrepôt / usine / garage (bâtiment modifié pour accueillir un nouvel usage)
 
Atelier / entrepôt / usine / garage (bâtiment modifié pour accueillir un nouvel usage)

Maison en rangée
    
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1890-1958

   
Développement du milieu urbain

En 1890, le canal de Lachine est considéré comme le plus grand centre manufacturier et industriel au Canada. La majeure partie du territoire attenant au canal est urbanisée et la population des quartiers, tout comme celle des nouvelles municipalités qui le bordent, s’accroît rapidement.

Le début du XXe siècle marque la disparition des plus petites entreprises situées le long du canal, qui cèdent la place à d’imposants complexes industriels. L’édifice de la filature Belding Corticelli, agrandi à plusieurs reprises à partir de 1893, de même que la raffinerie de sucre Redpath, dont la construction s’échelonne sur plusieurs décennies à partir des années 1850, en viennent à occuper une grande partie des berges, près de l’écluse Saint-Gabriel. Les bâtiments de la Merchants Manufacturing Co., édifiés entre 1880 et 1916, ainsi que ceux de la Canada Malting, érigés en 1905, tous deux situés au sud de la rue Saint-Ambroise à Saint-Henri, sont remarquables par leur grande taille. À la pointe Saint-Charles, l’édifice de la compagnie Northern Electric, construit en 1913, rehaussé et agrandi dans les années 1920, domine également le paysage urbain du quartier.

La Grande Dépression des années 1930 donne un coup dur aux entreprises du canal de Lachine et annonce le déclin de ce grand complexe. À partir de la fin des années 1950, le secteur du canal de Lachine perd progressivement sa vocation industrielle.

Architecture

Atelier / entrepôt / usine / garage
 
Halle d'exposition
  
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1959 à aujourd'hui

   
Développement du milieu urbain

L’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, qui permet aux navires d’accéder directement aux ports des Grands Lacs, ainsi que l’essor du transport par camion, contribuent à la fermeture du canal de Lachine en 1970. Résidents et entreprises délaissent les anciens quartiers en bordure du canal pour s’installer dans les banlieues et les parcs industriels desservis par les nouvelles infrastructures routières.

La désignation du canal de Lachine en 1996 par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada en tant que berceau de l’industrialisation au pays, ainsi que sa réouverture en 2002 à la navigation de plaisance, accompagnent un mouvement de réhabilitation de ses berges et des quartiers attenants. Le recyclage d’anciennes usines en habitations et la création d’un parc linéaire sillonné d’un réseau de pistes cyclables consacrent les nouvelles vocations résidentielle et récréotouristique du secteur. L’architecture et les ouvrages de génie du secteur rappellent aujourd’hui le rôle déterminant du canal de Lachine dans le développement industriel et urbain des quartiers du sud-ouest de Montréal.

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Bibliographie  
 

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du secteur,
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Données mises à jour le 18 mai 2012