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FICHE DU SECTEUR
Rue Sherbrooke (entre Aylmer et Amherst)
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Nom
du secteur : |
Rue Sherbrooke (entre Aylmer et Amherst)
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Arrondissement ou ville
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Le Plateau-Mont-Royal (Montréal)
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Localisation :
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Plan de localisation
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Ce secteur comprend le côté nord de la rue Sherbrooke qui fait partie de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. La rue Sherbrooke, dont le tracé suit la topographie de la terrasse dite de la Côte-à-Baron, comporte une grande variété de types architecturaux. On y retrouve des résidences bourgeoises du XIXe siècle, des maisons contiguës, des petits immeubles d’appartements, quelques édifices institutionnels de prestige, ainsi que des grands immeubles de bureaux et d’appartements plus récents. Il en résulte un environnement hétérogène où se côtoient des maisons de deux ou trois étages et des tours de plus de 20 étages, dont les marges avant varient considérablement.
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Rue Sherbrooke, côté nord, vers l’est ©Ville de Montréal, 2006
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Rue Sherbrooke, côté nord, vers l’est ©Ville de Montréal, 2006
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Rue Sherbrooke, vers l’ouest ©Ville de Montréal, 2006
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Un voisinage, son histoire |
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Développement du milieu urbain |
La ville de Montréal, alors appelée Ville-Marie, est fondée en 1642 par Paul Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) et Jeanne Mance (1606-1673). En 1663, le roi de France accorde la seigneurie de l'île de Montréal au Séminaire de Saint-Sulpice à Paris. En tant que seigneurs de Montréal, les sulpiciens planifient le développement du territoire pour l'ouvrir à la colonisation. À l'extérieur de la ville fortifiée, le territoire est progressivement concédé, défriché et consacré à l'agriculture. Au pied de la montagne, les Messieurs de Saint-Sulpice se réservent un vaste domaine et concèdent d’immenses terres à de riches propriétaires terriens. À partir de 1760, des membres de la bourgeoisie anglophone de Montréal acquièrent des terres sur les flancs sud du mont Royal, dans la partie ouest du secteur, pour se construire des villas.
Le premier segment tracé de cette rue est situé entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Saint-Denis actuels. La rue Sherbrooke (anciennement rue Sainte-Marie) est tracée dans le cadre d’un projet de lotissement planifié dans les années 1760 par Pierre Foretier et nommé le faubourg Saint-Pierre. La vente des lots, qui devance de plusieurs décennies l’étalement vers le nord de la ville, est un échec. Les rues tracées et les lots subdivisés sont cependant conservés et la rue Sherbrooke est peu à peu prolongée vers l’ouest au cours des années. Sa localisation au commencement de la terrasse dite de la Côte-à-Baron en fait une voie de communication est-ouest privilégiée à la limite nord de la ville.
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Développement du milieu urbain |
À partir de 1835, la ville commence à prendre de l'expansion au-delà de la rue Sherbrooke, alors que débute le lotissement des grandes propriétés du plateau. Plusieurs résidences bourgeoises se construisent ainsi le long de la rue Sherbrooke. De l’époque 1835-1860, on peut souligner les demeures William Collis Meredith (maison Notman) et John Gordon MacKenzie (maison Cytrynbaum), construites selon le goût néoclassique de l’époque.
En 1862, on prolonge la rue Sherbrooke à l’est de la rue Saint-Denis jusqu’à la rue Amherst. Ce prolongement traverse trois grandes propriétés : celles de Côme-Séraphin Cherrier, Joseph-Charles-Hubert Lacroix et T. R. Johnson, qui sont subdivisées à leur tour. D’autres vastes demeures isolées et contiguës sont alors érigées sur cette nouvelle section de la rue Sherbrooke, qui devient un lieu prisé par la bourgeoisie montréalaise. On y trouve également plusieurs édifices institutionnels de prestige, dont le Commercial and Technical High School et la résidence de la communauté anglicane des Sœurs de St. Margaret. De plus, le monastère du Bon-Pasteur, l’Institut de Technologie de Montréal et le collège Mont-Saint-Louis sont bâtis du côté sud de la rue Sherbrooke, juste à l’extérieur du secteur. La densification entamée au milieu du XIXe siècle s’intensifie au début du XXe siècle et le secteur est entièrement construit lorsque commence la Première Guerre mondiale.
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Développement du milieu urbain |
À partir de la Première Guerre mondiale, la circulation augmente sur la rue Sherbrooke et ce nouvel achalandage affirme son caractère de prestige et favorise le développement du commerce. Déjà en 1930, des groupes d’hommes d’affaires demandent de transformer la rue Sherbrooke en artère commerciale, à l’image de la 5e Avenue à New York. Les riches propriétaires quittent peu à peu le secteur et plusieurs opulentes demeures sont transformées en appartements, en clubs privés, en immeubles de bureaux, ou encore en hôtels.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la congestion automobile devient un problème de plus en plus préoccupant. La Ville de Montréal décide alors d’élargir la rue Sherbrooke entre les rues Union et Amherst. Cela entraîne la démolition de plusieurs bâtiments du côté nord de la rue. Les parcelles libérées par les démolitions font l’objet d’une forte pression à la densification et de grandes tours de bureaux et d’appartements apparaissent dans les années 1960 et 1970. Plusieurs belles demeures sont conservées, notamment grâce à la sensibilisation de plus en plus marquée face au patrimoine architectural et à leur classement en tant que monuments historiques.
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du secteur,
veuillez consulter les sources suivantes :
- BAnQ, Cartes et plans
- CBC, Chemins de la mémoire (1990-99), T.2, pp. 98-99
- CUM, Édifices scolaires (1980), pp. 30-33
- CUM, Résidences, pp. 92-93, 168-169, 192-193
- Ethnotech, Macro-inv. La Fontaine
- Ethnotech, Macro-inventaire mont Royal
- Gratton, Pignon sur rue (1991), pp. 150-193
- Patri-Arch, Connaissance du mont Royal (2003)
- Patri-Arch, Étude typomorpho. Plateau (2003)
- Pinard, Montréal, histoire architecture, T.1 pp. 135-140, 257-261, T.4 pp. 95
- Rémillard, Styles et bâtiments, p. 37
- Ville de Montréal, évaluation Plateau (2005) (http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=2240,2893649...)
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