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L’édifice vu de la rue Saint-Jacques, la façade principale donnant sur la place d’Armes. ©Denis Tremblay, 2008
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Carte postale, vers 1900. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Albums Massicotte. 4-43-d.
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Arabesque dans l’embrasure de la porte d’entrée, sculptée par Henry Beaumont. photographie ©Ville de Montréal, 2003
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Nom du bâtiment : |
Édifice de la New York Life Insurance
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Autres appellations : |
- Édifice Montreal Trust
- Édifice New York Life Insurance
- Édifice Quebec Bank
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Adresses civiques : |
- 511, place d' Armes
- 100, rue Saint-Jacques
(façade latérale)
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Arrondissement ou ville
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Ville-Marie (Montréal)
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Secteur d'intérêt patrimonial
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Vieux-Montréal
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Localisation
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Commentaire sur les travaux
Plusieurs sources donnent simplement 1888 comme date de construction, et la plaque indiquant l’adresse porte la mention « Le premier gratte-ciel de Montréal, construit en 1888 » . Toutefois les travaux se sont déroulés de 1887 à 1889, avec inauguration en mai 1889. L’année 1887 apparaît en relief à deux endroits au niveau de la balustrade qui couronne le bâtiment.
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Détails de la façade latérale, rue Saint-Jacques. Photographie Gilles Lauzon, 2009 |
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Détails de la grille d'entrée en fer ornemental. Photographies, Gilles Lauzon et Denis Tremblay, 2009 |
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Le couronnement de l’édifice. Photographie Gilles Lauzon, 2009 |
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Histoire du bâtiment La compagnie d’assurance-vie New York Life Insurance fait construire ce prestigieux édifice de bureaux en 1887 dans le cadre de la construction de plusieurs bureaux régionaux en Amérique du Nord. L’édifice comporte des nouveautés techniques à Montréal dans un immeuble de bureaux, notamment des ascenseurs hydrauliques, des réservoirs d’eau pour combattre les incendies et l’électricité. La conception est confiée à la firme d’architectes Babb, Cook & Willard, de New York. Le chantier dure jusqu’au printemps 1889 et exige la démolition d’un immeuble de deux étages datant de la première moitié du XIXe siècle.
La compagnie propriétaire fait de cet immeuble son siège social pancanadien, mais n’en utilise qu’une petite partie, soit le 4e et le 8e étages, où elle installe sa bibliothèque de droit mise à la disposition de ses locataires. Une concurrente, la London and Lancashire, occupe au début des locaux situés à proximité de l’entrée, suivie en 1891 par la Quebec Bank qui s’installe au rez-de-chaussée. D’importants cabinets de notaires et surtout d’avocats forment une large partie de la clientèle. Mais l’éventail est large, on y retrouve des services professionnels variés et des bureaux d’entreprises et d’hommes d’affaires.
Présente dans l’immeuble jusqu’aux années 1940, la New York Life vend dès 1909 à la Quebec Bank qui occupe immédiatement tout le rez-de-chaussée surélevé et réaménage l’entrée de l’immeuble qui porte désormais son nom. La Quebec Bank étant absorbée par la Banque Royale en 1917, la propriété de l’immeuble est transférée à une entreprise liée à la Banque Royale, le Montreal Trust. Cette dernière occupe les lieux jusqu’en 1963. Au cours des années 1960 et 1970, le bâtiment semble loger divers services d’entreprises financières en croissance. L’immeuble est rénové dans les années 1980, le plan de plusieurs étages étant modifié alors que des composantes d’origine sont remises en valeur. L’édifice retrouve ainsi son lustre et l’une de ses clientèles privilégiées du début, des avocats. En 2006-2007, deux unités d’habitation de type penthouse sont ajoutées en retrait sur le toit, les travaux donnant aussi lieu à la restauration complète de la balustrade.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- Quebec Bank
(propriétaire de 1909 à 1917)
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Plafond du vestibule en plâtre mouluré. Photographie Gilles Lauzon, 2009 |
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Le hall d’entrée. Photographie Gilles Lauzon, 2009 |
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Détails du hall. Photographie Gilles Lauzon, 2009 |
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Premier « gratte-ciel » canadien selon certains, l'immeuble de bureaux New York Life est érigé sur un lot de coin avec deux façades sur rues. La façade principale donne sur la prestigieuse place d'Armes et une longue façade secondaire s’étend rue Saint-Jacques. L’édifice occupe tout le lot de forme quasi rectangulaire; il adopte même une légère variation d’angle en façade principale. Il compte huit étages incluant le rez-de-chaussée, une hauteur impressionnante pour l’époque, atteinte grâce aux ascenseurs et à la structure hybride combinant une ossature de fer – poutres, poutrelles et deux séries de poteaux par étage – et des murs porteurs en brique. La haute tour atteint l’équivalent de dix étages. Structurellement séparée du reste du bâtiment par des murs porteurs, elle sert notamment à l’origine à contenir les réservoirs à eau en plus des ascenseurs dans sa partie arrière. Cette tour et le parement en grès rouge d’Écosse qui recouvre l’édifice le distinguent aisément dans le paysage urbain environnant.
La haute tour des réservoirs et des ascenseurs, traitée en façade comme une tour d’horloge monumentale, domine la composition. Cette nette expression verticale contraste cependant avec les corniches successives qui atténuent l’effet de hauteur en divisant l’édifice en quatre parties horizontales. Le traitement différencié des composantes ainsi superposées génère une impression de solidité massive plutôt que d’exprimer la structure verticale composée de piliers de maçonnerie et de poteaux de métal. Malgré plusieurs traits classiques, la liberté de composition crée un effet pittoresque auquel contribue l’asymétrie de la façade et un certain éclectisme stylistique. Les trois travées de la place d’Armes et les dix travées de la rue Saint-Jacques forment un volume rectangulaire qui évoque les palais italiens de la Renaissance aux divisions horizontales très marquées. Les chaînes d’angle, les pilastres à bossages, les chapiteaux, les moulures des premiers niveaux d’élévation et la balustrade du couronnement rappellent aussi la Renaissance italienne jusque dans les fantaisies maniéristes. Toutefois, les trois derniers niveaux traités comme de hautes arcades s’éloignent des compositions de la Renaissance, tandis que la tourelle d’angle polygonale fait écho à l’architecture néoromane d’Henry H. Richardson. Dans l’ensemble cependant c’est d’abord à la Renaissance italienne que l’édifice renvoie, une source d’inspiration alors en force à New York. En somme, Il s’agit d’un édifice à la new-yorkaise, éclectique mais principalement inspiré par la Renaissance.
La monumentalité de l’édifice témoigne des investissements immobiliers qui ont assuré une grande visibilité aux compagnies d’assurance dans le centre financier. L’imposante entrée cintrée de la place d’Armes peut donner a priori l’impression d’un siège social occupé par une seule institution propriétaire mais elle profite en réalité à tous les locataires, une stratégie qui pourrait bien être une première à Montréal. Au rez-de-chaussée, les hautes fenêtres rappellent la présence d’un local de prestige qui fut entre autres occupé par la Quebec Bank, le traitement architectural varié de tous les étages supérieurs annonçant par ailleurs autant de locaux de bureaux de qualité. Les plus prestigieux donnent sans doute sur la place d’Armes, cette façade offrant des ouvertures plus généreuses que celles situées rue Saint-Jacques. Quant à la tour d’horloge, elle correspond à l’emplacement de la cage d’ascenseurs.
Éléments décoratifs extérieurs significatifs
Les arabesques du portail sculpté en bas-relief par Henri Beaumont renvoient de façon explicite à la Renaissance. Les grilles et l’arc en fer ornemental de l’entrée se marient avec ces arabesques tout en arborant une facture de leur temps. Les mascarons de satyres et les masques feuillus du troisième niveau d’élévation évoquent aussi un certain esprit Renaissance bien que le green man mythique soit souvent présent dans les églises du Moyen-âge et à l’entrée des vieilles tavernes anglaises. L’horloge en métal du sommet de la tour porte quant à elle les représentations symboliques du soleil et de la lune. Enfin, un panneau sculpté rappelle à l’entrée la présence de la « Quebec Bank » tandis que le monogramme NYL de la New York Life Insurance et la date de mise en chantier (1887) apparaissent sur les panneaux les plus en vue du couronnement.
Architecture intérieure
L’intérieur accessible au public comprend un petit vestibule avec un escalier. Vient ensuite le hall qui donne accès droit devant soi à une grande entrée cintrée desservant des locaux de prestige, ainsi qu’à trois ascenseurs et à des escaliers conduisant aux étages supérieurs et au sous-sol loué dès l’origine. Cet aménagement reflète le plan d’origine mais aussi les transformations apportées en 1909 par la Quebec Bank qui devient la seule occupante du rez-de-chaussée à compter de cette date.
Le vestibule en marbre polychrome et son plafond décoratif en plâtre font écho à l’ornementation Renaissance du portail et semblent pour l’essentiel dater de la construction d’origine. Dans le hall, les pilastres, entablement, consoles et médaillons en marbre, dont un portant le monogramme de la New York Life, présentent une évidente continuité avec le vestibule mais comprennent également des marbres unis qui laissent deviner les travaux du début du XXe siècle dont témoignent d’autres indices. Le plafond à caissons orné de rosaces, de facture différente de celui du vestibule, paraît dater du réaménagement plus tardif. Il est maintenant recouvert d’un faux fini de couleur bronze. L’accès aux étages par l’escalier est souligné par un garde-corps en fer ornemental, tandis que la grande entrée cintrée de l’ancienne Quebec Bank est munie d’une grille de facture et de couleur différente, probablement en acier inoxydable ferratique. Ce décor, qui comprend également les luminaires et d’autres éléments anciens, offre dans son ensemble une riche impression qui témoigne de l’importance de cet édifice, à la fois siège social et immeuble locatif de prestige.
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Le bàtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :- Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré) (2012-10-19).
Anciennement un arrondissement historique (1995-04-26) (juridiction provinciale) Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes : |
Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- Canadian Architect and Builder, 1, 2 (1888): 4; 2, 1(1889): 9
- CUM, Hôtels et bureaux, 109-112
- Forget, Gratte-ciel de Montréal, 84-86
- Gournay, Montréal métropole (1998), 79, 139, 140, 220
- Inventaire (1980-...) - Dossiers, 14330-0135
- Kalman, History of Canadian Architecture, 571-572
- Lambert, Inventaire 1880-1915, 27
- Lauzon, Forget, Histoire du Vieux-Montréal, 201, 203
- Pinard, Montréal, histoire architecture, I, 286-290
- Sources - Bâtiments 1840 à nos jours
- Ville de Montréal, Dossiers bâtiments, 501 place d'Armes
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Numéros de référence |
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Bâtiment
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0040-33-0573-00
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Propriété
: |
0040-33-0573
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Immeuble situé dans le Vieux-Montréal : |
Des informations et des liens additionnels peuvent être
disponibles sur la fiche de cet édifice dans le site du Vieux-Montréal.
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