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  FICHE DU BÂTIMENT 
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Façade principale et façade latérale vues de la rue Notre-Dame.
©Denis Tremblay, 2014
 
En 1923, pendant les travaux de reconstruction après l'incendie de 1922.
Archives de la ville de Montréal, VM6/R3067.2-1
 
Hôtel de ville de Montréal, Notman & Sandham, v. 1878.
©Musée McCord d'histoire canadienne, Montréal, VIEW-808. Collaboration spéciale dans le cadre d'une entente de partenariat.
Les termes précédés d'un sont définis au glossaire.
Nom du bâtiment :

Hôtel de ville

Autre appellation :
  • Palais municipal
Adresses civiques :
  • 275, rue Notre-Dame Est
  • place Vauquelin
    (façade latéralesans numéro civique)
  • 510, rue Gosford
    (façade latérale)
  • Champ-de-Mars
    (façade secondairesans numéro civique)
Arrondissement ou ville :

Ville-Marie (Montréal)

Secteur d'intérêt patrimonial :

Vieux-Montréal

Localisation :
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Construction  
Date de construction initiale :

1872-1878

Nom du concepteur de la
construction initiale :
  • Alexander Cowper Hutchison
    (architecte)
    Alexander Cowper Hutchison (Montréal, 1838 – Montréal, 1922) fait d’abord l’apprentissage du métier de tailleur de pierre au sein de l’entreprise de son père, un entrepreneur de construction. Il suit ensuite des cours au Mechanics’ Institute, puis commence à pratiquer le métier d’architecte à partir de 1865. Au début des années 1870, il se joint à Henri-Maurice Perrault pour la conception de l’Hôtel de ville de Montréal (1872-1878) et, en 1876, il forme avec le Britannique Alexander Denton Steele (Grande-Bretagne, 1841 – Grande-Bretagne, 1890) l’agence Hutchison and Steele. Active jusqu’en 1890, cette dernière signe entre autres le musée Peter Redpath de l’Université McGill (1880-1882). Dans les années 1890, Hutchison pratique en solo et réalise notamment l’église Erskine and American sur la rue Sherbrooke (1891-1894). En 1898, il s’associe avec son fils William Burnet et son gendre George Winks Wood (Montréal, 1863 ― Montréal, 1941) pour former l’agence Hutchison and Wood. On doit entre autres à ce bureau le gratte-ciel de la Canadian Express sur la rue McGill (1906-1908). En 1909, John Melville Miller (Montréal, 1875 ― Montréal, 1948) se joint au groupe (Hutchison, Wood and Miller). Miller quitte la firme en 1919, mais cette dernière poursuit ses activités sous le nom de Hutchison and Wood. L'agence survit au décès de Hutchison, survenu en 1922, et obtient des contrats jusque dans les années 1930.

    Alexander C. Hutchison aura pratiqué l’architecture à Montréal pendant plus de 50 ans. Il fut très impliqué dans sa profession comme dans la vie publique. Il fut ainsi président de l’Association des Architectes de la Province de Québec (AAPQ) en 1890 et en 1895-1896 et le deuxième maire de la ville de Westmount.
  • Henri-Maurice Perrault
    (architecte)
Nom du propriétaire constructeur :
  • Ville de Montréal
    (propriétaire du 1867-06-29 à aujourd'hui)

Commentaire sur les travaux

Les travaux d'excavation débutent à l'automne 1872 et les fondations sont achevées en décembre 1873. Les travaux de maçonnerie et de charpente des étages commencent en 1874. L'inauguration a lieu le 11 mars 1878.

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Élévation, rue Notre-Dame Est.
©Ville de Montréal, vers 1995.
 
Élévation arrière, Champ-de-Mars.
©Ville de Montréal, vers 1995.
 
Élévation latérale droite, rue Gosford.
©Ville de Montréal, vers 1995.
 
Histoire  

Histoire du bâtiment

L'hôtel de ville est construit entre 1872 et 1878, puis modifié de 1923 à 1926 après un incendie survenu en 1922. Il est situé dans un secteur traditionnellement voué à l'administration publique. Il occupe un vaste site entre la rue Notre-Dame et le champ de Mars, en face du château Ramezay. L'excavation commence en 1872 en lieu et place de jardins créés plusieurs décennies plus tôt pour la résidence et les bureaux montréalais des gouverneurs du Bas-Canada. La construction de l'édifice proprement dit débute en 1874 d'après les plans des architectes Alexander Cowper Hutchison et Henri-Maurice Perrault. L'inauguration a lieu le 11 mars 1878. Le Conseil municipal et la mairie, installés au marché Bonsecours depuis 1852, y emménagent à demeure.

Un incendie survenu en mars 1922 oblige la Ville à reconstruire l'édifice. Seuls les murs extérieurs sont conservés. Un étage de pierre est ajouté; les toits brisés sont construits différement. On confie le projet aux architectes de la Ville, Louis Parant d'abord puis L. J. D. Lafrenière, lesquels sont supervisés par une commission consultative d'architectes dirigée par Jean-Omer Marchand. C'est ce dernier qui propose le remplacement du sommet du pavillon central par un campanile plus élancé. Le chantier avance rondement dès 1923. L'inauguration de l'immeuble reconstruit a lieu le 15 février 1926. Quelques années plus tard, soit en 1932, l'édifice est agrandi à l'arrière vers le champ de Mars. L'architecte Siméon Brais est responsable des travaux qui se terminent en 1934.

À compter de 1990, des travaux majeurs de restauration et de mise en valeur sont réalisés. Une restauration importante a lieu de 1990 à 1992 à l'occasion du 350e anniversaire de Montréal, avec notamment des éléments de pierre taillée au niveau de l'étage de comble, à l’arrière. En 2000, un nouvel éclairage architectural est inauguré dans le cadre du Plan lumière du Vieux-Montréal. Enfin, les toits et les corniches en cuivre ainsi que des éléments d’ornementation font l’objet de travaux de restauration de 2008 à 2010.

Autres occupants marquants
Locataires :
  • Jean-Louis Beaudry

  • William Workman

  • Francis Cassidy

  • Aldis Bernard

  • Hormisdas Laporte

  • Médéric Martin

Transformations majeures :
(dernière mise à jour le 25 novembre 2009 )
  • Travaux 1
    Date des travaux : 1923
    Fin des travaux : 1926
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Modification à la volumétrie verticale du bâtiment.

    Ajout d'un ou de plusieurs étages au bâtiment.

    Reconstruction suite à l'incendie du 4 mars 1922. Un étage de pierre est ajouté; la toiture est différente de l'ancienne.

    Louis Parant, l'architecte de la Ville, dessine les plans originaux. Il démissionne en 1923 et le parachèvement du projet est confié à son successeur, J. L. D. Lafrenière. Un comité d'experts, sous la direction de Jean-Omer Marchand, supervise toutes les étapes du projet.

    Concepteurs de la transformation :
    Louis Parant (architecte -- architecte principal)
    J. L. D. Lafrenière (architecte)
    Jean-Omer Marchand (architecte -- architecte superviseur)
    David Jerome Spence (architecte -- architecte superviseur)
    Dalbé Viau (architecte -- architecte superviseur)
    Louis-Alphonse Venne (architecte -- architecte superviseur)
    Ernest Cormier (architecte -- architecte superviseur)
     
  • Travaux 2
    Date des travaux : 1932
    Fin des travaux : 1934
    Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.

    Agrandissement de 210 pieds sur 60 en pierre du côté de l'esplanade du Champ-de-Mars.



    Concepteur de la transformation :
    Siméon Brais (architecte)
     
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L’avant-corps central de la façade principale.
©Denis Tremblay, 2003
 
Détail de la façade.
©Denis Tremblay, 2003
 
Un des lampadaires de l’entrée.
©Ville de Montréal, 2006
 
Lecture architecturale  
Le monumental hôtel de ville est situé au coeur du secteur administratif traditionnel de Montréal, au sommet d'un « dos-d'âne » naturel, rue Notre-Dame. Le corps principal de bâtiment et la terrasse de l'adjonction de 1934 surplombent le champ de Mars. Grâce à cet emplacement, les façades en pierre grise de Montréal (calcaire) de l’édifice, ses toits en cuivre et son campanile sont visibles de loin, et ce malgré l’absence de réelle mise en perspective de la façade principale. L’édifice comprend un étage de soubassement, trois étages principaux – incluant le rez-de-chaussée surélevé – et un étage de comble surmonté par de hauts toits brisés et par un campanile.

La façade principale présente une composition symétrique en cinq parties verticales comprenant un avant-corps central et des pavillons d’angle. Ces divisions équilibrent les séparations horizontales créées par les différents types d’étages. Le haut comble, les cheminées et le campanile accentuent quant à eux la hauteur et la monumentalité de l’ensemble. La composition et le vocabulaire architectural appartiennent à la tradition classique et plus particulièrement à celle de la France, ce que confirment d’emblée les hauts toits brisés à la Mansart mais aussi, plus discrètement, certains éléments comme les nombreuses ouvertures segmentaires. L’emploi généralisé de colonnes et de pilastres jumelés dans les ordres superposés des deux étages principaux rappelle par ailleurs tout autant la Renaissance vénitienne. En outre, ces ordres sont traités librement. Deux courants distincts sont à l’origine de cette composition complexe. En premier lieu, l’architecture monumentale du Second Empire français transparaît dans les premiers étages, du moins telle qu’on la réinterprète alors en Angleterre et, de là, en Amérique du Nord. Les anglo-saxons expriment en effet un goût marqué pour l’inclusion d’éléments inspirés de la Renaissance italienne et pour une plus grande liberté de composition qu’en France . En second lieu, la partie supérieure rappelle directement la tradition française telle qu’on l’enseigne au tournant du XXe siècle aux beaux-arts de Paris. Tout compte fait, l’édifice témoigne surtout de la grande tradition académique française.

Le campanile et l'horloge soulignent de façon traditionnelle la fonction publique de l'hôtel de ville. Tandis que l’avant-corps central marque le caractère monumental de l'édifice, le balcon permet le contact avec la foule – le général de Gaulle y a lancé son « Vive le Québec libre » en 1967. L'avant-corps central de la façade arrière, muni de hautes baies en plein-cintre, annonce la salle du Conseil, coeur de la démocratie municipale, alors que les entrées des côtés donnent accès aux comptoirs destinés aux affaires courantes. L'importance de la fonction administrative municipale transparaît dès la construction d'origine dans les grandes dimensions de l'édifice et la quantité de fenêtres. On peut y voir le premier grand immeuble de bureaux de Montréal.

Éléments décoratifs significatifs extérieurs

Les armoiries de la Ville apparaissent dans la pierre au-dessus de la porte principale et à la base des deux grands lampadaires de l'entrée. En plus de la devise Concordia Salus –le salut par la concorde –, on y lit les mots « CORPORATION MONTREAL » dont les premières lettres sont reprises dans le monogramme CM qui orne les grilles de bronze des portes d'entrée en chêne et les marquises métalliques des entrées secondaires (1926). Des plaques de bronze encastrées et des plaques commémoratives rendent explicites la fonction de l'édifice et rappellent le passé des lieux.

Intérieur accessible au public

Un parcours monumental est proposé au visiteur : le grand escalier extérieur, le portique, le long vestibule, le hall d'honneur sur deux étages au centre de l'édifice et, enfin, la salle du Conseil. Cet axe principal est complété par un jeu d’axes secondaires et tertiaires, qui forment un plan hiérarchisé bien lisible, typique de l’enseignement des beaux-arts. L’axe qui traverse le hall d’honneur en son centre conduit par exemple vers les halls d'ascenseurs. On descend par ailleurs à l'étage des comptoirs de service par des escaliers situés près du vestibule; on peut aussi y accéder directement par la place Vauquelin ou la rue Gosford.

Lors de la reconstruction des années 1920, la fonction administrative prend de l’importance au détriment de l’apparat, mais on dote néanmoins l'édifice d'espaces publics intérieurs dignes de l’hôtel de ville d'une métropole. Fait de matériaux nobles, le hall d'honneur offre un décor à la fois sobre et digne pour les réceptions et les cérémonies publiques. Il comprend notamment des murs de marbre beige ponctués de pilastres en marbre d'Escalette (France) munis de chapiteaux corinthiens en bronze doré, des planchers à motifs de marbre rouge et de marbre vert (Campan, France), des garde-corps, des rampes, un grand lustre, des torchères et d’autres luminaires en bronze doré. Dans la salle du Conseil, le trône ou « fauteuil du maire », utilisé par le président d'assemblée, ainsi que les pupitres et la base des murs sont faits de noyer, de bois de teck, d'ébène et de palissandre. À l'étage inférieur, les comptoirs de service, plus modestes, sont néanmoins en marbre gris et munis d’ailerons à volutes classiques.

En plus de l'horloge en bois surmonté des armoiries de la Ville au-dessus de la porte de la salle du Conseil, on trouve à divers endroits les armoiries de la Ville et les inscriptions « Hôtel de ville » et « City Hall ». Dans la salle du conseil, cinq hautes verrières aux couleurs vives, de facture moderne, représentent divers visages de la ville des années 1920. Les corridors latéraux sont quant à eux ornés des portraits de tous les maires qui ont été en poste depuis la création de la corporation municipale.
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Le vestibule.
©Denis Tremblay, 2009
 
Le hall d'honneur.
©Denis Tremblay, 2009
 
La salle du conseil municipal.
©Denis Tremblay, 2009
 
Intérêt et protection patrimoniale du bâtiment  
Le bàtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :
  • Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré) (2012-10-19).
    Anciennement un arrondissement historique (1995-04-26) (juridiction provinciale)
Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes :
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Bibliographie sur l'immeuble  

Pour plus d'information sur l'histoire ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :

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Numéros de référence  
Bâtiment :

0040-57-4069-00

Propriété :

0040-57-4069

Immeuble situé dans le Vieux-Montréal :

Des informations et des liens additionnels peuvent être disponibles sur la fiche de cet édifice dans le site du Vieux-Montréal.

 
Avertissement :

Ce site Web a été produit pour des fins d'information et n'a pas de valeur légale. Pour obtenir de l'information officielle sur un statut de protection légale ou réglementaire, communiquez directement avec l'arrondissement ou la ville concernés et la Direction de Montréal du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

 
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Données mises à jour le 25 novembre 2009