Histoire du bâtiment La construction de cet immeuble fut rendue possible grâce au prolongement de la rue Saint-Jean-Baptiste entre les rues Saint-Paul et de la Commune. La Ville avait acheté la propriété en 1841 et, après avoir fait démolir l'ancienne maison en pierre à deux étages et avoir retiré le terrain nécessaire pour la rue, elle revendait le reste du lot, avec des coins arrondis à un rayon de huit pieds, au médecin Archibald Hall en 1843. Ce dernier faisait construire l'immeuble actuel à partir de mai 1846, comme nous l'indique l'acte de commutation de la propriété enregistré en 1847. Immeuble ayant des entrées sur les rues Saint-Paul et de la Commune, il se prêtait à diverses fonctions. Cependant, pendant la crise de la fin des années 1840, Hall eut des difficultés à trouver un occupant pour le magasin principal, qui demeura vacant pendant deux ans avant d'être loué à la Mead Brothers & Company, manufacturiers de pianofortes et prédécesseurs de la manufacture de Thomas Hood. Mis à part ce commerce on y trouvait le cordonnier Pierre Larue qui s'y installa pendant quatre ans dès le parachèvement de la bâtisse et, sur le côté du fleuve, une auberge.
Hall conserva son nouvel édifice durant seulement cinq années à la fin desquelles il vendait la propriété à sa fille majeure Elizabeth Ferguson. La nouvelle propriétaire décéda en 1857 et ses héritiers disposèrent du bien en 1860 en faveur de Louis Marchand, un grossiste en marchandises sèches qui occupait les lieux depuis 1852. Devenu clerc adjoint de la cour d'appel, Marchand cessait d'occuper l'immeuble et le louait à d'autres marchands, surtout des importateurs. En 1876, le notaire et conseiller législatif Louis Archambault acquerrait la propriété et sa famille en demeura propriétaire jusqu'en 1945. Pendant ces quelques 70 années, la vocation de l'édifice changea plusieurs fois : dans les années 1880 et 1890, les occupants furent actifs dans le commerce ou la transformation du cuir, tandis qu'à la fin du siècle on y retrouva le Catholic Sailors' Club et quelques années plus tard l'hôtel et le music-hall Jubilee. Vers 1910 sa fonction changea encore avec l'établissement du manufacturier de cigares, Z. Davis & Company, compagnie qui occupa les lieux jusqu'aux années 1930.
Acquis par le marchand Arthur Rosenberg en 1945, l'immeuble demeura sa propriété et celle de ses héritiers jusqu'en 1994. Il semble que, entre 1960 et 1980, l'immeuble n'ait pas retenu ses occupants très longtemps ; un important roulement de commerces et de nombreuses absences d'inscriptions dans l'annuaire Lovell en témoignent. Depuis quelques années on y retrouve des restaurants aux niveaux des rues Saint-Paul et de la Commune et des bureaux et résidences aux étages supérieurs.
|