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La façade principale dominée par une colonnade à l'antique. ©Denis Tremblay, 2006
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L'édifice vers 1910. ©Bibliotèque nationale du Québec à Montréal. Albums de rues Édouard-Zotique Massicotte. 6-124-c.
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Détail de la façade, au-dessus de l'entrée principale. ©Denis Tremblay, 2006
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Nom du bâtiment : |
Édifice Canadian Imperial Bank of Commerce
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Autre appellation : |
- Édifice Canadian Bank of Commerce
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Adresses civiques : |
- 265, rue Saint-Jacques
- ruelle des Fortifications
(façade secondairesans numéro civique)
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Arrondissement ou ville
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Ville-Marie (Montréal)
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Secteur d'intérêt patrimonial
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Vieux-Montréal
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Localisation
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Commentaire sur les travaux
L’édifice est inauguré le 3 juin 1909.
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Carte postale montrant la façade de la banque peu après sa construction. Collection de Christian Paquin. |
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Façade intérieure, dans la grande salle des guichets. ©Musée McCord d'histoire canadienne, Montréal, VIEW-8738. Collaboration spéciale dans le cadre d'une entente de partenariat. |
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La salle des guichets. Photographie Gina Garcia, 2006. |
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Histoire du bâtiment Cet édifice est érigé entre 1907 et 1909 afin de loger les bureaux montréalais de la Canadian Bank of Commerce, une banque fondée à Toronto en 1867 et qui porte le nom de Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC) depuis une fusion réalisée en 1961. La conception de la banque est confiée à l’agence d’architectes torontoise Darling and Pearson.
L’édifice est le deuxième chantier majeur sur ce site en moins de 20 ans. En 1888-1889, on démolissait en effet l’église méthodiste St. James pour ériger l’immeuble Temple. Cet immeuble de bureaux de sept étages était l’un des édifices les plus prestigieux de la métropole. Vingt ans plus tard, au printemps 1907, on décide pourtant de le démolir pour le remplacer par l’édifice de la Canadian Bank of Commerce. Deux ans de travaux sont nécessaires pour réaliser le nouvel édifice qui ouvre ses portes au début de l’été 1909. Fait à noter, ce n’est qu’à la toute fin des travaux que la Canadian Bank of Commerce se porte acquéreur de la propriété auprès de la congrégation méthodiste St.James.
L’édifice, avec son architecture monumentale, affirme de façon non équivoque le prestige de la banque. À l’intérieur, on y trouve entre autres une immense salle de guichets, des bureaux répartis sur six étages (du côté de la rue Saint-Jacques) et cinq chambres fortes. En 2008, 100 ans après sa construction, la CIBC occupait toujours l’édifice.
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Groupe sculpté près de la voûte. Photographie Gina Garcia, 2006. |
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L'église méthodiste St. James occupe le site entre 1845 et 1888. ©Bibliothèque nationale du Québec à Montréal. Albums de rues Édouard-Zotique Massicotte. 6-138-e. |
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L'édifice Temple construit en 1889-1890 et démoli en 1907 pour la nouvelle banque. ©Musée McCord d'histoire canadienne, Montréal, II-96852.0. Collaboration spéciale dans le cadre d'un partenariat. |
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Cette grande succursale montréalaise d’une banque torontoise est tout naturellement située rue Saint-Jacques, au cœur de ce qui est le principal centre d’affaires du Canada au début du XXe siècle. Occupant un emplacement en milieu d’îlot sans visibilité particulière, l’édifice en granit gris qui comprend six étages en façade – incluant le rez-de-chaussée et le niveau de l’entablement – se distingue surtout par sa colonnade.
L’immense portique évoque d’emblée un temple de l’Antiquité. L’ordre colossal de la colonnade qui lie quatre niveaux confère d’abord et avant tout une évidente monumentalité à l’édifice. Tout le vocabulaire architectural est classique. Le portique à six colonnes corinthiennes rappelle plus particulièrement la Rome antique. Derrière lui, les encadrements des fenêtres évoquent la Renaissance, tandis que les balconnets en fer forgé révèlent une influence française. De grandes statues prévues à l’origine sur l’entablement auraient contribué à un style plus orné alors encouragé à l’École des beaux-arts de Paris. Comme on s’en est tenu à un traitement épuré pour la colonnade, la sobriété caractéristique du renouveau classique nord-américain – un courant d’esprit néoclassique puisant à sa façon dans les ressources des beaux-arts français – n’en ressort que mieux.
En Amérique du Nord, au tout début du XXe siècle, une telle approche est particulièrement prisée pour les banques d’importance. Sans fronton, la façade peut rappeler les basiliques civiles romaines où l’on traitait divers types d’affaires, financières notamment. La monumentalité et la présence de nombreuses fenêtres aux étages laissent même croire à un important siège social. La grande porte centrale en bronze battu présente d’ailleurs un caractère semi-public intimidant, typique de ce genre d’institution. L’inscription « The Canadian Bank of Commerce » identifie en outre puissamment l’institution sur la frise. Les dates 1867 (fondation) et 1907 (construction) ainsi que le monogramme « CBC » [Canadian Bank of Commerce] sur le balconnet du centre complètent le message. On trouve par ailleurs une discrète entrée de service à une extrémité du portique d’où l’on peut notamment accéder à l’étage de soubassement qui est visible de la ruelle des Fortifications.
Intérieur accessible au public
À partir du trottoir, on accède au portique par un escalier puis, après la porte de bronze et un tambour en acajou, on traverse un vestibule menant à la grande salle des guichets perpendiculaire à cet axe. Cette vaste salle est surmontée par une voûte en berceau segmentaire à lunettes ; elle est éclairée par de hautes fenêtres à vitraux et par une verrière au centre de la voûte dont la lumière est maintenant artificielle. Un mur entier forme par ailleurs une façade intérieure (voir la photographie ancienne), derrière laquelle on retrouve les anciennes salles de réception et les autres pièces des étages supérieurs. À gauche du vestibule d’entrée, une cage d’ascenseur et un escalier desservent tout l’immeuble.
Le décor intérieur comprend entre autres des pilastres avec des chapiteaux ioniques à cornes et à chutes, des balconnets de fer forgé avec le monogramme CB[of]C et des guirlandes autour des oeils-de-boeuf qui révèlent une influence française. Un certain esprit beaux-arts transparaît également dans la présence des éléments allégoriques sculptés. Le caducée d’Hermès – protecteur du commerce – apparaît au sommet des luminaires et sur les proues de navire qui émergent sous la voûte et sont surmontées d’anges porteurs de couronnes de lauriers. Le principal matériau intérieur ressort maintenant moins qu’à l’origine car la pierre de Caen (France), un délicat calcaire blanc crème à petits trous, a été peinte au premier niveau et s’est assombrie au-dessus. Les marbres des planchers, des comptoirs, des plinthes et des encadrements présentent toutefois des teintes roses, vertes, grises et noires qui contrastent avec les murs beiges. Le bronze des têtes de lampadaires et de la cage d’ascenseur complète ce décor fait de matériaux nobles.
Au centre de la salle des guichets, un grand tableau peint par Adam Sherriff Scott en 1957 représente Montréal vers 1806. Sur les murs latéraux, un tableau du même peintre commémore l’arrivée de Jacques Cartier au Canada et quatre autres évoquent la colonisation britannique du pays. Ils avaient été peints en 1947 pour l’ancienne Imperial Bank of Canada, rue Saint-Jacques également.
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Le bàtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par les statuts suivants : |
Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- Canadian Architect and Builder, 22, 1 (1908): 30
- Catalogue d'iconographie 1992
- Construction, 1, 8 (1908): 54-59
- CUM, Banques, 14-17
- Inventaire (1980-...) - Dossiers, 14330-0398
- Lambert, Inventaire 1880-1915, 25
- Lauzon, Forget, Histoire du Vieux-Montréal, 208, 210, 212, 240
- Le Prix courant, 40, 13, (1907): 41
- Pinard, Montréal, histoire architecture, V, 332-341
- Sources - Bâtiments 1840 à nos jours
- Ville de Montréal, Dossiers bâtiments, 265, rue Saint-Jacques
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Numéros de référence |
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Bâtiment
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0040-11-2737-00
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Propriété
: |
0040-11-2737
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Immeuble situé dans le Vieux-Montréal : |
Des informations et des liens additionnels peuvent être
disponibles sur la fiche de cet édifice dans le site du Vieux-Montréal.
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