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Façade principale, rue Saint-Paul Ouest, à l'angle de la rue Saint-Pierre. © Photographie de Normand Rajotte réalisée pour l'ouvrage L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004
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Le bâtiment photographié vers 1910 ©Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Albums de rues E.Z. Massicotte, 7-98-b.
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La façade de la rue Saint-Pierre. ©Denis Tremblay, 2014
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Les termes
précédés d'un
sont définis au glossaire. |
Nom du bâtiment : |
Maison-magasin François-Benoît
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Adresses civiques : |
- 320-326, rue Saint-Paul Ouest
- 359, rue Saint-Pierre
(façade latérale)
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Arrondissement ou ville
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Ville-Marie (Montréal)
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Secteur d'intérêt patrimonial
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Vieux-Montréal
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Localisation
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Commentaire sur les travaux
Suite au décès de Gibault, quelques semaines après la signature du contrat, un autre contrat est signé avec les maçons Boucher et Couturier dit Lajoie. On a construit deux bâtiments sur le lot, d'abord séparés par une étroite cour. Le second, dont la façade est toujours en place, donne sur la rue Saint-Pierre. Cette partie n'a pas pu être datée. Vu sa facture très semblable à celle de l'immeuble principal, on peut penser que ce deuxième immeuble a été construit en même temps ou peu après l'immeuble principal.
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Élévation donnant sur la rue Saint-Pierre (toiture dessinée incorrectement). ©Ville de Montréal, vers 1995. |
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Détail de la devanture. ©Denis Tremblay, 2014 |
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Une partie de la façade latérale, anciennement isolée. ©Denis Tremblay, 2006 |
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Histoire du bâtiment Cette maison-magasin est construite en 1849-1850. L'aubergiste François Benoît acquiert ce terrain dès 1843, mais il conserve les anciennes bâtisses (deux immeubles de deux étages dont une maison en pierre et une autre en brique) jusqu'en 1849. Cette année-là il engage le maçon Vital Gibault pour construire un nouvel édifice de trois étages en pierre taillée. La mort subite de Gibault, à peine quelques semaines après la signature du marché, force Benoît à engager François-Xavier Boucher et Étienne Couturier dit Lajoie afin de compléter l'immeuble. Le tout est terminé en mai 1850, le rôle foncier indique cette année-là la présence de trois magasins et logements vacants. En 1851, Léandre Lafontaine, marchand de dry goods (tissus, mercerie et peut-être d'autres produits), occupe un des magasins et habite sur les lieux. Il y reste jusqu'en 1858. Il s'agit du premier occupant digne de mention; en 1851, un autre marchand, Charles Bockus, occupe un local, sans habiter sur place, pour très peu de temps. De 1863 à 1866, des marchands et agents de manufacturiers de laine occupent à eux seuls tout l'immeuble, sans y habiter. La conversion fonctionnelle en magasin-entrepôt semble alors définitive. On y retrouve ensuite divers commerçants.
Il existe aussi à l'arrière un bâtiment distinct, anciennement séparé de l'autre par une cour, mais dont l'étroite façade est très semblable à celle du bâtiment principal, ce qui suggère une construction à la même époque. L'espace résiduel entre les deux bâtiments est comblé vers 1900 (entre 1890 et 1909), avec un parement en pierre taillée, mais de facture plus simple que sur les deux corps de bâtiment plus anciens. L'édifice occupe désormais tout le lot. Vers 1890, James Fyfe, manufacturier de balances, s'établit dans l'immeuble et, en 1901, il achète la propriété des héritiers de Benoît avant de la céder en 1906. Il serait donc plausible que ces travaux soient réalisés pour ses besoins. Hiram Johnson, marchand de fourrures, achète la propriété en 1906. Bien qu'il occupe les lieux pendant seulement quatre ans avant son décès prématuré, cet achat inaugure une période de 65 ans pendant laquelle la transformation des fourrures, très présente dans cette partie du quartier, est la principale activité exercée dans l'immeuble. Harry Richer, marchand fourreur, l'occupe de la fin des années 1930 jusqu'au début des années 1970 tandis que la succession C.S. Rodier en est propriétaire de 1941 à 1974.
En 1975, René Delbuguet, le nouveau propriétaire, convertit le bâtiment en immeuble de bureaux avec des commerces au rez-de-chaussée. La maison de production Via le Monde, du cinéaste Daniel Bertolino, y occupe notamment des locaux jusqu'au début du XXIe siècle. Vendu en l'an 2000, l'immeuble fait l'objet de nouveaux travaux, avant d'autres transactions et de possibles travaux supplémentaires. Dans les années 2010, on y trouve des locaux commerciaux et des logements en location.
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Autres occupants marquants
Propriétaires : |
- succession François Benoît
(propriétaire de 1865 au 1901-07-23)
- Hiram Johnson (marchand de fourrures)
(propriétaire du 1906-07-09 au 1910-01-21)
- succession Charles Séraphin Rodier
(propriétaire du 1941-05-09 à 1974)
- René Delbuguet (restaurateur)
(propriétaire de 1974 au 2000-04-13)
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Autres occupants marquants
Locataires : |
- James Fyfe (manufacturier de balances)
(locataire de environ 1890 au 1901-07-23)
- Thomas Webster Limited (plombier)
(locataire de environ 1940 à environ 1965)
- Harry Richer (marchand de fourrures)
(locataire de 1940 à environ 1970)
- Productions Via le Monde Inc. (production de films)
(locataire de 1976 à une date inconnue)
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Transformations majeures :
(dernière mise à jour
le 20 février 2015 ) |
- Travaux 1
Date des travaux : entre 1890 et 1909 Modification à la volumétrie horizontale du bâtiment.
Adjonction dans l'ancienne cour, avec une façade donnant sur la rue Saint-Pierre et reliant deux bâtiments plus anciens. Absente d'un plan (Goad) de 1890, cette adjonction est présente sur un autre de 1909.
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Cet immeuble présente clairement toutes les caractéristiques d'une maison-magasin donnant sur la rue Saint-Paul Ouest, et d'une seconde, plus petite, sur la rue Saint-Pierre; une ancienne cour étroite qui les séparait reste perceptible grâce aux détails de la façade latérale qui permettent de distinguer l'adjonction réalisée vers 1900. Un toit à deux pentes et à croupe coiffe encore l'ancien bâtiment de la rue Saint-Paul. Un autre toit en pente peu visible de la rue couvre la partie arrière (ancien bâtiment distinct) et un toit plat, entre les deux, complète le tout.
Chacune des deux anciennes maisons-magasins (rue Saint-Paul et rue Saint-Pierre) comporte toujours de grandes vitrines au rez-de-chaussée (sans les grands carreaux d'origine) ainsi qu'un parement de pierre taillée uniforme et des fenêtres placées de façon régulière pour les appartements des étages. Ce sont autant d'éléments typiques des maisons-magasins. Font aussi partie de ces éléments les pilastres et entablements d'esprit néoclassique dans les devantures commerciales. Une partie de la devanture de la rue Saint-Paul provient toutefois d'une époque plus tardive.
Les entrées, modifiées au fil du temps, donnent accès aux commerces du rez-de-chaussée et aux logements des étages (peut-être aussi à des bureaux). Au-delà des nuances et malgré sa relative complexité, cet immeuble reste l'un des meilleurs exemples de maison-magasin dans le Vieux-Montréal et, historiquement parlant, l'une des dernières avant la grande vague des magasins-entrepôts.
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Le bàtiment est protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, en vigueur depuis le 19 octobre 2012, par le statut suivant :- Situé dans le site patrimonial de Montréal (Vieux-Montréal) (déclaré) (2012-10-19).
Anciennement un arrondissement historique (1964-01-08) (juridiction provinciale) Le bâtiment est identifié aux documents d'évaluation du patrimoine urbain dans la catégorie suivantes : |
Bibliographie sur l'immeuble |
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Pour plus d'information sur l'histoire
ou l'architecture du bâtiment,
veuillez consulter les sources suivantes :
- CUM, Magasins, 12-15
- Inventaire (1980-...) - Dossiers, 14330-0544
- Lauzon, Forget, Histoire du Vieux-Montréal, 135
- Pinard, Montréal, histoire architecture, III, 463-469
- Sources - Bâtiments 1840 à nos jours
- Ville de Montréal, Dossiers bâtiments, 320-326, rue Saint-Paul Ouest
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Numéros de référence |
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Bâtiment
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0039-39-8924-00
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Propriété
: |
0039-39-8924
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Immeuble situé dans le Vieux-Montréal : |
Des informations et des liens additionnels peuvent être
disponibles sur la fiche de cet édifice dans le site du Vieux-Montréal.
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